L’arrivée de Anne Nurmi va provoquer une véritable révolution au sein de LACRIMOSA. Ce qui était un projet va commencer à devenir un groupe et Tilo Wolff va commencer à axer sa musique vers quelque chose de plus Metal. Il y avait déjà des prédispositions palpables dès "Einsamkeit", mais cette fois-ci, il va complètement laisser tomber la Darkwave pour se focaliser sur du Gothique qui transpire un spleen doucereux.

Il y a quelque chose de majestueux dans cet "Inferno". Cela commence déjà par la pochette qui nous présente Elodia dans sa forme la plus démoniaque, dans une ville imposante, quelque part entre Metropolis et Gotham. Et le clown triste me demanderez-vous (tant pis si ce n’est pas le cas) ? Il est bel et bien présent. En tout petit. Au verso. Avec un violon.

Musicalement, on va se retrouver avec un Metal Gothique très classieux, très lent dans son développement. Après une introduction somptueuse, Wolff va entrer dans le vif du sujet avec le classique "Kabinett Der Sinne", avec son final éblouissant, où l’on peut discerner la voix frêle de Anne Nurmi. Dans le même ordre d’idée "Schakal" est une autre pièce majestueuse. Le chant en allemand est juste beau, on est loin du bastonnage volontaire d’un RAMMSTEIN ou, dans une moindre mesure d’un OOMPH!.

Mais LACRIMOSA peut également se montrer plus explosif, comme en témoigne "Copycat", brûlot qui évoluera sur scène, passant du Punk le plus sordide au Thrash moderne et groovy. Du coup, en studio, cela manque d’un peu de hargne, ou de finesse, cela dépend de quel côté de la balance on se place. D’ailleurs, cette chanson est en anglais, comme "No Blind Eyes Can See", interprété par Anne Nurmi. Cela deviendra une constante par la suite.

Difficile également de passer sous silence la longue pièce magistrale qu’est "Der Kelch Des Lebens", qui s’étire sur quatorze minutes. Une réussite, qui termine un album qui souffre malgré tout de petites imperfections, ne serait-ce qu’une production trop ramassée sur elle-même qui ne met pas toujours l’ensemble en valeur. Des petites choses qui, cumulées, ne permettent pas d’atteindre les cinq étoiles. Dommage.