Au moment d’enregistrer un troisième album studio avec Michael Schenker à la guitare, UFO va embaucher un claviériste en la personne de Danny Peyronel. Ce dernier, Argentin d’origine, venait du combo HEAVY METAL KIDS qui était alors au bord de l’implosion. Si Pete Way n’a rien contre son intégration, pour lui UFO correspond au trio basse/batterie/guitare, avec un chanteur en plus. Pourtant, "No Heavy Petting" va se démarquer de son prédécesseur par un son de clavier très présent, presque intrusif.

Pourtant, on retrouve toujours du dynamisme dans la musique de UFO, comme sur "Natural Things" ou le speed "Can You Roll Her", même si Peyronel est très présent. "One With The Action", plus sombre, plus lent, est également un autre grand moment de cet album qui connaît également de nombreux passages où les londoniens s’assagissent. Les ballades sont nombreuses. Toutes n’ont pas la force de "Belladonna" ou de "Martian Landscape" (qui parle de l’Argentine) et s’avèrent un brin poussives.

"No Heavy Petting" souffre de cela, de cette ambiguïté entre la volonté purement Rock de la part de UFO et ces moments où la musique se fait plus abordable, avec ce clavier très marqué, qui devient parfois envahissant. Contrairement à Paul Raymond qui le remplacera sur l’opus suivant, Peyronel ne joue pas de guitare, il est donc logique qu’il se consacre pleinement à son instrument et qu’il s’impose pour avoir une légitimité dans la formation londonienne.

Peyronel ne restera donc pas, malgré son implication (et celle de sa compagne, qui avait fait des costumes de scène au bon goût très discutable pour le groupe). UFO cherchera quelqu’un capable d’assurer les claviers, mais également d’apporter un soutien à la guitare pour plus d’impact, aussi bien sur disque qu’en live. Mais il y a aussi le problème Schenker, qui cachait de plus en plus son mal-être dans l'alcool...

"No Heavy Petting" reste un album relativement mineur de la période Schenker. Pas désagréable en soit, doté de bons refrains, de beaucoup de maîtrise de la part du groupe, avec un Phil Mogg exceptionnel. Mais il lui manque quelques titres forts, ou tout simplement un morceau de la trempe d’un "Rock Bottom" ou d’un "Doctor Doctor" pour espérer mieux que ces trois malheureuses petites étoiles.