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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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RHAPSODY - Power Of The Dragonflame (2002)
Par BAST le 14 Février 2007          Consultée 43719 fois

Le 4ème album des italiens de RHAPSODY était attendu de pied ferme par ses nombreux fans. Des fans que la sortie de « Dawn Of Victory » (DOV) avait scindés en deux franges distinctes liées évidemment par une attirance affirmée envers le heavy symphonique mais surtout par une incompréhension réciproque. Ceux qui frisaient l'indigestion face à la tonne d’orchestrations caractérisant « Symphony Of Enchanted Lands » (SOEL) espéraient que « Power Of The DragonFlame » (POTDF) allait s’engouffrer davantage encore dans la voie heavy empruntée par DOV. Une évolution, rappelons-le, motivée essentiellement par la volonté de Luca turilli et Alex Staropoli, mais aussi de Limb Music (le label des italiens depuis leurs débuts, en 1997) de séduire plus avant le marché allemand. Et ceux qui, au contraire, ne juraient que par SOEL souhaitaient vivement voir RHAPSODY prendre à contre-pied l’évolution marquée par DOV et privilégier de nouveau les passages symphoniques et les titres complexes.

Finalement, POTDF a presque de quoi satisfaire tout le monde. Car l’album fermant la « Saga de l’épée d’émeraude » puise ses nombreux éléments - sans distinction marquée - dans les trois albums passés du groupe. Au niveau des arrangements par exemple, le résultat tend plutôt vers SOEL. Les orchestrations sont mixées plus en avant, la guitare fait un pas en arrière et la batterie s’avère moins explosive. Du côté de la structure des titres par contre, on est plus dans la veine de DOV. Car en guise de titres complexes, RHAPSODY ne propose que le seul et unique « Gargoyles, Angels Of Darkness ». Un titre de 19 minutes tout de même, ce qui fait de lui le morceau le plus long jamais composé par les italiens (avec une petite « arnaque » tout de même, le final orchestral se contentant juste de reprendre l’intro de l’album). Le reste, à quelques exceptions près, est une succession de titres plutôt directs.

Quoique POTDF fût annoncé comme l’album marquant la fin d’une ère puisque fermant la « Saga de l’épée d’émeraude », il s’accompagne de nombreuses nouveautés qui permettront en fait d’avoir une idée assez nette du futur de nos éleveurs de dragons. A commencer par le line-up. C’est peu avant la sortie de cet album que l’on a appris le départ précipité du bassiste Allesandro Lotta (il formera quelques années plus tard WINGDOM, formation de heavy/prog). La raison invoquée est encore floue. On sait juste que le jeune homme aurait eu un comportement indécent pendant la tournée qui a suivi DOV vis-à-vis de la gent féminine, ce que n’aurait pas apprécié Luca Turilli ! Sa collaboration avec RHAPSODY n’aura donc duré que deux albums.
Comme sur « Legendary Tlaes », c’est ainsi Sascha Paeth qui, en plus de produire une fois de plus cet album, s’est occupé des parties de basse. Pour terminer sur le line-up, on remarque que si Alex Holzwarth semble plus que jamais faire partie du groupe, il n’est toujours pas crédité pour la batterie. C’est une fois de plus Thunderforce (à priori, Robert Hunnecke Rizzo d’HEAVEN’S GATE) qui apparait, en petit sur le livret, parmi les guests. Des problèmes contractuels qui auraient empêché Alex de participer à l’enregistrement de l’album, d’autres problèmes du même ordre qui auraient interdit à RHAPSODY de préciser le nom du batteur retenu, voila pour les explications... Du côté des compositions, POTDF est aussi un avant-goût prononcé du style que pratiquera par la suite RHAPSODY. Dès le début de sa carrière, RHAPSODY a avoué, par l’intermédiaire de ses deux leaders, avoir pour principales influences HELLOWEEN, BLIND GUARDIAN, MANOWAR et CRIMSON GLORY. Si les deux premiers transpiraient assez nettement de la musique des italiens, c’est sur POTDF que MANOWAR et CRIMSON GLORY sont musicalement évoqués. Sur l’ultra-épique « The March Of The Swordmaster (dont la mélodie principale est tirée d’une chanson traditionnelle) pour les musculeux MANOWAR et sur les lignes de chant qui débutent « Gargoyles... » pour la formation de heavy progressif. Deux titres qui du reste figurent désormais comme deux incontournables au sein de la discographie des italiens. Autre innovation qui s’inscrira dans la durée, RHAPSODY s’est enfin décidé à consacrer un titre à sa langue maternelle. C’est donc sur « Lamenton Eroico » que l’on entendra pour la première fois Fabio Lione s’exprimer en italien, ballade aux accents opératiques assez agréable. Enfin, POTDF est aussi l’occasion pour RHAPSODY de s’essayer à une style surprenant. « When Demons Awake » voit en effet les italiens durcir très nettement leur propos. Pas tout à fait Black Metal, encore nettement heavy, ce morceau est d’abord une curiosité. De ce mariage entre chant écorché thrash et arrangements fournis, RHAPSODY met au jour un style de composition qu’il affinera par la suite. Mais pour un essai, « When Demons Awake » touche au but. On retiendra d’ailleurs de « When Demons Awake » qu’il était censé marquer la naissance d’un nouveau concept imaginé par Alex et Luca : RHAPSODY IN BLACK. Finalement, jugé trop extrême au regard des sentiments positifs véhiculés par le groupe (je cite le communiqué de presse), ce projet parallèle ne verra sans doute jamais le jour, si ce n’est disséminé sur les albums suivants, au rythme d’un titre par album.

Le reste de POTDF, ce sont des hymnes en puissance, dont les fabuleux « Power Of The DragonFlame » et « The Pride Of The Tyrant » ; « Emerald Sword » n’est vraiment pas loin... Un titre s’avère plus faible que les autres. Il s’agit de « Agony Is My Name » qui semble avoir été rajouté à la dernière minute pour aboutir aux dix titres qui caractérisent chaque album de RHAPSODY depuis ses débuts. Une tendance qui sera toutefois abandonnée par la suite. POTDF est un très grand album, à mon sens meilleur que « DOV » mais en-deçà du chef-d’œuvre SOEL. Un condensé de compositions héroïques riche et passionnant, sans temps mort, où la maestria des compositeurs du groupe s’en donne une fois encore à cœur joie.

POTDF aura pour autre particularité, de marquer la fin d’une époque. RHAPSODY clôt la « Saga de l’épée d’émeraude » et quitte LMP pour un label nettement plus influent, SPV. La suite, c’est une professionnalisation accrue des italiens qui, grâce à des moyens colossaux, donneront à leur musique une dimension cinématographique impressionnante. POTDF s’inscrit aussi comme un regret emprunt de nostalgie. Celui de quitter une formation dont les quelques maladresses, l’enthousiasme exacerbé et la naïveté que connaît un jeune groupe désireux dès son premier album de tout casser, auront aussi fait son immense charme.

Un nouvel incontournable du metal symphonique, un style dont il ne faudra jamais oublier que c’est bel et bien RHAPSODY qui l’aura ainsi imposé au sein d'une scène à la base très sceptique à son égard. Pour terminer sur une mention devenue obligatoire lorsqu’il s’agit de RHAPSODY, POTDF se décline en deux versions, cristal et digipack. Une fois de plus, la version digipack est splendide où l’on peut voir le travail admirable de Marc Klinnert.

Chronique écrite en 2007, quelques mois après la sortie de « Triumph Or Agony »...

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Par JULIEN, BAST




 
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   (5 chroniques)



- Luca Turilli (guitare)
- Alex Staropoli (claviers)
- Fabio Lione (chant)
- Alex Holzwarth (batterie)


1. In Tenebris
2. Knightrider Of Doom
3. Power Of The Dragonflame
4. The March Of The Swordmaster
5. When Demons Awake
6. Agony Is My Name
7. Lamento Eroico
8. Steelgods Of The Last Apocalypse
9. The Pride Of The Tyrant
10. Gargoyles, Angels Of Darkness



             



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