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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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- Style : Therion

HAGGARD - Tales Of Ithiria (2008)
Par BAST le 1er Janvier 2009          Consultée 5823 fois

C’était dans le journal de Mickey. Une page de papier glacé qui contait les aventures farfelues d’un viking. Si les histoires touchaient mon esprit simple de metalleux en devenir, le titre m’a longtemps interloqué. « Hägard Dünord », ça s’appelait. J’avais bien compris qu’il s’agissait d’un jeu de mots. Pour autant, il me laissait comme un goût d’inachevé. A gare du nord ? On ne dit pas « à gare » mais « à la gare », me semblait-il. Et puis ces trémas, comment les prononcer ? Heugard ? Je vais « euh gare du nord » ? Pourquoi pas « euch gare du nord », pendant qu’on y est. Et Du nord, d’accord, mais « Hägard » ? Ça veut dire quoi « hagard » ?

Et qu’est ce que tu nous emmerdes avec ton intro à la con ?

Désolé, le mot hagard éveille en moi, à chaque instant, toutes les interrogations de mon enfance, comme s’il les avait cristallisées à lui seul, tant le secret de ce stupide titre s’est longtemps montré insoluble. Et même aujourd’hui, à présent que la signification du mot hagard n’a plus de secret pour moi, à présent que je sais le traduire dans quatre-vingt sept dialectes et formes de communication différents, comme pour conjurer le traumatisme, c’est un adjectif que je ne peux employer sans devoir contenir une larme de frustration qui perle immanquablement au coin de mes yeux.
Alors chroniquer HAGGARD, pour moi, c’est délicat (et encore, il y a deux G, ce qui m’aide à garder un minimum de contrôle).

Mais je le fais. Avec toute la violence qui noue mon brave corps de metalleux sensible. Parce que je l’aime HAGGARD. Toujours autant avec ce quatrième album. C’est une certitude.

Cependant, et je vais finir par croire à la malédiction du mot, même avec ses deux G, il n’y a rien de plus difficile que de décrire la mise en musique opérée par les allemands. C’est du metal, forcément ; il y a des guitares électriques abrasives et du chant death ou black. C’est du symphonique, évidemment ; les cordes ou les cuivres interviennent sans compter.
C’est du metal symphonique donc.
Oui, les choses ont l’air simple, comme ça.
Sauf que résumer HAGGARD à ce terme qui ne parle qu’à nous, braves metalleux que la grâce touche chaque jour, c’est proposer au novice une accointance erronée.

- Vous avez dit metal symphonique ? Je vois. C’est comme THERION ?
- Pas vraiment.
- Comme RHAPSODY, alors ?
- Vous n’y êtes pas du tout.
- Fichtre, vous m’intriguez. Comme EPICA, peut-être ?
- Non plus.
- Bon, alors, comme quoi ?
- Si j’avais envie de jouer, je vous répondrais comme HAGGARD et vous me jetteriez toute la morgue que vous cultivez en vous tel un metalleux qui n’aime pas qu’on se foute de sa gueule.
- Mais ?
- Mais, je vais tenter de faire un peu mieux. Tenter, ça veut dire que je ne suis sûr de rien.
- Je vous écoute.
- En préambule, permettez-moi d’apporter une précision.
- Je vous écoute.
- Je voue une rancune tenace à l’égard du mot hagard.
- Pardon ?
- Laissez tomber, je m’égare.
- Vous avez bu ?
- Pas encore, non. L’œil rouge, c’est une poussière.

HAGGARD, ce sont des troubadours qui auraient trouvé une faille spatio-temporelle. C’est déjà balèze en soi. Sauf qu’au beau milieu de la faille, il y avait une guitare électrique, une batterie, une basse, un studio d’enregistrement high-tech, un graveur de CD et une énorme batterie en lithium pour faire marcher l’ensemble (il y avait aussi un disque de MECANO, mais j’y reviendrai plus tard, afin de ne pas alourdir un récit qui sent déjà le pâté).
Elaborant divers stratagèmes plus rusés les uns que les autres, ils ont réussi à s’emparer de tout ce matériel sans se faire happer par la faille.
HAGGARD, ce sont surtout des troubadours très en avance pour leur époque. Pour commencer, déjouer le machiavélisme d’une faille spatio-temporelle n’est pas à la portée de tout le monde. Ensuite, comprendre comment tous ces instruments ou outils fonctionnent a dû demander des ressources ahurissantes pour celui qui ne connait des boutons que leur manifestation acnéique.

Bref, forts de cette découverte, nos troubadours ont décidé de composer un orchestre totalement inédit. Il s’agissait de plaquer sur des mélodies similaires à celles qu’ils avaient l’habitude de jouer chez les seigneurs mélomanes des sonorités inédites, issues de ces instruments de musique extraordinairement apparus.
On les a d’abord accusés de commerce avec le diable. L’électricité, ça fait toujours un peu peur, au début.
Mais le moyen-âge était peuplé de metalleux qui s’ignoraient et leur cerveau délicat a fini par tolérer l’étrange mixture puis adhérer totalement, alternant headbangings de furieux et menuets tout en élégance avec madame.

Désormais, ils jouissent d’un statut culte, quasi-révérencieux. Et ce quatrième album ne brisera pas cette course en avant. « Tales Of Ithiria » est une tragédie théâtralisée délectable. Impossible de ressortir un titre plus qu’un autre (feignasse), il s’écoute dans son ensemble. Riche, dense, porté par des mélodies de qualité, il demande une concentration accrue tant il fait se succéder d’éléments et de péripéties, le long d’un concept solide et intelligent. Par rapport aux productions passées, les titres se montrent moins mordants, agressifs, avec des parties symphoniques positionnées très en avant. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que la formation allemande sonne plus que jamais médiévale. Même sur la reprise de MECANO, « Hijo De La Luna » (titre découvert grâce au CD trouvé dans la faille, n’est-ce pas), HAGGARD parvient à la vêtir d’une chemise à jabots et de la nicher sur une monture élancée au galop à travers la campagne hirsute des temps jadis. Il s’agit tout de même d’une curiosité plus qu’autre chose.

Parce que la grâce n’a pas touché HAGGARD qu’à un seul endroit, l’orchestre a sans cesse voulu profiter de ses albums pour dénoncer la folie des hommes (le procès fait à Galilée) et l’esprit taquin de celui censé veiller sur eux (la peste comme l’un des fléaux de Dieu le père les plus classes).
Cette fois-ci, HAGGARD a choisi d’élaborer son propre univers et d’y déployer tout ce que la lutte entre le bien et le mal perçue à travers les siècles évoquait pour lui.

Pas facile de décrire « Tales Of Ithiria ». En tout cas, j’ai bien l’impression d’avoir échoué.
Sachez simplement qu’au sein de l’édifice du metal symphonique, il y a une pierre, près de la clef de voute et qu’elle se nomme HAGGARD.

« Hägard Dünord », c’est bien mignon, mais un peu tordu.
HAGGARD de l’est (rires) c’est autre chose. C’est… beau. Oui, voila. C’est beau.

NB : J’avais oublié de le préciser. Si HAGGARD a pu nous refiler ses CD ou évoquer Galilée, c’est parce qu’il a fini par trouver le moyen d’utiliser à son compte la faille spatio-temporelle, se baladant dans certaines époques comme témoin des errances futures, revenant sans cesse à la sienne, jugée la plus stable.

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1. The Origin
2. Chapter I - Tales Of Ithiria
3. From Deep Within
4. Chapter Ii - Upon Fallen Autumn Leaves
5. In Des Königs Hallen (allegretto Siciliano)
6. Chapter Iii - La Terra Santa
7. Vor Dem Sturme
8. Chapter Iv - The Sleeping Child
9. Hijo De La Luna
10. On These Endless Fields
11. Chapter V - The Hidden Sign



             



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