En 1990, après des albums décriés, SAXON reprend du poil de la bête avec Solid Ball Of Rock. Les Anglais transforment leur essai avec les excellents Dogs Of War (1995) et Unleash The Beast (1997). Mais… car il y a un « mais »… entre les opus de 1990 et de 1995, s’est glissé un vilain petit canard : Forever Free, sorti en 1992, opus méconnu de la discographie du combo britannique.

Cet album est-il une bouse ? Non.
Cet album est-il une bombe ? Non plus !

De la bouche même de Biff Byford, l’album connut des problèmes de gestation, non pas au niveau de la composition, mais durant l’étape d’enregistrement. En effet, la production n’est pas des meilleures même si elle est loin d’être insipide. Côté composition, des morceaux comme « Forever Free », « One Step Away » ou « Nighthunter » affichent le visage le plus metal de Saxon, alors que des titres comme « Get Down And Dirty », « Can’t Stop Rockin’ » ou « Cloud Nine » nous rappellent que les Anglais puisent une grande part de leur inspiration dans du rock’n’roll pur jus. Certains refrains (tel celui de « Hole In The Sky ») présentent également le côté FM que Saxon avait pu adopter à la fin des 80’s. Toutefois, l’ensemble paraît moins inspiré qu’un Solid Ball Of Rock ou qu’un Dogs Of War, et ce malgré de bonnes idées comme la ballade (un brin mielleuse) « Iron Wheels » ou la reprise de Willie Dixon « Just Wanna Make Love To You ».

Et même, osons le dire, lâchons la phrase qui fait mal : tout cela a mal vieilli ! C’est à mon sens l’album de Saxon (période 90’s) qui a le plus mal subi l’épreuve du temps. A l’écoute aujourd’hui, il reste un album agréable avec de vrais bons moments (le break bluesy de « Grind » vaut le détour) mais qui pêche par un manque de flamme. Tout fait déjà vu, il n’y a pas de réelle surprise, pas de véritable pas en avant comme ce fut le cas avec le virage heavy metal de Dogs Of War et encore plus d’Unleash The Beast, ou le côté plus moderne d’un Metalhead. On retrouve évidemment tout ce qui fait l’identité de Saxon, et notamment la voix inimitable de Biff Byford, ainsi qu’une interprétation sans faille. Mais on ne trouve guère plus ! Dommage. Un album sympathique mais mineur dans la discographie de Saxon.