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SAXON - Innocence Is No Excuse (1985)
Par DARK SCHNEIDER le 5 Juin 2019          Consultée 7948 fois

Une donzelle qui croque le fruit du pêché estampillé du S de SAXON ? L'innocence n'est peut-être pas une excuse mais en tout cas cette illustration, elle, n'a rien d'innocente. Mouais, j'avoue que je n'ai jamais été très convaincu par l'emballage de ce déjà septième album (ils ne chôment pas nos Anglais), ni de son message sous-jacent, qui est une tentative maladroite de s'inscrire dans le sillage très « sous la ceinture » des groupes américains en vogue à l'époque (MÖTLEY CRÜE et RATT en tête). Steve Dawson lui-même ne goûtera guère cette pochette.
Si je mentionne le bassiste à l'allure improbable - un croisement de Michel Blanc et Gérard Jugnot doté d'un accoutrement SM - ce n'est pas pour rien. Car cet album est le dernier sur lequel figurera le bassiste, principal inspirateur du Derek Smalls de SPINAL TAP (véridique), alors que ce dernier s'y était considérablement impliqué. Jusqu'à cet album, les compos étaient toutes créditées à l'intégralité du groupe, ce qui ne reflétait aucunement la réalité mais au moins laissait entendre que SAXON était un groupe particulièrement égalitaire concernant la répartition des droits d'auteur, mais sous l'impulsion de Dawson cela pris fin sur ce "Innocence...", et on constatera ici que c'est lui le principal compositeur (la moitié des morceaux sont crédités Byford/Dawson, et son nom apparaît également sur tous les autres titres). Son apport était sans doute déjà capital sur les œuvres précédentes, et son absence se fera sentir sur les deux albums suivants.

En ce milieu des années 80, SAXON est devenu un groupe où l'ambition professionnelle l'a sans aucun doute emporté sur la passion plus naïve des débuts. On avait déjà compris avec "Crusader" que les Anglais rêvaient d'Amérique, ils le prouvent encore plus ici. Et en premier lieu avec le clip du musicalement sympathique "Back On The Streets" : une vidéo filmée au cœur des USA, totalement calibré pour MTV, et dans un style rappelant évidemment un certain ZZ TOP époque "Eliminator". Et le son ne trompe pas d'ailleurs : plus équilibré et clairement plus puissant que "Crusader", il n'en possède pas moins ce lustre indispensable alors pour passer sur les ondes FM du nouveau continent. Celui qui était à ses débuts un groupe sentant l'huile et le souffre d'une Angleterre en pleine crise industrielle paraît désormais bien propret afin de séduire les bimbos d'une Amérique reagannienne toute puissante. Faut dire aussi que Biff Byford fait partie de ceux qui ont assisté aux fameuses pipes sous la table de MÖTLEY CRÜE lors de leur tournée commune en 84, et même s'il n'adhérait pas à toute cette dépravation, ça donne des idées. Cependant, à cette époque beaucoup se sont vautrés en voulant conquérir le grand public de l'autre côté de l'Atlantique, et notamment des groupes américains eux-mêmes qui paraissaient des plus authentiques (BLACKFOOT, MOLLY HATCHET), leur enlevant beaucoup de crédibilité. Et c'est là que SAXON va montrer une véritable forme de supériorité artistique, car même si logiquement de nombreux fans seront décontenancés, "Innocence..." n'en est pas moins un très bon album à classer sans problèmes dans le peloton de tête des meilleurs opus de SAXON.

C'est tout simplement que l'inspiration ne fait pas défaut au groupe. L'introduction de "Rockin' Again" est magnifique, une sublime montée en puissance où la mélancolie initiale se mue en un refrain fédérateur qui est un hommage aux fans. Et le groupe enfonce aussitôt le clou avec "Call Of The Wild", qui reste à mon sens un des meilleurs morceaux de SAXON, qui prouve au passage qu'il sait toujours y faire en matière de riff très speed qui ne dépareille pas avec ce refrain qui possède tous les atours du Hard Rock commercial de l'époque. On a aussi droit à du remontage de manche pour bien montrer les biceps avec les très percutants "Devil Rides Out", "Gonna Shout" et "Give It Everything You Got", sur lesquels Biff Byford n'avait peut-être jusque là jamais fait preuve d'autant de puissance vocale. Le tout étant soutenu par une batterie qui ne fait aucun quartier, Nigel Glockler confirmant son excellence sur l'ensemble du disque.

Il est également impossible de ne pas évoquer ce titre culte qu'est "Broken Heroes", single évident, ce morceau n'a finalement rien à voir avec les power-ballades calibrées pour les ondes des groupes de Hard et de Glam. Rien que les paroles, déjà, tranchent littéralement avec les niaiseries habituelles à base d'amour ou d'écologie : non, ici il est question de rendre hommage aux soldats tombés au front. On sent le groupe fier d'aborder un thème plus grave, plus sérieux, et toujours contemporain (contrairement à un "Crusader"). Un thème qui reviendra ensuite souvent tout au long de leur carrière. Et la musique est à l'avenant de la thématique, posée durant les couplets, évocatrice lors du refrain, en un mot : digne.

Preuve de l'excellent niveau de SAXON en cette année 85, même les face B de single déboîtent : "Live Fast Die Young" notamment aurait pu figurer sans problème sur le dyptique de 1980, on sera bien content de retrouver ce titre furieux sur les éditions actuelles de l'album.

Avec "Crusader" SAXON ne réussissait que partiellement son virage commercial, mais les Anglais, loin de se décourager, ont persisté dans cette direction et ont su corriger le tir avec un album plus abouti, plus pertinent. L'excellente production n'étant pas pour rien dans cette réussite. Le groupe a d'ailleurs eu l'intelligence de faire un usage très parcimonieux des claviers, qui se font une place discrète, jamais véritablement mis en avant, et qui de ce fait apportent richesse et consistance supplémentaires à l'album. Son principal défaut, finalement, est cette deuxième partie (la face B, au temps du vinyle) un peu moins efficace que la première.

Certains fans ne goûteront guère à cette cuvée 1985. On les comprend, l'image de bikers virils et sans concession en prenait un coup. Néanmoins, les ventes, elles, seront très satisfaisantes, car si SAXON ne mit pas les États-Unis à genoux, il trouva là un marché conséquent. Steve Dawson, lui, finira par se sentir déconnecté du groupe, deviendra de plus en critique envers ces choix de carrière, et sera finalement viré. Une perte bien plus lourde que ne le fut le départ de Pete Gill, tant Steve Dawson était le garant d'une forme d'authenticité Rock'N'Roll. En tout cas, il pourra toujours avoir la fierté d'être parti sur un chef d'oeuvre, "Broken Heroes", toujours réclamé par les fans en concert. Ne l'oublions pas, notre bassiste moustachu.

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   DARK SCHNEIDER

 
   DAVID

 
   (2 chroniques)



- Biff Byford (chant)
- Paul Quinn (guitare)
- Graham Oliver (guitare)
- Steve Dawson (basse)
- Nigel Glockler (batterie)


1. Rockin' Again
2. Call Of The Wild
3. Back On The Streets
4. Devil Rides Out
5. Rock N' Roll Gypsy
6. Broken Heroes
7. Gonna Shout
8. Everybody Up
9. Raise Some Hell
10. Give It Everything You've Got



             



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