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2024 Hell, Fire And Damnat...
 

- Style : Iron Maiden, Absolva, The Rods, Angel Martyr, Sarasin, Wami, Krokus, Accept, Existance, Riot, Samson, Nightmare, Blaze Bayley, Girlschool
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SAXON - Hell, Fire And Damnation (2024)
Par DARK SCHNEIDER le 2 Mars 2024          Consultée 3530 fois

Aucun monument n’est éternel. La grande pyramide de Gizeh finira totalement érodée, la Tour Eiffel se désagrègera sous l’effet de la rouille, et SAXON mettra un jour un terme à sa carrière. C'est en tout cas ce que nous rappelle le départ de Paul Quinn, le seul survivant du line-up d'origine avec Biff Byford. En choisissant Brian Tatler pour le remplacer, le groupe adopte une démarche des plus honnêtes. Le garant de l’identité SAXON reste et demeure Biff Byford, et le jour où il ne pourra plus chanter le groupe s’arrêtera. L’entité SAXON n’est pas plus forte que la somme de ses parties, car Biff, lui, ne sera pas remplaçable. Brian Tatler est un guitariste de la même génération que Biff et Paul Quinn, son arrivée n'a donc pas pour volonté de rajeunir les effectifs. Biff a une vision claire de comment doit sonner son groupe, donc quoi de mieux pour lui que de choisir un gars de sa génération qui connait tous les codes du Heavy anglais et avec lequel il s’entend bien ?

Je dois bien avouer que l’arrivée de Tatler a suscité un certain espoir chez moi, celui de voir SAXON sortir un peu de sa ligne directrice imperturbable. Ce qui ne pouvait lui faire de mal après un "More Inspirations" franchement anecdotique. Mais il s'avère que "Hell, Fire And Damnation" a été conçu dans l’urgence.
Afin d’honorer une tournée avec JUDAS PRIEST, le groupe devait au préalable sortir ce nouvel album, ce qui a un peu chamboulé ses plans. Si travailler dans l’urgence peut parfois aboutir à des chefs d’œuvre, je n’y crois guère quand l’on évoque des gars qui ont plus de 45 ans de carrière pour certains. Et cet album me parait parfois effectivement un peu finalisé à la va-vite, ce qui est dommage. N’espérez donc pas que SAXON change quoique ce soit à sa formule, alors que franchement une orientation vers quelque chose d’un peu plus conceptuel et épique me paraitrait totalement faisable. Mais non. Ce n’est pas un hasard si les speederies constituent les titres les moins inspirés, comme ce "Super Charger" qui achève l’album de façon plutôt fade, après un "Witches Of Salem" pas forcément très folichon non plus.

Dans ces conditions, Tatler n’aura pas pu apporter grand-chose : ses idées n'agrémentent que trois titres (le title track, "Madame Guillotine" et "1066"). C’est sur le title track que l’on reconnait le plus sa patte, avec ce riffing caractéristique, mid-tempo… Mais qui rappelle aussi beaucoup un certain "The Eagle Has Landed", lui-même fortement inspiré d’un certain prêtre de Birmingham, dont les sermons ont beaucoup influencé la tête de diamant. Bref, la boucle est bouclée. Il n’en reste pas moins que ce title track fait le job. Car il faut bien l’admettre : cet album est plutôt un bon cru, plus punchy que "Carpe Diem". Ce qui rassure également c’est le chant de Biff, qui remonte clairement la pente après un "More Inspirations" où il paraissait un peu fatigué.

Le titre qui marque le plus n’est cependant pas le title track mais sans aucun doute ce "Madame Guillotine" qui lui fait suite, mid-tempo pesant et lancinant, drivé par la basse de Nibbs Carter, prenant et trippant à la fois. Merci M. Guillotin d’avoir fournit une telle inspiration à nos métalleux préférés. Le génie français au service de la métallurgie anglaise. D’ailleurs, si l’ami Biff ne vit plus en Normandie il semble se rappeler que son pays n’en n’est qu’une colonie, ce pourquoi il nous délivre sa petite leçon d’histoire sur la bataille d’Hastings avec "1066", un peu comme si un groupe français s’appelant GAULOIS chantait "Alésia 52 av J-C". On aurait apprécié cependant un morceau plus ambitieux, ce n’est pas le nouveau "Crusader" loin de là…

Bien que les paroles puissent faire sourire (on lui préfèrera largement le texte nostalgique de "Pirates Of The Airwaves"), "There’s Something In Roswell" est un des grands moments de cet album. Ce titre me rappelle la période "Unleash The Beast"/"Metalhead" durant laquelle le groupe avait su s’actualiser sans oublier ses racines. Un titre très percutant grâce à ce gros travail sur le plan rythmique et un Biff qui a manifestement mangé du lion.

Que pouvons-nous conclure au sujet de ce SAXON nouvelle mouture, qui a troqué son guitariste historique au profit d’un autre guitariste tout aussi historique ? Soyons francs : Tatler, l'homme à la Flying V, n’a jamais été un leader-né et a toujours eu du mal à maintenir son groupe au niveau qu’il méritait, néanmoins on peut être déçu que le diamant perde sa tête alors que son dernier album en date était de haut niveau. Il est évident que pour Tatler la situation est désormais plus confortable, ce dernier pouvant se reposer sur un Biff Byford qui sait être ce leader charismatique capable de supporter la pression et de mener ses troupes.
Artistiquement, ce nouvel opus s’avère plaisant, rassurant, mais un peu frustrant quand même, ce côté fait dans l’urgence se traduisant à mon sens par la présence persistante de morceaux de remplissage (notamment le dernier tiers de l’album) et autres automatismes plutôt lassants. Il n’empêche que ce monument du Heavy anglais apparait toujours bien solide sur ses fondations.

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   DARK SCHNEIDER

 
   JEFF KANJI

 
   (2 chroniques)



- Biff Byford (chant)
- Doug Scarratt (guitare)
- Brian Tatler (guitare)
- Nibbs Carter (basse)
- Nigel Glockler (batterie)


1. The Prophecy
2. Hell, Fire And Damnation
3. Madame Guillotine
4. Fire And Steel
5. There's Something In Roswell
6. Kubla Khan And The Merchant Of Venice
7. Pirates Of The Airwaves
8. 1066
9. Witches Of Salem
10. Asuper Charger



             



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