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HEAVY METAL  |  LIVE

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SAXON - The Eagle Has Landed (1982)
Par JEFF KANJI le 17 Juillet 2019          Consultée 5397 fois

Peu de jeunes formations anglaises peuvent soutenir la comparaison avec SAXON en cette première moitié des années 80, et c'est exactement ce que "The Eagle Has Landed" va mettre en avant en enchaînant les hits comme des perles, en déployant une énergie démentielle lors de la tournée de support de "Denim And Leather". Mais d'abord un peu d'Histoire…

Comme vous l'avez sans doute observé depuis longtemps (l'album Live aujourd'hui cité est plus vieux que votre serviteur), Pete Gill est le grand absent de ce line-up qui connaît son premier soubresaut. En effet, blessé à la main, il doit lâcher ses camarades pour la tournée à venir sur laquelle ils envisagent sérieusement d'enregistrer ce qui deviendra leur premier Live officiel, consécration somme toute logique après quatre albums, dont trois clairement acclamés par la critique, ayant fait d'eux des vedettes dans leur terre natale. Il faut rappeler qu'à cette époque, IRON MAIDEN a sorti deux albums remarqués avec Paul Di'Anno mais est encore loin du niveau de popularité de ses collègues de Birmingham.

Nigel Glockler est l'homme de la situation à partir du moment où il débarque avec son kit puissant et fourni et sa capacité à avoir bossé le répertoire live du groupe en une journée et demi. Nigel est toujours une pièce-maîtresse de SAXON aujourd'hui même si la santé l'en aura par deux fois éloigné. Pete Gill n'aura plus que ses yeux pour pleurer et trouvera temporairement refuge chez MOTÖRHEAD avant qu'il ne refasse à nouveau surface au milieu des nineties aux côtés de Graham Oliver et Steve Dawson sur l'album de SON OF A BITCH.

Soudé comme jamais, SAXON joue sa chance et pousse son niveau de popularité à un seuil encore plus élevé en montrant que non seulement il sait écrire des hymnes, mais qu'il est surtout une formation faite pour le live. En cela, ils ont sans doute un côté old school qui d'un côté les verra se faire dépasser notamment par des MAIDEN ou DEF LEP' plus modernes dans leur approche, mais qui donnera aussi à chacune de ses sorties live une démonstration décuplée de sa puissance Metal. SAXON en live c'était déjà fou en 1981, et ça le reste encore près de quarante ans plus tard (je les ai vus huit fois je crois depuis 2007, la dernière fois au Hellfest en 2017, et je pense que jamais je ne m'en lasserai).

Le son est certes un peu dépassé désormais, et c'est peut-être ce qui pêche le plus sur "The Eagle Has Landed", surtout au vu de la pléthore de Lives de très bon niveau dont nous a abreuvés SAXON par la suite. Mais j'essaie de me remettre dans le contexte de '82, où ce Live livre de meilleures versions de chacun des brûlots exécutés lors de ces dates anglaises. Si l'on s'en tient à la tracklist originale, c'est juste vertigineux. "Motorcycle Man" pour démarrer en trombe, laissant apprécier la force de percussion de Nigel Glockler dont les grosses caisses donnent la pulse sur l'ensemble du disque, suivi direct par le mélodique "747" où Biff affirme ses capacités de frontman (j'adore quand plus tard il exigera du public qu'il meure d'épuisement à la fin du concert), puis "Princess Of The Night" sans transition (où l'apport du nouveau batteur est une nouvelle fois déterminant), cela n'arrête pas une seconde. "The Eagle Has Landed" est en cela le Live emblématique de la NWOBHM.

C'est un best-of à lui tout seul même si l'on observera l'absence criante de l'éponyme de 1979, duquel un petit "Stallions On The Highway" ou "Backs To The Wall" n'auraient pas fait tâche. Par ailleurs les extraits live désormais rendus disponibles par les luxueuses rééditions digipack de l'an dernier montrent le potentiel qu'avaient ces titres, pas toujours mis en son de la meilleure des manières par John Verity. Plus surprenant, l'absence de "And The Bands Played On" qui à la sortie de "Denim And Leather" s'était imposé comme un hymne en compagnie de la pièce-titre (qui brille elle aussi par son absence), ce qui fera dire à un critique de l'époque que SAXON venait de sortir son album de Rock pour stades (ce qui n'était pas un compliment même s'il reconnaissait au groupe sa faculté à se montrer catchy).

Mais bon c'est franchement faire la fine bouche, car SAXON en choisissant "Fire In The Sky" et "Machine Gun" pour conclure le set, allume en pleins phares le "fuckin' pigeon" comme le baptisera Biff Byford – cette structure de lumières colossale, seulement égalée par le Bomber des frères de MOTÖRHEAD, qui fait toujours son effet aujourd'hui, et choisit d'achever son public sous les coups de boutoir, faisant de "The Eagle Has Landed" un témoignage brûlant et définitif d'un SAXON que rien ne semble pouvoir arrêter en cette année 1981.

Mais venons-en aux rééditions ultérieures qui ont permis d'enlever un peu de la frugalité de ce Live simple en ajoutant des extraits des concerts captés à l'Hammersmith pour prolonger un peu l'expérience. Et fait déjà rassurant, le son est au moins aussi bon, voire meilleur à mon avis que sur "The Eagle Has Landed". Et on y retrouve ainsi "And The Bands Played On" qui semble introduire le set, et ce avec une efficacité redoutable, le public reprenant déjà les "oh oh oh" du refrain avec entrain. "Frozen Rainbow" est un grand moment également, mettant en exergue la finesse de jeu de ces prolos dont les réminiscences Rock Progressif se sont vite dissipées à mesure que leur écriture devenait plus personnelle. Et bien sûr, difficile de passer sous silence "Dallas 1 P.M." autre grand classique absent de la première version.

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   (2 chroniques)



- Biff Byford (chant)
- Paul Quinn (guitare)
- Graham Oliver (guitare)
- Steve Dawson (basse)
- Nigel Glockler (batterie)


1. Motorcycle Man
2. 747 (strangers In The Night)
3. Princess Of The Night
4. Strong Arm Of The Law
5. Heavy Metal Thunder
6. 20,000 Ft
7. Wheels Of Steel
8. Never Surrender
9. Fire In The Sky
10. Machine Gun



             



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