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ANTHEM - Domestic Booty (1992)
Par JEFF KANJI le 24 Mars 2023          Consultée 1182 fois

Les années 90 commencent mal pour ANTHEM, qui doit faire face au départ de son guitariste et songwriter des origines, Hiroya Fukuda, qui a donné tout ce qu'il pouvait pour faire de "No Smoke Without Fire" le meilleur album possible (et il reste jusqu'à aujourd'hui son préféré). À l'heure où les shredders sont à la mode, les Japonais optent pour le jeune Hideaki Nakama, qui avec son album "Point Of No Return" a fait sensation, en faisant une sorte de Yngwie Malmsteen japonais auto-proclamé. Donc même si ça tangue un peu en coulisses, ANTHEM tient bon… Mais son label King Records va subitement se détourner de ses poulains, pour plonger tête la première dans la nouvelle tendance qui fait fureur au Pays du Soleil Levant : le Visual Kei.

Sans parvenir pour autant à en faire quelque chose, King Records va considérablement diminuer les moyens alloués à ANTHEM, qui pourra néanmoins au moins tourner en dehors du Japon, avec un passage remarqué chez le voisin sud-coréen. Comprenant bien qu'il ne peut espérer grand-chose de son pays, ANTHEM n'a pas dit son dernier mot et souhaite autant que possible retourner en Angleterre pour enregistrer son nouvel album et espérer, de ce poste avancé, s'ouvrir sur le marché européen, a priori plutôt réceptif au genre de musique qu'il pratique. Mais paf, le sort semble s'acharner, et le déclenchement de la Guerre du Golfe va anéantir les espoirs de tournée européenne. Hideaki Nakama, déjà lassé par les concerts en club, "profitera" de son accident de moto pour quitter le groupe et émigrer aux USA. Et commencent alors de longues auditions pour trouver le remplaçant de la place toujours chaude d'Hiroya Fukuda.

Et c'est par le jeune prodige Akio Shimizu (toujours fidèle au poste alors que s'apprête à sortir le nouvel album des Japonais au moment où j'écris ces lignes) que va venir le salut. Il a appris la guitare avec les successeurs de Van Halen, et il amène un jeu plus technique, plus moderne qui fait la parfaite synthèse de ses prédécesseurs tout en permettant aux Japonais de rentrer dans la nouvelle décennie… En réalité, ça leur permettra surtout de renaître en 2000. Le vent de fraîcheur permet à un ANTHEM à bout de souffle de donner encore une fois le meilleur de lui-même.

Avec le retour de Chris Tsangarides, une écriture clairement Heavy qui favorise la puissance et les tempi rapides, je vous le donne dans le mille, "Domestic Booty" est l'un des plus beaux albums, si ce n'est le meilleur d'ANTHEM au moment de sa sortie. De l'ouverture "Venom Strike", hymne absolu des Japonais, en passant par le sur-heavy "The Dice Of No Mercy" ou les mid-tempi à la "Gypsy Ways" dopés à la testostérone ("Gold & Diamonds"), ANTHEM réussit le grand chelem, et Akio Shimizu n'a aucune peine, du haut de ses vingt-deux ans, à faire oublier ses émérites prédécesseurs.

Chris Tsangarides est décidément un catalyseur parfait pour la musique d'ANTHEM, et les comparaisons sonores et stylistiques avec un certain "Painkiller" sont pleinement justifiées. Si les Brummies cherchaient une nouvelle direction pour ne pas stagner et sortaient d'une période de flou artistique, ils ont clairement remis les pendules à l'heure avec "Painkiller", qui sera l'album qui fera découvrir le groupe à toute une nouvelle génération. Mais comme pour les Anglais, "Domestic Booty" n'a pas eu le retentissement qu'il aurait dû avoir, entre changement de mode musicale et contexte géopolitique qui le dessert, détournant notamment l'important marché américain, qui avec la Guerre du Golfe, laisse de côté l'insouciance de la toute-puissance reaganienne pour laisser apparaître les fractures que cette Amérique triomphante de façade a laissé sur sa jeunesse, alimentant ce qu'on reprendra commercialement sous le sobriquet Grunge.

Entre "Venom Strike" toujours hymne absolu des Japonais, "Domestic Booty" ne bénéficie pas de la meilleure place dans la discographie d'ANTHEM, si bien que même ses membres (hormis Akio Shimizu) préfèrent souvent louer les mérites de son prédécesseur, réalisé dans des conditions plus favorables. Mais on tient clairement l'un des joyaux des Japonais qui partiront la tête haute, en ayant essayé jusqu'au bout d'être toujours le meilleur. Ce désintérêt pour l'art du groupe et le mauvais traitement de la maison de disques vont lourdement peser. C'en sera trop pour Yukio Morikawa qui jettera l'éponge au début de la tournée de promotion de cet album incroyable qui balaye le terne "No Smoke Without Fire". "Last Anthem", sera pour plusieurs années à la fois la dernière sortie d'ANTHEM, et son dernier concert.

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   JEFF KANJI

 
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- Naoto Shibata (basse, chœurs)
- Don Airey (claviers)
- Takamasa Ohuchi (batterie)
- Yukio Morikawa (chant)
- Akio Shimizu (guitare, chœurs)
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1. Venom Strike
2. Renegade
3. Gold & Diamonds
4. Mr. Genius
5. Heavy Duty
6. Blood Sky Crying
7. Cry In The Night
8. The Dice Of No Mercy
9. Devil Inside
10. Willesden High-road
11. Silent Cross



             



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