Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par Dark Beagle

Première nouveauté sur cette livraison du QUO : le son commence à devenir propre. Cela ne sera pas tellement du goût du bassiste Alan Lancaster qui regrette déjà l'aspect rugueux des "Quo", "Hello!", "Piledriver" ! C'est également avec "On The Level" que les mélodies prennent véritablement de l'importance ; les guitares deviennent plus subtiles. Tous ces progrès, sans perdre de vue que le Boogie du QUO n'omet pas d'écraser tout sur son passage. "Little Lady" pour commencer : tempo des plus enlevés, rythmiques Parfittiennes efficaces entrecoupées de quelques cassures avant de repartir de plus belle, bref on ne pouvait pas mieux démarrer ! "Down Down" est également du même acabit que "Little Lady" et attaque la seconde face sans pitié ! "Little Lady", "Down Down" et la reprise de Chuck BERRY, "Bye Bye Johnny" deviendront très vite des incontournables en concert, mais "On The Level" ne se limite pas à ça !

Alan Lancaster sans moustache sur la pochette, ça n'arrive pas tous les jours, et un John Coghlan qui peut se targuer d'être l'un des premiers à avoir une telle allure de "Metal-warrior", bien avant MANOWAR et toute la horde de metalleux des années 80. En troisième position de la première et deuxième face, on retrouve deux titres dans le même style propre à Francis Rossi ("I Saw The Light" et "What To Do"), Rock'N'Roll et toujours très distingué, très claaaasse. Les compos d'Alan Lancaster sont moins immédiates, peut être plus riches et elles changent du bon gros boogie saturé : "Over And Done" et "Broken Man", avec des guitares un peu à la Jimmy Page pour ce dernier.

Comme tout se fait deux par deux sur cet album, on retrouve également deux ballades : l'une bluesy ("Most Of The Time"), sympathique et une autre, "Where I Am", très belle également. Seul "Nightride" est plus faible que les autres titres, la faute à un refrain un peu lourdingue sur les bords. "On The Level" n'est pas le meilleur QUO, mais c'est peut-être l'album le plus complet de cette première époque. C'est aussi avec celui-là que STATUS QUO commence à s'ouvrir progressivement à d'autres horizons même si, concédons-le, il faut vraiment être fan pour s'en rendre compte. Alan Lancaster lui reprochera d'être plus commercial, de vouloir tenter une percée en Amérique. Pourquoi pas après tout, puisque le QUO marche très bien en Europe, avec des tournées faisant salle comble grâce à une réputation live qui n'est déjà plus à démontrer. À quand un album live ?