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STATUS QUO - In The Army Now (1986)
Par DARK BEAGLE le 12 Mai 2023          Consultée 1876 fois

Rien ne va plus chez le QUO après un "Back To Back" pas si déguelasse que ça, mais qui allait laisser de terribles séquelles au sein du groupe. Niveau ambiance, un avant-match de MMA, c’est une réunion de scout bon enfant à titre de comparaison. Plus personne ne pouvait se supporter, Parfitt va s’écraser dans le kit de batterie dans l’émission Top Of The Pops alors que la musique continuait comme si de rien était (selon le principal intéressé : c’était préparé. Selon d’autres sources : le guitariste était complètement bourré). Émission télé durant laquelle Lancaster sera remplacé par Jim Lea de SLADE sur "Marguerita Time", un morceau qui n’était vraiment pas de son goût. Et durant la tournée qui s’ensuivit, Rossi commença à s’intéresser énormément à l’ingrédient principal de ce cocktail. Et visiblement, ça dégarnit les tempes.

Bref, cela ne pouvait pas vraiment bien finir. Après avoir ouvert pour le Live Aid, Lancaster retourne en Australie et ne reviendra pas. Quand il apprendra que Rossi et Parfitt vont commencer à écrire de nouvelles chansons avec Andy Bown, John « Rhino » Edwards et Jeff Rich (ces deux derniers étant respectivement bassiste et batteur sur "Recorded Delivery", l’album solo de Rick), il va poursuivre le groupe en justice, leur interdisant de sortir quoique ce soit sans lui. Le verdict tombera en janvier 1986, donnant raison à STATUS QUO, qui se débarrassera ainsi officiellement de son bassiste historique. Le groupe peut donc retourner en studio et achever son opus entamé l’année précédente, en compagnie du revenant Pip Williams, qui profite donc du départ de Lancaster avec lequel le courant ne passait pas très bien.

"In The Army Now", c’est avant tout l’exemple type de la reprise qui supplante l’originale. Le QUO semble s’en faire une spécialité vu que sa version de "Rockin’ All Around The World" est celle que 90% des gens connaissent – enfin, des gens qui connaissent cette chanson. Dans le domaine, on peut également citer le "Without You" par Mariah Carey (putain, celle qu’en a fait Harry Nilsson est nettement mieux pourtant !) ou le "Cum On Feel The Noize" de SLADE qui a vécu une telle seconde jeunesse en 1983 que beaucoup pensaient qu’il s’agissait d’un original de QUIET RIOT. Pour en revenir à nos moutons, oui, la chanson est très connue, au point de taper dans les yeux des ENFOIRÉS (brrrr), mais est-ce vraiment un bon titre ?

En effet, difficile de reconnaitre le QUO derrière ce titre mené par des synthés trainants, limite New Wave. Même la voix de Rossi n’est pas immédiatement reconnaissable tant sa façon de chanter change ici. La production lisse l’ensemble et la guitare est presque trop sage quand elle intervient. Il s’agit ni plus ni moins de Pop, terme qui n’a rien de dégradant, même s’il se veut parfois péjoratif. Ce n’est pas un morceau désagréable à écouter mais il ne transpire pas franchement la sincérité tant c’est inoffensif et propre sur lui. Chacun se fera son avis, mais à lui seul, il ne tire clairement pas l’album vers le haut.

Parce que "In The Army Now" n’est pas un bon disque. Quelques titres vont tirer leur épingle du jeu, mais on pourrait arrêter la chronique là en citant Rick Parfitt qui a un avis assez tranché (et plutôt intéressant) sur cet opus : « La chanson-titre est chouette, mais il y a beaucoup de bouche-trous ». De mon point de vue, il minimise un peu, mais ce n’est pas grave. Déjà, il y a cette production. Elle est assurée par Pip Williams et Dave Edmunds sur quelques titres (ceux que la formation avait déjà mis en boîte en 1985) et elle est bien trop clean, bien trop propre, bien trop ’80 pour réellement avoir un impact positif sur la musique du QUO, dont le côté inoffensif devient assez gênant.

Aussi, il est difficile de savoir par quel bout commencer, entre les bons et les mauvais points de ce disque, qui sortira après que le groupe ait assuré la première partie de QUEEN sur les dernières dates du Magic Tour. Alors commençons par le positif (ça ira plus vite).

Bon, ok, on va plutôt faire l’inverse.

"In The Army Now" est un disque terriblement mou du genou. Les claviers de Bown deviennent de plus en plus envahissants, il y a clairement un problème d’équilibre, entre cela et des chœurs parfois mal calibrés qui n’apportent rien aux compositions. Aussi, le Boogie du QUO n’a plus rien de teigneux. Certains objecteront que depuis "1+9+8+2" nous sommes dans un cas de figure similaire, ce qui n’est pas faux. Cependant, ici l’aspect Hard Rock semble avoir été gommé à plusieurs reprises et commencera à se détacher un peu plus en fin d’album, quand il sera malheureusement trop tard.

Si "Rollin’ Home" (rien à voir avec le "Rolling Home" de "Blue For You") ouvre gentiment les hostilités, cela se gâte dès les titres suivants, arrangés de façon à sonner de façon très clean, trop pour les puristes du groupe qui apprécient en général les albums plus roots. Là, c’est franchement clivant. Certains applaudiront la sophistication du son, moderne (pour l’époque), complètement dans l’ère du temps et complètement radio friendly quand d’autres la pointeront du doigt parce qu’elle dénature les racines d’un combo qui aura livré des brûlots bien teigneux par le passé.

L’équilibre, déjà précaire depuis quelques années, s’en retrouve complètement chamboulé et peine à convaincre. "In Your Eyes", par exemple, est l’exemple type du titre boursoufflé qui arrive comme un poil de cul dans une soupe. On est au-delà du cheveu tant c’est creux et insipide. Tout cela manque de flamboyance, comme si le minimum syndical était de mise et cela se ressent plusieurs fois durant l’album qui ne propose pas grand-chose pour nous titiller l’esprit en fin de compte. À dire vrai, "In The Army Now" est terriblement générique dans ces mid ’80 et ne mérite pas vraiment que l’on s’attarde dessus…

… Si ce n’est pour quelques titres, placés dans la seconde moitié du disque qui relèvent quelque peu le niveau, à l’image de "Speechless", reprise de Ian Hunter qui se veut nettement plus Rock’N’Roll que celle de "In The Army Now". On notera également quelques lignes de guitare plus mordantes sur "End Of The Line", "Red Sky" et "Overdose", ce dernier résumant parfaitement ce que l’on peut ressentir à l’écoute de ce disque. Il n’est pas étonnant de retrouver Rick Parfitt sur deux de ces titres, ce dernier ayant souvent apporté des choses différentes et mieux pensées sur la plupart des albums du QUO. On notera également que "Red Sky" (ainsi que "Rollin’ Home") ont été écrites par John David, un acolyte de Dave Edmunds et que l’on retrouvera par la suite à la composition sur "The Party Ain’t Over Yet" avec un peu plus de réussite.

En définitive, "In The Army Now" est un peu à l’image de cette reprise : creux. Il ne se passe pas franchement grand-chose sur ce disque qui frôle à plusieurs reprises le carton rouge mais qui s’en sort après quelques discussions avec l’arbitre. On ne dira pas qu’il manque des compositions signées Lancaster, souvent plus brutes, elles auraient trop détonné ici. Non, "In The Army Now" est juste un naufrage artistique à défaut d’être commercial, vu que les singles ont très bien vendu et que l’album a eu une carrière plus que respectable dans les charts. Et le plus malheureux dans tout cela est que l’Histoire gardera principalement cette reprise du QUO, pour la postérité.

Note réelle : 1,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Francis Rossi (chant, guitare)
- Rick Parfitt (chant, guitare)
- John 'rhino' Edwards (basse, chant)
- Jeff Rich (batterie)
- Andy Bown (claviers)


1. Rollin' Home
2. Calling
3. In Your Eyes
4. Save Me
5. In The Army Now
6. Dreamin'
7. End Of The Line
8. Invitation
9. Red Sky
10. Speechless
11. Overdose



             



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