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1971 Dog Of Two Head
1974 Quo
2011 Quid Pro Quo
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STATUS QUO - Perfect Remedy (1989)
Par DARK BEAGLE le 20 Juin 2024          Consultée 454 fois

Après un "Ain’t Complaining" très fadasse, STATUS QUO récidive rapidement, à peine un an plus tard, avec ce "Perfect Remedy" qui ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. En effet, le groupe, depuis son come-back, n’est clairement plus que l’ombre de lui-même, semblant s’accrocher à tout courant musical susceptible de lui assurer une maigrelette présence dans les charts, à l’instar de In "The Army Now" qui ne ressemble à rien de l’idée que l’on peut se faire du QUO. La pochette distille cependant une certaine forme de Rock’N’Roll avec le juke-box, les guitares. Il n’est pas difficile d’imaginer qu’il s’agit là du remède parfait, du moins la musique dans son ensemble. Difficile, également de ne pas voir là une volonté de revenir à un registre plus rugueux après des années à s’être renié, à suivre les sirènes commerciales pour coller au mieux à l’époque.

Ce dix neuvième album studio, produit une nouvelle fois par Pip Williams – comme c’est le cas depuis "In The Army Now" pour le meilleur et surtout pour le pire – ne va pourtant pas entièrement tenir les engagements de la pochette, même si nous sommes forcés d’admettre qu’il y a du mieux dans le rendu de la copie, on retrouve un certain mordant dans la composition et l’interprétation. Cependant, l’ensemble est malheureusement trop inconstant et trop bordélique en termes d’inspiration pour réussir à se tenir du début à la fin, d’où cette note peu amène de 2/5. Car oui, ce disque est moyen, ridiculement moyen, au point où il en devient frustrant.

STATUS QUO, c’est souvent une question de mordant. Les musiciens étaient affamés dans la première moitié des années 70, là où ils ont gravé quelques uns de leurs opus parmi les plus prestigieux. Depuis, les dents se sont déchaussées et il convient de faire attention avant de les planter dans la chair de l’auditeur, comme s’ils risquaient de les perdre. En devenant plus policé, le QUO s’est fourvoyé, il s’est perdu et dilapide petit à petit sa gloire passée. "Perfect Remedy" sonne plutôt bien, la guitare revient sur le devant de la scène, mais cela ne suffit pas pour faire un bon disque : certains titres sont complètement ratés et font plonger le tout avec eux, afin de ne pas se noyer seul.

Oh, Parfitt tente bien de sonner la révolte, de revenir à des choses plus agressives, mais face à Rossi qui se taille la part du lion en composant la majorité du disque, ses deux morceaux (soit autant que le claviériste Andy Bown !) ne sont clairement pas suffisant pour marquer une réelle tendance. Et c’est dommage, parce qu’il possédait une conscience plus Hard Rock que Rossi. "Man Overboard" est un petit brûlot à peine aseptisé par la prod’ de Williams, avec un bon gros riff de bûcheron à l’ancienne, tandis que "The Power Of Rock" va battre le chaud et le froid. Rossi s’est immiscé dans l’écriture et certains passages laissent la part belle à un clavier toutefois plus discret que ce qu’il fut sur "Ain’t Complaining". La chanson sonne presque de façon épique, avec quelques décharges électriques bienvenues pour ce qui est l’un des titres parmi les plus ambitieux du QUO depuis longtemps.

Si Parfitt est relativement discret et que Bown arrive à placer quelques morceaux (dont un "Heart On Hold" très contrasté et pas franchement dégueux et ce "Going Down For The First Time" qui lorgne vers une Country assez fadasse), c’est surtout Rossi le maître d’œuvre ici et le gaillard ne va pas toujours être très inspiré. Si l’on retrouve sa signature Boogie classique ("Little Dreamer", dont le riff est symptomatique du QUO, "Perfect Remedy"…), nous le voyons également s’exprimer sur des choses plus Pop dans l’idée, certains diront même Variété dans le jargon français. Il va livrer ainsi des petites bluettes, pas forcément mauvaises, pas toutes inspirées non plus, quand il ne va pas dériver vers de la Country qui elle, pour le coup, se veut particulièrement insipide ("1000 Years". Nous sommes loin de Johnny Cash).

Il va donc varier les plaisirs et c’est là qu’il va tirer l’album vers le bas. Sa première moitié est plutôt correcte, mais sa seconde partie va commencer à partir dans tous les sens, égratignant tout ce qui a été mis en place auparavant. Difficile de sa satisfaire d’un "Tommy’s In Love" qui lorgne du côté des BEATLES (et donc des premiers essais du QUO), d’un "Throw Her A Line" sautillant mais inoffensif qui semble déjà daté en 1989, voire d’un "Address Book" durant lequel il ne se passe pas grand-chose de palpitant. Certes, il chante bien, certain de ses riffs sont bien électriques, mais il y aura toujours quelque chose dans le développement des chansons qui finira par les alléger, par leur conférer cet aspect Pop auquel STATUS QUO semblait vouloir se greffer. Sauf que cela ne prenait pas systématiquement.

Encore une fois, le QUO peine à convaincre un auditoire qui commence doucement à perdre patience. Depuis les départs de John Coghlan et d’Alan Lancaster, le groupe peine à trouver une ligne directrice, chacun semble faire ce qu’il veut et tant pis si cela ne concorde pas avec les idées des camarades. Si le groupe donne toutefois l’impression de relever la barre (en même temps, elle était tombée tellement bas !), il n’en demeure pas moins frileux. La prise de risques est encore une fois proche du néant, Jeff Rich donne toujours l’impression d’être timoré derrière les fûts et de ne faire que le minimum syndical pour maintenir une rythmique à peu près décente. Quand les crocs sont émoussés, on a plus de chances de causer un hématome que de créer des plaies.

Comme énormément de groupes ayant évolué dans les années 60 et 70, les années 80 auront été catastrophiques pour STATUS QUO. Entre la perte de repères face à un contexte musical très mouvant, des nouvelles modes qui ringardisaient le Boogie et des médias qui se montraient sans complaisance, la formation n’a fait que survivre en essayant de renouveler son public en cherchant à coller à la mode. "Perfect Remedy" est encore dans cette mouvance, mais on sent comme un vent de rébellion souffler dessus. Un peu tardive, encore mal définie, mais elle éclatera avec brio deux années plus tard avec un "Rock ‘Til You Drop" autrement plus virulent. Pour le moment, et après être tombé bien bas, STATUS QUO parvient tout juste à sortir le nez de l'eau pour éviter la noyade.

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   DARK BEAGLE

 
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- Francis Rossi (chant, guitare)
- Rick Parfitt (chant, guitare)
- John Edwards (basse)
- Jeff Rich (batterie)
- Andy Bown (claviers)


1. Little Dreamer
2. Not At All
3. Heart On Hold
4. Perfect Remedy
5. Address Book
6. The Power Of Rock
7. The Way I Am
8. Tommy's In Love
9. Man Overbord
10. Going Down For The First Time
11. Throw Her A Line
12. 1000 Years



             



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