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HARD ROCK  |  STUDIO

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STATUS QUO - Rockin' All Over The World (1977)
Par DARK BEAGLE le 14 Mai 2022          Consultée 1877 fois

Certains albums se traînent une sale réputation. Trop commerciaux, trop propres sur eux, qui manquent de fond… Il y a plein de motifs différents pour en donner un bon de dire qu’un disque est de la merde. Mais quand les musiciens s’y mettent à leur tour, il y a de quoi perdre son latin. Pour Francis Rossi et Alan Lancaster, "Rockin’ All Over The World" est une bouse, ce que ne concevait pas Rick Parfitt qui avait une certaine tendresse pour cet opus. Dans ce cas, qui écouter ? À qui se fier ? À Coghlan qui n’en dit pas grand-chose ? Le plus simple réside dans le fait d’écouter la rondelle car comme on le dit, in sillon veritas.

Tout d’abord, un petit retour en arrière (enfin…). Revenons en 1977 et suivons les trajectoires de trois groupes britanniques distincts : SLADE, QUEEN et STATUS QUO. Soit trois gros vendeurs de la Perfide Albion. Mais qu’est-ce qui les différencie ? QUEEN avait déjà conquis les USA et y faisait des tournées énormes. Ensuite, avec l’avènement du Punk, ces formations pouvaient y laisser des plumes. Là encore, il y a eu diverses visions ; SLADE a continué de faire du SLADE, QUEEN a bien senti le vent tourner et s’est adapté et supprimant tout le baroque de sa musique tandis que STATUS QUO, lui, a fait appel à un producteur.

Le QUO, c’est un spécialiste de l’autoproduction. Ça ne donne pas forcément des sons bien clean, mais cela correspond assez bien à leur Boogie teigneux. Aussi, que le groupe fasse appel à Pip Williams est une surprise. Déjà, parce qu’il est connu surtout pour ses travaux avec NIGHTWISH (vlan, prends-toi ce "Retour vers le Futur" dans la tronche !). Ensuite parce que ce patronyme, Pip, est rigolo (et c’est le prénom du personnage que l’on incarne dans la série de Livres Dont Vous Êtes le Héros - Quête du Graal) et surtout, parce que le groupe ne sera donc pas le seul maître à bord et devra faire des concessions quant à sa musique. C’est là que Lancaster intervient. Pour lui, tout est parti en couille quand Pip Williams est arrivé.

Soit. Mais pourquoi ? Il est clair qu’il a lissé le son, qui est très propre. Même pas propret, bien récuré, l’arrière des oreilles qui brille tellement il a été lustré. Pour le coup, c’est limite gênant. Quand on se remémore les albums passés de STATUS QUO, nous avons presque l’impression de se retrouver face à une autre formation, qui tranche complètement avec celle que l’on connaît. Pourtant, l’aspect Hard Rock est toujours présent, mais dilué au milieu de compositions plus abordables, qui s’éloignent parfois grandement du Boogie pour se fondre dans l’air du temps (mais sans épouser le Punk et le Disco) ou au contraire, pour revenir à des choses plus psychédéliques.

Par où commencer ? Ah ! Bien sûr, par le title-track ! Il s’agit d’une reprise d’une chanson de John Fogerty, tirée de son second album solo qui datait de 1975. L’ex CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL avait pondu là un petit single tout simple qui a eu son petit succès aux USA (une 27ème place au Top 40, ce qui n’est pas si mal). STATUS QUO ne change en définitive pas grand-chose, le thème est déjà Boogie dans l’esprit, mais on remplace la voix de John par celle de Francis Rossi et on se retrouve avec une reprise qui supplante l’originale et qui devient, par la force des choses, le titre de référence. C’est de l’appropriation totale et STATUS QUO réitèrera cet exploit quelques années plus tard avec "In The Army Now", leur version devenant celle que tout le monde connaît.

Là, vous devez normalement me demander où je veux en venir. En réalité, nulle part. Je décris juste ce qui est le point d’orgue de ce disque, il ne faut pas se leurrer, rien ne vient dépasser cette cover. Mais vu sa qualité, ce n’est au final pas si étonnant que cela. Mais "Rockin’ All Over The World" contient son lot de surprises, bonnes comme mauvaises. La meilleure réside sûrement dans sa diversité. Cela faisait longtemps qu’un album de STATUS QUO n’avait plus sonné de façon aussi variée, il faut remonter à "Ma Kelly’s Greasy Spoon" pour trouver quelque chose se rapprochant de cet album dans l’idée. Et forcément, quand un groupe s’essaye à plusieurs styles, il n’est pas forcément bon partout.

Ici, le QUO a une tendance à une certaine mollesse. En revanche, elle n’est pas rédhibitoire vu que le disque n’est pas parmi les plus Heavy de la formation, il y a juste quelques titres qui sortent un peu du lot pour leur côté agressif quand les autres s’alignent dans des tendances plus Rock, voire Pop par instants. Partant du principe que je ne suis pas forcément réfractaire au changement et qu’un disque plus soft ne me révulse pas plus que ça, il n’y a pas de forme de rejet total qui se forme chez moi, mais il est tout à fait concevable que ceux qui apprécient le QUO dans sa forme la plus virulente n’accrochent pas à "Rockin’ All Over The World".

Il faut en convenir, la tendance Hard Rock est très minoritaire. On s’en rend compte dès "Hard Time", qui ouvre l’album. La tension monte petit à petit mais elle n’éclate pas, comme elle devrait le faire, comme le groupe nous a habitués à ce qu’elle le fasse. Il s’agit d’un morceau un peu remuant avec un refrain assez Pop dans l’idée. Les claviers sont présents, Andy Bown va commencer à prendre plus d’importance sur ce disque, qu’il intervienne au piano ou aux synthés et va contribuer à lisser le son du QUO, à lui offrir des opportunités supplémentaires aussi. "Rockin’ All Over The World" est un disque d’ouverture donc et très varié, chose qui peut étonner quand on cause de la bande à Rossi.

Nous sommes constamment balancés à droite, à gauche, au gré des envies des musiciens. Si "Let’s Ride" lorgne furieusement du côté de GRAND FUNK RAILROAD, "Baby Boy" part dans une direction entièrement différente et n’aurait pas dépareillé sur l’un des premiers opus des Anglais (genre, sur "Ma Kelly’s Greasy Spoon", typiquement) avec son côté très Psychédélique, agaçant par instants, mais se fondant finalement dans la masse pour finalement devenir l’un des titres parmi les plus intéressants de la galette.

Bien entendu, il y a aussi ces titres qui sont typiques de ce que nous pouvons attendre du QUO. Des passages plus remuants, où le Boogie reprend le dessus et s’impose avec une certaine classe. "Rockers Rollin" accomplit parfaitement son office en fermant la face A tandis que "Rockin’ All Over The World" ouvre la B histoire de ne rien perdre en intensité. Quant à "Hold You Back", c’est le finish idéal pour ce disque, entre la virulence attendue et un aspect plus posé, quasi Pop, qui sied bien à cet album. Concernant la ballade "For You", elle est juste parfaite sur cet album avec ses intonations proches de ce que le groupe proposait sur "Blue For You".

Et au final, sur l’année 1977, c’est QUEEN qui aura le mieux géré son virage. "News Of The World" n’a pas que des adeptes, mais il était le disque à sortir à ce moment-là pour une formation qui avait tendance à être trop ampoulée et qui aurait été ridicule à poursuivre dans la direction prise par les albums des frères Marx. SLADE, lui, s’est pris les pieds dans le tapis et s’est étalé de tout son long et a perdu le peu de dignité qui lui restait. Quant aux QUO, ils ont pris une série de décisions pouvant s’ouvrir à la discussion mais…

"Rockin’ All Over The World" n’est pas aussi mauvais que Rossi et Lancaster veulent bien laisser l’entendre. Ce n’est pas non plus le grand album décrit par Parfitt. C’est un disque sympathique, qui rappelle qu’à la base, les mecs qui forment STATUS QUO sont des fans des BEATLES et qu’ils avaient commencé leur carrière dans ces eaux-là. Sans pour autant revenir en arrière, cet opus se veut varier, il épouse plusieurs styles sans que cela ne soit choquant outre mesure et s’avère au final bien moins prévisible que certains autres qui jouissent d’une bien meilleure réputation. Un album qui annonce toutefois que rien ne sera plus vraiment comme avant.

Le Beagle aime : "Rockin' All Around The World", "Baby Boy", "For You", "Let's Ride", "Rockers Rollin".
Le Dark n'aime pas : "Can't Give You More", "Who Am I".

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   DARK BEAGLE

 
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   (2 chroniques)



- Francis Rossi (chant, guitare)
- Rick Parfitt (guitare, chant)
- Alan Lancaster (basse, chant)
- John Coghlan (batterie)
- Frank Ricoti (percussions)
- Andy Bown (claviers)


1. Hard Time
2. Can't Give You More
3. Let's Ride
4. Baby Boy
5. You Don't Own Me
6. Rockers Rollin'
7. Rockin' All Over The World
8. Who Am I?
9. Too Far Gone
10. For You
11. Dirty Water
12. Hold You Back



             



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