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 Quo France (2375)

STATUS QUO - 1+9+8+2 (1982)
Par DARK BEAGLE le 29 Avril 2023          Consultée 1151 fois

Ainsi, John Coghlan est parti. Il a quitté le groupe pendant les sessions d’enregistrement de cet album, fissurant le quartette d’origine, celui-là même qui avait traversé vingt ans de galères, de succès, de réussites insolentes et de coups de mou, qui avait été surnommé le Frantic Four. Le rythme que s’infligeait la formation aura au final eu raison d’elle, des dissensions sont nées, elles ont germé, poussé avant de s’ouvrir en fleurs de discordes. Le STATUS QUO tel que nous le connaissions alors est mort à cet instant car après le départ de son batteur emblématique, il n’a plus jamais été vraiment le même.

Aussi, "1+9+8+2" est donc l’album d’un anniversaire bien terne. Cela fait en effet vingt ans que le groupe existe. Enfin, à cette époque, le combo n’avait pas ce nom et tous les musiciens ne jouaient pas encore ensemble, à l’exception de Francis Rossi et Alan Lancaster qui se connaissent depuis cette époque et qui ont toujours été deux piliers importants. Cependant, en 1982 (notez au passage que si STATUS QUO s’était formé en 1961, il n’aurait pas pu bénéficier de cette astuce additionnelle du 1+9+8+2 pour obtenir le nombre 20), un duo avait plus de poids au sein de la formation et il s’agissait de celui que Rossi – encore lui – formait avec Rick Parfitt.

C’est dans cette ambiance pour le moins délétère que va être enregistré cet album, à la pochette sobre. Petite nouveauté, outre l’arrivée de Pete Kircher derrière les fûts, est l’intronisation d’Andy Bown aux claviers, lui qui avait été un membre de l’ombre durant toutes ces années. Ainsi, comme au début de sa carrière, le groupe évolue à cinq musiciens. Et surtout, il va ouvrir sa musique aux synthétiseurs, ce qui donnera un côté très propre sur elles aux compositions, impression renforcée par l’aspect gentillet du combo sur la photo au verso de la jaquette, qui prend la pose sans parvenir à faire ressentir l’énergie qui pouvait encore les traverser.

Alors forcément, le disque pâtit de tous ces petits facteurs. Ajoutez à cela que chacun écrit dans son coin, avec des personnes extérieures au groupe et vous obtiendrez quelque chose qui ne tient pas toujours la route. Si le Boogie est toujours présent, les musiciens expérimentent de nouveaux sons, forcément liés aux claviers et s’offrent parfois des couleurs qu’on nommerait Variétoche en France, Pop en UK. Et c’est dans ce déséquilibre constant que navigue cet album, sans jamais savoir de quel côté tanguer réellement. Il n’y a pas de parti-pris ; tout ici n’est qu’un assemblage, parfois disgracieux au pire du pire.

"1+9+8+2" est donc un disque qui est en déséquilibre constant. Quelques bonnes chansons émergent çà et là, d’autres présentent de bonnes idées qui sont noyées systématiquement dans des passages plus médiocres et il y a les plantages en règle qui font clairement penser que le QUO cherche à ratisser plus large que sa fan-base traditionnelle. Et dans cette niche peu glorieuse, on peut citer sans trop se tromper "Jealousy", morceau pour le moins racoleur et qui pourrait avoir comme slogan « in keyboards we trust ». Là, les claviers de Bown ont pris l’ascendant et le résultat était peut-être moderne en 1982 justement, mais ils ont très très mal vieilli. Et dans le contexte de l’album, la composition fait grincer des dents.

Au niveau des curiosités, il y a bien entendu ce "Dear John", titre tout à fait convenable, un brin plus agressif que la moyenne proposée sur ce disque et qui en fut d’ailleurs le premier single. Ce morceau n’est pas une reprise et pourtant il a été composé par deux personnes complètement extérieures au groupe : Johnny Gustafson (ROXY MUSIC, Ian GILLAN BAND) et Jackie McAuley, connu pour son passage au sein du groupe culte THEM. Les deux ont réussi à capter l’essence du QUO pour écrire une chanson qui fait vraiment le job et que l’on aurait pu imaginer de la plume de Francis Rossi.

D’ailleurs, ce dernier s’illustre sur "I Should Have Known", plus remuant et frénétique que pas mal de ses acolytes ici, mais qui ne tient pas franchement la distance par rapport à certains classiques du groupe. Dans les autres bonnes pioches, nous pouvons également citer "Get Out And Walk" ainsi que "Doesn’t Matter". Le reste est déjà plus discutable, à l’image de l’introductif "She Don’t Fool Me" (et accessoirement second single de cette galette), qui démarre plutôt bien quoiqu’un peu mollement et qui s’effondre sur chaque refrain, conduit par des chœurs faméliques.

On devine que la cohésion n’est pas au rendez-vous : entre les morceaux certes, entre les musiciens surtout. Chacun écrit de son côté, tout le monde semble s’en contrefoutre de là où chacun essaie de tirer l’album et nous sommes face à un terrible glouli-boulga pas toujours très digeste. Et forcément, cela ne fonctionne que très moyennement sur l’ensemble : c’est un peu mou, ça part dans plein de directions différentes, impossible de savoir si le disque a été écrit pour les lecteurs de Rock’N’Folk ou de Salut les Copains (bon, OK, les mecs du QUO n’avaient pas ces références en tête) et surtout, il manque la frappe lourde de Coghlan qui aurait pu faire la différence et apporter quelque chose de plus heavy.

Pour un anniversaire, c’est plutôt raté. Le genre de soirée ou tout le monde reste dans son coin avec une bouteille d’alcool à portée de main. Plus que "Never Too Late", "1+9+8+2" marque la fin du STATUS QUO classique et entamera une descente vertigineuse de qualité pour un groupe qui, jusque là n’avait pas démérité. Il y aura quelques rebonds, deux ou trois sursauts, mais les années 80 vont être bien moribondes artistiquement pour la formation, qui paradoxalement obtiendra un de ses plus gros succès quelques temps plus tard avec "In The Army Now".

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   DARK BEAGLE

 
   DAVID

 
   (2 chroniques)



- Francis Rossi (guitare, chant)
- Rick Parfitt (guitare, piano, chant)
- Alan Lancaster (basse, chant)
- Pete Kircher (batterie)
- Andy Bown (claviers)


1. She Don't Fool Me
2. Young Pretender
3. Get Out And Walk
4. Jealousy
5. I Love Rock And Roll
6. Resurrection
7. Dear John
8. Doesn't Matter
9. I Want The World To Know
10. I Should Have Known
11. Big Man



             



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