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STATUS QUO - Ain't Complaining (1988)
Par DARK BEAGLE le 12 Juin 2023          Consultée 715 fois

Appeler un album "Ain’t Complaining", c’est faire preuve d’une bonne dose d’humour. C’est un peu une façon de tendre le bâton pour se faire battre, parce que tout le monde va trouver un motif à se plaindre pour une raison ou une autre. Et ce disque, paru deux ans après un "In The Army Now" déjà bien critiquable, tend les bras pour se prendre une volée de bois vert. Les STATUS QUO ont beau être tout sourire et adopter un look Rockabilly, ils ont le recul nécessaire pour savoir qu’ils n’ont pas été irréprochables ici. Rick Parfitt admettra volontiers plus tard qu’ils ont été trop lisses dans leur approche. Il omet de mentionner une certaine naïveté également.

Parce que STATUS QUO sur "Ain’t Complaining", c’est quoi ? C’est un groupe de vieux qui essaye encore d’être dans le coup. Sur ce disque, les musiciens se lancent sur une voie très bancale, avec une approche commerciale peu élégante. Ils vont s’écarter encore un peu plus du Boogie pour se laisser séduire par les sirènes de la Pop. Et pas forcément les plus irrésistibles. En compagnie de Pip Williams à la production, ils vont commettre une espèce d’horreur qui semble s’échiner à devenir l’ennemi juré de l’indulgence tant tout cela fait grincer des dents.

Pour faire simple : il n’y a quasiment rien à sauver. Les footeux diront que "Burning Bridges" ne démérite pas, puisque les supporters de Manchester United l’ont utilisée comme base à leur hymne pour les Reds en 1994. Soit. Mais encore ? L’album est une espèce de naufrage artistique, qui confirme que le QUO n’est pas aussi vaillant qu’il en a l’air. S’il fait encore le plein en concert après "In The Army Now", c’est parce que le public est souvent composé de vieux briscards qui attendent les perles des opus plus anciens, qui suintent une énergie Rock, pas ces trucs au final très inoffensifs et qui ne font qu’effriter l’édifice britannique.

"Ain’t Complaining" est un ratage, n’ayons pas peur des mots et ne tournons pas autour du pot. Et cela commence directement avec le title track qui nous cueille avec une batterie avec tellement de reverb que cela en devient juste abject. Ça claque de trop, les guitares sont molles au possible et les claviers sont de plus en plus envahissants. Et malheureusement, ce morceau sert de mètre étalon pour la suite de l’album et ça fait mal à son QUO. Le groupe n’est même pas méconnaissable ; on reconnait çà et là quelques phrasés de guitare, la voix de Rossi est toujours aussi vite identifiable, mais il y a tellement d’à-côtés que tout devient très rapidement bancal.

Il y a trop de personnes différentes qui écrivent pour ce disque et certainement trop de personnes extérieures au groupe, comme Eric Van Tijn et Jochem Fluitsma (qui auraient d’ailleurs pu s’en abstenir) et forcément, la ligne directrice n’est pas simple à suivre. Peu de choses nous permettent de nous raccrocher aux wagons et de tirer parti du meilleur qu’a à nous proposer la formation. Ici, les bases ne sont pas solides et des choix de production douteux (le son de batterie, un clavier qui allait être kitsch dès l’année suivante) tirent l’ensemble vers le bas.

Prenons pour exemple les ballades "I Know You’re Leaving" et "Who Gets The Love?". Outre le fait qu’elles sont terriblement bateaux et qu’elles ressemblent plus à un passage obligé qu’autre chose, elles marquent de nombreuses lacunes assez révélatrices de ce disque. Déjà, aucun musicien du QUO n’est crédité dessus. Ensuite, elles ont toutes les deux un rendu assez synthétique ; le groupe semble oublier tout le côté organique de son jeu, celui qui faisait leur charme encore quelques années plus tôt. Cela revient à manger un aliment que l’on n’aime pas sans assaisonnement pour en améliorer le goût. Et, de fait, cela devient de la musique fast food : oubliée aussitôt écoutée.

Autre point de litige, "Another Shipwreck". Bien que cette composition soit écrite par Andy Bown, il s’agit en réalité d’une reprise d’une chanson de son album solo de 1978, "Good Advice". Le rendu est certes plus Rock, plus remuant, il n’en demeure pas moins un brin bancal. Il n’y a pas assez d’engagement au niveau des guitares, qui n’apportent pas l’agressivité dont ce titre aurait besoin pour réellement sortir du lot. Encore une fois, c’est un coup d’épée dans l’eau et le QUO s’enfonce encore un peu plus dans son marasme.

Pour être gentil, nous pouvons dire que Parfitt se fend de quelques soli bien torchés, qu’il a toujours son toucher pour les rendre au pire agréables à l’oreille. Mais ici, il ne parvient pas à écrire le morceau qui ferait la différence, celui qui sortirait du lot et qui parviendrait à sauver quelque peu l’honneur. Lui aussi semble aux abonnés absents au niveau de l’inspiration. Autant le groupe avait réussi à composer des Disco très convaincants par le passé, autant il passe complètement à côté des années 80, comme beaucoup de formations de sa génération (pour URIAH HEEP, cela ressemblait à une traversée du désert) ; il ne parvient pas à se définir un son ni à faire honneur à son glorieux passé en perdant tout le mordant qui le caractérisait.

"Ain’t Complaining" va marquer une cassure entre le groupe et ses fans. Si pour le moment le naufrage est toujours plus artistique que commercial, cela ne durera pas. STATUS QUO continuera à rassembler les foules en concert, où les musiciens se souviennent qu’ils jouent avant tout du Rock, mais sur disque cela devient très calamiteux. Ici, la passion semble s’être complètement étiolée. Il faudra attendre "Heavy Traffic" en 2002 pour avoir droit à un véritable bon album de la part de STATUS QUO. "Ain’t Complaining" va ouvrir le bal des années de vaches maigres pour une formation qui allait tomber petit à petit dans un certain oubli.

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- Francis Rossi (chant, guitare)
- Rick Parfitt (chant, guitare)
- John Edwards (basse)
- Jeff Rich (batterie)
- Andy Bown (claviers)


1. Ain't Complaining
2. Everytime I Think Of You
3. One For The Money
4. Another Shipwreck
5. Don't Mind If I Do
6. I Kwow You're Leaving
7. Cross That Bridge
8. Cream Of The Crop
9. The Loving Game
10. Who Gets The Love ?
11. Burning Bridges
12. Magic



             



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