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BOOGIE  |  STUDIO

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STATUS QUO - On The Level (1975)
Par DARK BEAGLE le 16 Avril 2022          Consultée 2162 fois

Le rythme que s’impose STATUS QUO depuis ses premiers émois discographiques est sidérant et de nos jours, très certainement inconcevable. Un album par an et entre, une tournée sur laquelle les musiciens se donnaient totalement chaque soir. Leur popularité, ils l’ont gagné à la sueur de leur front et si les débuts n’étaient pas des plus mémorables malgré un hit mineur sur le premier album, ils ont depuis bien rectifié le tir, en alignant les classiques de façon très régulière. Le tout en simplifiant leur style, en l’épurant pour n’en tirer que l’essentiel, un Boogie Rock crasseux, même si les musiciens sont bien moins basiques qu’on ne pourrait le croire.

Si "Quo" avait été un bulldozer en son genre en montrant la facette la plus Hard Rock du groupe, "On The Level" va légèrement changer la donne. Rien de bien drastique – c’est STATUS QUO après tout – mais avec plein de petites subtilités comme semble le suggérer la pochette. Oui, elle est un brin ridicule, avec nos quatre gars dans ce qui semble être un ascenseur et avec des règles de perspectives assez étranges, qui donnent une impression de profondeur erronée. Cependant, elle interloque quelque peu, elle est moins frontale, moins dans la démarche iconique, et pourtant, elle marque les esprits, on s’en souvient plutôt bien, du genre « ah oui, la jaquette un peu bizarre qui frise un peu le ridicule quand même ! » (attendez celle de "Blue For You" !).

D’entrée, le groupe nous surprend avec un son plus clean qu’à l’accoutumée. Cela permet au riff de "Little Lady", compo très Parfittienne, de se poser comme une évidence. Tenace, mordant, il se rapproche de ce qui a été fait sur "Quo", cette vision très Hard Rock du Boogie. Cependant, très vite on va se rendre compte que les musiciens vont changer légèrement leur fusil d’épaule. En effet, certains passages sont plus calmes, plus mélodiques, ils posent le jeu pour pouvoir mieux rebondir par la suite. Ce n’est pas forcément un retour en arrière ni tout à fait une marche en avant. Le single "Down Down", paru fin 1974, indiquait déjà ce changement de direction.

Le groupe s’avère en revanche toujours aussi efficace pour balancer ses chansons comme si de rien n’était et avoir l’adhésion de son public. Il y a, à ce moment-là, une véritable alchimie entre les membres de l’institution britannique qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent. "On The Level" ne déroge pas à cette règle. STATUS QUO déroule encore une fois le tapis rouge pour des compositions pleines de bonne humeur, vives et entraînantes qui ont des contours moins bruts, mieux définis. Ces finitions rognent sur l’efficacité, l’aspect direct développé sur l’opus précédent, mais cela ouvre de nouvelles perspectives pour la bande à Rossi, qui ne va pas se gêner pour les exploiter.

Enfin, cela ne fait pas le bonheur de tout le monde, Alan Lancaster se montrera un brin agacé par la direction prise, cette recherche d’une accessibilité nouvelle dans le son. Quand on se souvient que le bassiste a été l’un des grands artisans de "Quo", de sa rugosité virile, sa réaction est compréhensible. Il convient tout de même de noter que le style de ce dernier a évolué également, il se montre moins frontal qu’à l’accoutumée. Cependant, ce disque contient tout de même son lot de pépites, qui ne demandent qu’à s’émanciper complètement sur scène. Écoutez les morceaux tirés de cet opus sur le fameux Live de 1977 et vous vous rendrez compte des possibilités qu’offre cet ensemble.

Ici, le Boogie typique du QUO se laisse volontiers mâtiner avec du Blues, pour un résultat plus rond, moins agressif, même si le feu est souvent mis aux poudres dans les intentions. La première moitié de l’album est un condensé de titres plutôt court, aucun n’atteint les quatre minutes et "Nightride", qui clôture la face A de façon tonitruante va marquer un tournant sur le disque. La face B démarre avec le superbe "Down Down", composition loin d’être basique et qui introduit à merveille ce qui suit, ce "Broken Man" de Lancaster, tout en feeling et loin de l’idée que l’on se fait du bûcheronnage classique de STATUS QUO ou encore "Where I Am", petite douceur qui passe toute seule.

Il convient également de s’attarder sur la reprise du "Bye Bye Johnny" de Chuck BERRY. Un titre plutôt sympa, qui reprend des éléments de "Johnny B Goode" (logique, puisqu'il s'agit d'une suite) et qui en a fait au final, pour cette raison, un ouvrage relativement mineur dans la carrière du grand Chuck. Ici, STATUS QUO se l’approprie totalement et le groupe a surtout eu l’intelligence de ne pas se frotter au premier "Jojo", le classique, celui que tout le monde connaît, il peut s’amuser à le triturer, l’allonger, le bricoler à sa sauce et le hisser, à la surprise générale, au rang de classique. Si vous avez un doute, penchez-vous encore une fois sur le Live de 1977.

La machine est parfaitement huilée. Rick Parfitt continue à martyriser son poignet droit, Francis Rossi est toujours présent pour amener un peu plus de légèreté à l’ensemble, John Coghlan matraque ses fûts et forme la section rythmique idéale avec Alan Lancaster qui lui cherche toujours à proposer des choses différentes, qui tranchent un peu avec le Boogie teigneux qui caractérise pleinement STATUS QUO. Une réputation qui leur colle à la peau pour de bonnes raisons, mais qui est toutefois par moments un peu injuste. La force de ce line-up était de pouvoir approcher des terrains qui ne semblaient pas devoir leur revenir et y poser leur marque avec un certain brio.

"On The Level" marque non pas un nouveau départ pour le groupe, mais plutôt un début d’évolution qui va amener STATUS QUO à devenir bien plus lisse sur disque par la suite. Ce n’est pas encore pour tout de suite et cet album possède un charme assez évident, il s’inscrit dans la foulée de disques comme "Piledriver" et "Hello!", avec une prod plus soignée et succède à un "Quo" sans démériter. Ça en deviendrait presque écœurant de facilité, pourtant la formation continue à imposer sa loi aussi bien sur scène que dans les charts. Avec le recul, cela peut sembler aberrant. Et pourtant, STATUS QUO, à l’instar de SLADE, était l’un de ces fleurons anglais, un gros vendeur qui laissera dans l’histoire du Rock des classiques souvent oubliés.

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   DARK BEAGLE

 
   DAVID

 
   (2 chroniques)



- Francis Rossi (chant, guitare)
- Rick Parfitt (guitare, chant)
- Alan Lancaster (basse, chant)
- John Coghlan (batterie)


1. Little Lady
2. Most Of The Time
3. I Saw The Light
4. Over And Done
5. Nightride
6. Down Down
7. Broken Man
8. What To Do
9. Where I Am
10. Bye Bye Johnny



             



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