La légendaire formation anglaise est en train de basculer lentement mais sûrement vers la pré-retraite, mais ne semble pas prête à l'accepter. En effet, entre les tempi enlevés, cette production ultra puissante et ces thématiques immuables qui animent le groupe depuis quarante ans, SAXON, par la voix de son leader Biff, clame haut et fort qu'il faut compter sur lui.

Hélas, son vingt-deuxième opus montre un groupe en sérieuse panne d'inspiration… Le duo Carter/Byford qui a écrit la plus grande partie de "Thunderbolt", dont le titre était défini bien avant la phase de composition, tourne à vide, recyclant, alignant riffs simplistes que la production en béton d'Andy Sneap n'arrive plus à faire passer. Même "Nosferatu (The Vampire Waltz)", avec ses arrangements qui rappellent "Into The Labyrinth", SAXON ne parvient pas à approcher les réussites similaires des opus précédents, et ce malgré des guitaristes qui semblent enfin se réveiller.

Biff propose les mêmes lignes de chant depuis maintenant trop longtemps, et si on peut logiquement y trouver son compte sur un "Thunderbolt", parfait pour ouvrir les prochains concerts du groupe, sur "They Played Rock'N'Roll" cet hommage à Lemmy aux faux-airs de "20.000 Feet" ou ce "Predator" qui vaut essentiellement pour le duo vocal inattendu et relativement probant entre Biff et Johan Hegg, il n'y a de fait pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Une nouvelle fois le package est sérieux, graphiquement élégant et conforme aux codes du groupe, le son puissant et clair, mais SAXON plafonne, comme il l'avait fait deux ans plus tôt avec "Battering Ram". Et ce n'est pas vraiment rassurant, car le dernier bon album des Anglais remonte désormais à 2013 et ils nous avaient habitués à réussir un disque sur deux depuis un bon moment.