Le goût de Peter Steele pour le lugubre et son humour noir légendaire sont idéaux pour entamer cette Sept-Liste consacrée à "la veille de tous les saints" - "All Hallow's Eve" dans la langue de Shakespeare. On retrouve ici le Goth Metal de TYPE O NEGATIVE dans toute sa splendeur, et dans toute sa lenteur pour magnifier cette histoire de deuil invivable et de pacte avec le diable en plein soir d'Halloween. Hantant.

Comment pouvait-on imaginer une Sept-Liste d'Halloween sans y mettre KING DIAMOND lui-même ? Impossible ! J'aurais pu y glisser le "Halloween" de "Fatal Portrait" mais voyez-vous, il y avait un autre "Halloween", encore plus emblématique, à privilégier. Je vous laisse deviner. En attendant, ce "Trick Or Treat" au titre indissociable du 31 octobre fait parfaitement l'affaire. Le King nous y offre quelques saillies aigues dont il a le secret, mais surtout des guitares bien lourdes et des soli intenses, qui collent à l'atmosphère crépusculaire de son septième longue-durée en solo.

Je ne me voyais pas proposer une Sept-Liste d'Halloween sans y glisser un morceau de Doom. Et pourtant, en trouver un fut difficile ! Car les Doomeux sont bien plus amateurs du 1er novembre et des processions dans les cimetières que des bonnes blagues effrayantes de la veille. A part chez ACID WITCH, dont l'existence elle-même est un peu une blague, mais qui n'a de cesse depuis ses débuts, sur cet album, de balancer des hymnes au 31 octobre. Dont cet "October 31st" bien nommé, bien gras et bien... acide !

Il n'y a peut-être pas de morceau issu d'une BO de film d'horreur dans cette Sept-Liste - tant pis pour GHOST et son "Hunter's Moon" - mais il y en a un dont le clip célèbre ceux que l'on regarde compulsivement chaque 31 octobre pour se mettre dans l'ambiance ! "You Make Me Feel Like It's Halloween" fait partie de ces morceaux de Pop/Rock qui ont tout pour séduire les Metalleux. Parce que les lignes d'orgue, parce que le riff qui tue, parce que les hommages aux slashers, parce que le solo de guitare bien Heavy. Mangez-en sans honte : c'est le genre de "treat" qui donne la frite !

A propos de "treat", en voilà un bonbon tout sucré qu'il fait du bien de déguster ! Avec leur nom de groupe, les Italiens de TRICK OR TREAT s'imposaient également lorsque, chez NIME, on s'est dit qu'il fallait une Sept-Liste pour Halloween. Parce que Halloween, c'est festif, c'est amusant, ça libère pour un moment de pas mal de carcans et c'est exactement ce qu'est ce morceau "Evil Needs Candy Too". Une ode à la décomplexion et aux plaisirs d'enfance, auxquels même les plus effrayants personnages ont droit.

Alors là, ça redevient sérieux. Le Halloween qu'imagine The BLACK DAHLIA MURDER est criminel, meurtrier, désaxé, et la tombe qu'il nous fait visiter est un véritable mausolée de la folie ("A Shrine To Madness"). Car ici, les forces du mal profitent de la soirée du 31 octobre pour s'adonner à leurs plus vils penchants. Et quoi de mieux que le Melodeath le plus sombre que puissent nous servir les cinq Amerloques pour mettre en musique cette démente frénésie d'horreur ?

Bien sûr. Evidemment. Comment eut-il pu en être autrement ? S'il ne fallait retenir qu'un seul morceau de Metal pour célébrer Halloween, c'est celui d'HELLOWEEN. Et tant pis pour les très bons "Halloween" de KING DIAMOND et de MASTODON. Parce qu'ici, les Citrouilles de Hambourg touchent au sublime : une pièce de 13 minutes à la composition et à l'interprétation aussi théâtrales que peut l'être la fête d'Halloween elle-même. Une ambition démentielle réalisée comme si de rien n'était, tant tout paraît facile au groupe ici. C'est du Power Metal, oui, mais du Happy Metal, moins, car l'obscurité menaçante s'y fait sentir bien davantage que sur la plupart des titres du groupe. Il s'agit de la plus grande compo de Power de tous les temps et elle est sur l'un des tout premiers albums du genre. Et en plus, elle parle d'Halloween. Que demande le peuple ? Ben, d'écouter, pardi ! Allez, allez, on paye sa dîme à HELLOWEEN et on se recueille devant ce chef d'œuvre.