En cette année 1987, une lourde épée de Damoclès se tenait au dessus de la bande à Lemmy. En effet la concurrence était dure et un obscur groupe français menaçait d’empiéter sur la notoriété du gang. Souvenez-vous, Licence IV et son titre « Viens Boire Un P’tit Coup à la maison » trônant quelques 13 semaines durant en tête du Top 50 !!! La concurrence impitoyable de ce jeune groupe avait forcé MOTÖRHEAD à sortir de l’ombre et à publier ce témoignage live sous peine de tomber dans les limbes d’un oubli certain du grand public. Voici pour les faits historiques.

À l’époque sous forme d’un quatuor, MOTÖRHEAD, comptait dans ses membres outre la face « bubonesque » de son leader, WÛRZEL et CAMPBELL aux guitares et PHILTHY ANIMAL TAYLOR à la batterie. Soulignons que le groupe s’est illustré à plusieurs reprise avec quatre musiciens, Mickey DEE prenant rapidement la place du très survoltés mais très fatigué aussi Philthy pour les dépendances que l’on connaît. C’est cependant sous la forme d’un trio que MOTÖRHEAD a traversé ses heures de Gloire et écris ses lettres de Noblesse.
Ce live fait suite à l’album studio plutôt moyen « Rock’n Roll (1987)» et fait la part belle aux titres de ce dernier. Convenons-en avec plus avec plus de panache, la production de ce dernier étant plutôt faiblarde et MOTÖRHEAD étant toujours plus efficace dans le cadre des concerts. Enregistré le 23 décembre 1987 sur une seule date, cette valeur ajoutée est à préférer aux compilations de tournées. D’où quelques pains anecdotiques disséminés de ci de là.

Le cadre légal de la sortie de ce disque est litigieux, MOTÖRHEAD n’ayant pas donné son accord pour sa publication mais ayant hésité malgré tout. L’imbroglio juridique entre Bronze Records et le groupe, n’empêchait aucunement Sanctuary de le sortir. De plus quelques années plus tard, Roadrunners Records ayant racheté les droits ne se gêna pas pour le remettre sur le marché. La qualité du son de cet enregistrement le rendant incontournable, « Live At Brixton ‘87 » est un véritable pirate officiel. Pendant du « Nö Sleep At All » officiellement officiel enregistré le 15 octobre 1988 sur un festival Finlandais.
Pour en revenir au contenu de ce fumeux disque, il ne reprend pas moins de cinq morceaux de « Rock’nRoll » dont l’éponyme mais aussi « Eat The Rich », « Stone Deaf In The U.S.A », « Traitor » et « Dogs ». Autant dire pour la majorité des titres qu’ils ne sont guère plus joués de nos jours. En ajoutant quelques autres perles rares comme « Built For Speed (Orgasmatron 86) » et le « Just Cos’ You’ve Got The Power (Face B du single « Eat The Rich » du sus nommé « Rock’n Roll ») qui s’étend sur plus de 8 minutes pour clore le concert. Des classiques incontournables de MOTÖRHEAD subsistent « Metropolis » et « Ace Of Spades ». « Bomber » et « Overkill » étant aux abonnés absents, nous ne saurions les regretter, la redondance des passages obligés pouvant être indigeste. Pour pinailler, constatons qu’un « Orgasmatron » judicieusement placé aurait été la cerise sur le gâteau. Ce disque à le mérite d’exister alors pourquoi pousser Mémé dans les orties ?!!

Pour conclure, Lemmy, très déçu de l’accueil qu’avait réservé le public à son génial « Another Perfect Day », avait définitivement enterré la totalité de ce disque de ses sets list. Efficace sans être non plus leur meilleure prestation, « Live At Brixton ‘87 » se révèle être un pur produit pour fan. Les curieux n’y trouveront qu’un intérêt limité.

Note : 3/5