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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1974 Rush
1975 Fly By Night
  Caress Of Steel
1976 2112
  All The World's A Stage
1977 A Farewell To Kings
1978 Hemispheres
1980 Permanent Waves
1981 Moving Pictures
  Exit... Stage Left
1982 Signals
1984 Grace Under Pressure
1985 Power Windows
1987 Hold Your Fire
1989 Presto
  A Show Of Hands
1991 Roll The Bones
1993 Counterparts
1996 Test For Echo
2002 Vapor Trails
2004 Feedback
2007 Snakes & Arrows
2012 Headlong Flight
  Clockwork Angels
 

- Style : Dream Theater, Jethro Tull, Crusade, Yes, Day Six, Graphic Light Theory, Speaking To Stones, The Vicious Head Society, Hällas, Odd Logic, Styx, Maschine, Queen, Mind's Eye
- Membre : Rock Aid Armenia, Envy Of None
 

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RUSH - Permanent Waves (1980)
Par DARK BEAGLE le 26 Juin 2019          Consultée 5709 fois

Après "Hemispheres", RUSH était devenu un client très sérieux sur la scène Rock Progressive des années 70. Après avoir peaufiné son style sur "A Farewell To Kings", les Canadiens avaient livré un album monstrueux constitué simplement de quatre pistes (mais quelles pistes !) qui semblait être leur apogée. Qu’il serait impossible de faire mieux, difficile de faire aussi bien. Cependant, la formation va prendre le temps de se poser pour composer son nouveau disque et faire mûrir sa musique afin d’entamer au mieux une nouvelle décennie, qui voyait déjà le paysage Rock changer, bouger, au gré des nouveaux sons.

La pochette annonce déjà du changement et pour le coup, elle est vraiment habilement construite, peut-être bien l’une des meilleures que le groupe ait eu au cours de sa carrière. Elle regorge de détails qui parleront aux connaisseurs et elle joue sur les différentes significations des mots qui composent le titre de l’opus. Les plus observateurs noteront également le nom des musiciens qui apparaissent sur des enseignes à la gauche de la jeune femme permanentée façon années 50/60 (sa gauche à elle). Pour l’anecdote, le gros titre du journal a été gommé et n’est réapparu sur la jaquette que de certaines éditions, mais avec une orthographe alternative. On pouvait y lire « Dewey defeats Truman », soit la une erronée du Chicago Daily Tribune du 3 novembre 1948. Une plaisanterie qui n’a pas été du tout du goût du journal, comme nous pouvions nous en douter.

Et les sillons ne mentent pas : RUSH a changé son fusil d’épaule et sans pour autant révolutionner son style, il va l’affiner, l’amener vers des contrées légèrement différentes. Déjà, point de morceau-fleuve ici. Le combo condense nettement plus ses morceaux sans pour autant se défaire de ses attraits Progressifs. L’album est court, à peine 36 minutes au compteur, mais chacune d’entre elle a été très bien exploitée. Le groupe va aussi entamer une nouvelle phase de création, sa troisième déjà, après les débuts très ZEPPELIN-iens puis l’arrivée des élans Prog qui correspondent grosso modo à l’arrivée du batteur et parolier Neil Peart.

Ce dernier ne va d’ailleurs pas s’encombrer à définir un concept global, il va varier les plaisirs sans pour autant perdre de sa qualité d’écriture. Même en s’inspirant de phénomènes naturels (pour "Jacob’s Ladder" par exemple), il va réussir à délivrer un texte fort, qui prend des allures bibliques et dont la musique sera bien entendu à l’unisson. Cette dernière est systématiquement signée Geddy Lee et Alex Lifeson : le partage des tâches est bien défini, avec l’oreille attentive de Terry Brown pour la production au millimètre de l’album.

Mais ce qui fait surtout le charme de ce disque, c’est son accessibilité. Pour schématiser vulgairement ce qui se passe sur ce disque, nous pouvons avancer que RUSH amène le (Hard) Rock Prog aux masses. Pour se faire, le groupe s’inspire d’éléments plus modernes, il va utiliser des synthétiseurs de façon plus systématique sans que ces derniers ne sonnent trop datés, il va incorporer de nouveaux éléments musicaux, comme des lignes Reggae sur "The Spirit Of Radio", ou des sonorités que l’on rapprocherait plus de la New Wave sans que cela ne dénature l’idée que l’on peut se faire de RUSH : c’est fin, bien équilibré entre la force et la douceur, le potentiel technique est monstrueux mais ne donne jamais l’impression d’être de la démonstration gratuite et surtout, on ne s’ennuie pas une seconde à l’écoute de "Permanent Waves".

Cerise sur le gâteau, si vous me passez l’expression, Geddy Lee a encore progressé derrière le micro. Son chant se veut nettement moins criard. Certes, il est toujours aigu, mais il le laisse couler, suivre les mélodies habilement tricotées sans chercher à pousser plus que cela. Et forcément, les morceaux se veulent plus accrocheurs, se teintant de quelques couleurs plus Pop également dans l’esprit (attention, le terme est loin d’être péjoratif ici. Il existe de la très bonne Pop, une désignation qui veut tout et rien dire à la fois). En un mot comme en cent : c’est efficace.

Et cette efficacité, nous la trouvons rapidement. La face A de l’album est tellement explosive et jouissive qu’elle ferait presque oublier qu’il y en a une seconde. Mais difficile de résister à l’enchaînement entre l’énergique et stimulant "The Spirit Of Radio", le redoutable "Freewill" sur lequel se déchaîne la basse de Geddy Lee et le plus lyrique "Jacob’s Ladder". RUSH réalise un parcours parfait sur ces trois titres, entre technicité mise au profit de l’accessibilité, constructions Prog plus poussées et toujours la volonté terriblement Hard Rock qui anime les musiciens.

Aussi, la face B semble plus décevante. Pour être complètement honnête, elle est effectivement plus faible, mais elle est loin d’être anecdotique. "Entre Nous" et "Different Strings" ne sont peut-être pas les classiques inusables attendus, mais ils ne manquent pas de charme, oscillant entre un Rock solide et la ballade bien maîtrisée. Les Canadiens sont parfaitement à l’aise sur ces formats plus courts, alors que longtemps ils auront été un de leurs points faibles et encore une fois, ils sont bluffants de technicité. Concentrez-vous juste sur les parties de batterie de Neil Peart et savourez ; Mike Portnoy ne le cite pas en référence pour rien.

Et surtout, l’album s’achève par le morceau le plus ambitieux, "Natural Science", qui s’étale sur neuf minutes et qui en met plein les oreilles. Pourtant, ce titre commence doucement. Mais quand il s’emballe, finalement assez rapidement, il devient monstrueux. La guitare d'Alex Lifeson se veut soudain menaçante, elle contient du mieux qu’elle le peut tout son potentiel d’agressivité, les différentes parties se marient parfaitement entre elles et bien vite nous sommes écrasés sous ce torrent impétueux tout simplement splendide.

Alors, que reprocher à ce "Permanent Waves" ? Sa durée ? Il est certes un peu court, mais sa longueur n’est-elle pas idéale ? En trente-six minutes, difficile de s’ennuyer, surtout quand chaque seconde est aussi bien exploitée et peut-être qu’un titre supplémentaire aurait brisé toute cette belle dynamique. Le fait que la seconde moitié soit moins spectaculaire que la première ? Là, cela reste sujet à la discussion, mais "Natural Science" vient rapidement élever le débat de façon assez spectaculaire. En simplifiant sa formule, RUSH se renouvelle, trouve un nouveau souffle et "Permanent Waves" s’avère être tout simplement brillant.

RUSH entame un nouveau chapitre de sa carrière avec ce septième album qui marque une jolie rupture avec les quatre opus précédents, qui n’auront finalement qu’une série d’améliorations d’un genre, chacun surpassant son prédécesseur. Ici, les Canadiens frappent fort et bien, de façon immédiate en faisant de leur Rock Progressif une machine de guerre parfaitement huilée. De guerre, oui, parce qu’elle ne laisse aucune chance, elle nous fait courber l’échine tant elle est addictive. Ecoutez ce disque et brûlez vos anciennes idoles.

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   DARK BEAGLE

 
   CARMELO PORTNOIX

 
   (2 chroniques)



- Geddy Lee (chant, basse)
- Alex Lifeson (guitare)
- Neil Peart (batterie)


1. The Spirit Of Radio
2. Freewill
3. Jacob's Ladder
4. Entre Nous
5. Different Strings
6. Natural Science



             



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