Afin de teaser au mieux son nouvel album, "Lament", et donner un os à ronger aux fans, LACRIMOSA publie cet EP, à la pochette très sobre. Le titre, en anglais, laisse supposer que Anne Nurmi tiendra le chant principal de la chanson et c’est effectivement le cas. "Dark Is The Night" est donc une ballade comme le groupe en a tant produit, qui repose sur les capacités de Anne quand Tilo Wolff se fait plus discret.

Une fois n’est pas coutume, LACRIMOSA nous propose un remix du titre. L’originalité ici est qu’il est proposé en ouverture, ce qui s’apparente près à un mauvais calcul. En effet, en termes de remix, nous sommes sur quelque chose de soft, où les incursions Électro sont assez discrètes, suffisamment en tout cas pour ne pas dénaturer totalement l’originale. Le hic ? C’est que l’originale puisse sembler un brin fade après cela, car plus intimiste dans son genre.

"Dark Is The Night" est un morceau posé, qui ne déroge pas aux schémas de construction de ses prédécesseurs, même si "The Turning Point" demeure intouchable. Nous sommes dans le domaine d’une certaine douceur, sombre et mélancolique, le domaine idéal pour la voix d’Anne Nurmi qui fait toujours merveille dans ce genre d’exercice. Ce n’est pas un mauvais titre même si sans surprise, mais cela reste toutefois un peu faible pour être mis en avant de la sorte.

Malheureusement, ce n’est pas "Du Bist Alles Was Ich Will" qui va remonter l’intensité de cet EP, puisqu’il s’agit d’une autre ballade. Cette fois-ci c’est Tilo Wolff qui s’empare du micro, mais prise individuellement, hors du contexte d’un album (car elle figurera bien sur "Lament"), elle est désespérément plate et pire ! L’introduction se paye le luxe d’être relativement nunuche et créé un a priori négatif à son encontre. Il ne se passe pas grand-chose, mais peut-être que dans la globalité d’un LP elle trouverait sa place.

Et le groupe décide de nous achever non pas avec une énième ballade, mais avec la version single de "Avalon", qui a déjà été publiée plus tôt. Un recyclage donc, mais qui a toutefois le mérite d’apporter une dynamique nouvelle à cet EP. Car "Avalon" est un titre qui se veut aventureux, épique, avec quelques sonorités assez inédites pour du LACRIMOSA. Son chemin est assez tortueux, les mélodies sont changeantes et le final de cette version s’offre des guitares bien thrashy. Et s’il faut tirer satisfaction de cet EP ou se rassurer quant à l’album à venir, c’est via ce titre, qui se veut plutôt encourageant.

Mais pour en revenir à ce disque… Sa pauvreté niveau contenu est assez affligeante. Tous les titres (à l’exception du remix) se retrouveront sur "Lament". Il n’y a pas de matériel inédit, de prise live, de cover, rien. Nous sommes loin d’un "Lichtgestalten" qui était d’une très bonne qualité et qui voyait un de ses morceaux interprété en concert. Pris individuellement, les titres sont relativement insipides malgré le travail sur les mélodies, les orchestrations. Il faut donc attendre "Avalon" pour que cela décolle un peu. Mais là encore, hors contexte, ce n’est pas Byzance. Cette redite ne cacherait pas une panne d’inspiration ?

Ça, seul "Lament" nous en fournira la réponse Et elles ont intérêt à être convaincante vu la pauvreté de cet EP, qui est l’un des pires proposé par LACRIMOSA. La vitrine est dégueulasse, elle ne donne pas envie d’aller plus loin. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts en espérant que "Lament" sera plus rutilant. Wait and see…