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GRAVE DIGGER - Rheingold (2003)
Par BAST le 11 Mai 2003          Consultée 15786 fois

On y avait cru, pourtant. Suite au départ d’Uwe Ullis (après Excalibur et avant The Grave Digger), Chris Bolthendal nous l’avait bien dit. Il en avait assez des histoires de chevaliers et voulait changer de registre, autant musical que conceptuel. Le départ d’Uwe allait d’ailleurs dans ce sens puisque, toujours d’après Chris, celui-ci ne savait rien composer d’autre que du speed mélodique. L’album The Grave Digger corroborait les dires du chanteur allemand dans la mesure où il voyait le groupe proposer un heavy en nette évolution par rapport à celui de leur trilogie médiévale (Tunes Of war, Knights Of the Cross et Excalibur). Un heavy lourd de chez lourd avec une rythmique bétonnée, des riffs alliant modernité et tradition et des compos plus Rock et nettement moins épiques. Pour ma part, un album qui m’avait laissé de marbre, fan que j’étais des trois réalisations précédentes du groupe, Knights Of the Cross en tête.

On y avait cru, donc.

Et Chris nous a bien eus. Parce que si The Grave Digger nous avait présenté le groupe sous un jour nouveau, Rheingold marque un très net retour en arrière. Chris disait en avoir marre des histoires médiévales ? La pochette du CD et la plupart des titres de Rheingold le contredisent (Maidens Off War, Valhalla, Sword ou Dragon), même si effectivement il ne s’agit plus de s’inspirer d’Histoire à proprement parler, mais d’un opéra de Richard Wagner, L’Anneau des Nibelungs, lui même inspiré d’une saga médiévale germanique, les Nibelungs. Chris reprochait à Uwe de toujours composer la même chose ? Alors pourquoi Manni Schimdt (Rage), son successeur, donne-t-il désormais l’impression de jouer à la manière des précédents albums de Grave Digger ? L’arrivée de ce dernier devait apporter un nouveau registre au groupe, on l’a nettement vu sur The Grave Digger, mais ici, il n’en est plus vraiment question, et l’ombre d’Uwe planne de manière assez écrasante.

Ainsi, si l’on peut reprocher à Chris Bolthendal ses déclarations quelque peu présomptueuses, on peut aussi, et c’est le principal, saluer le retour du vrai Grave Digger. Car dans le registre heavy épique avec chœurs et tout le toutim, Grave Digger est l’un des tout meilleurs. Et tant pis si les motivations de ce retour en arrière sont sans aucun doute les ventes décevantes de The Grave Digger. Car c’est bel et bien le résultat qui compte et le résultat justement, c’est un album de haute volée qui devrait marquer fortement les esprits.

Dix titres dont une intro symphonique, un concept ambitieux basé sur une œuvre musicale majeure (on peut d’ailleurs retrouver quelques thèmes de l’opéra de Wagner çà et là), des compositions heavy dont les allemands seuls ont le secret et des arrangements léchés auxquels Grave Digger ne nous avait pas habitués jusque là, voilà le menu de ce Rheingold. Et à propos de ces arrangements, ils constituent la principale nouveauté par rapport à la trilogie médiévale. On se rapproche grandement de Blind Guardian, période Somewhere Far Beyond, avec ces chœurs travaillés en profondeur (Valhalla, Sword) et ce côté « bombastic metal » que l’on retrouve sur certains titres (Twilight Of The Gods). Quoiqu’il en soit, ces arrangements ont une grande part de responsabilité dans la qualité de cet album qui se hisse aisément parmi les meilleures productions du groupe !

1) The Ring (Overture) : Intro symphonique peu habituelle chez Grave Digger, de par sa complexité. On retrouve l’influence BO récurrente dans le style pour un titre plutôt réussi. Une bonne entrée en matière qui pourra malgré tout s’avérer dispensable pour certains. Mais, il faut bien l’avouer, ce type d’intro symphonique se prête agréablement aux albums conceptuels.

2)Rheingold : Le premier véritable titre succède immédiatement à l’intro avec son tempo élevé, un peu à la manière des albums de Rhapsody. Et sur ce titre, on retrouve le Grave Digger qu’on aime : riff taillé dans l’acier, chant écorché de Chris Bolthendal, rythmique bien lourde et... les fameux chœurs épiques ! Des chœurs magnifiques, comme d’habitude, qui se déclinent en deux parties : d’abord épiques puis psalmdoiés. Il s’agit d’un très bon titre.

3) Valhalla : Intro où l’on sent un peu plus la patte de Manni Schmidt tant on est proche de Rage. Un titre heavy de chez heavy avec le chant rauque si particulier de Chris (on aime ou on aime pas). Un refrain tout simple : « Valhalla » répété plusieurs fois, mais caractérisés par des chœurs qui font beaucoup penser à du Blind Guardian. Un titre agréable mais qui ne figure pas parmi mes préférés de l’album.

4) Giants : Encore un riff bien heavy, simple mais prenant. Les lignes vocales sont limite trash puis s’adoucissent avant le refrain. Un refrain encore plus simple que celui de Valhalla, mais encore une fois bien appuyé par les chœurs. Le pont est légèrement symphonique avec des cuivres synthétiques entrecoupés par un excellent solo. Un titre très heavy qui devrait cartonner en concert. Mais le meilleur reste à venir…

5)Maidens of War : Et le meilleur, c’est ce titre. Intro à la guitare acoustique puis un riff très Grave Digger. Le chant de Chris se fait d’abord carressant (c’est d’ailleurs l’une des caractéristiques du chanteur allemand, capable aussi bien d’adopter un chant rauque limite hurlé et un chant très doux ; on retrouve d’ailleurs cette même capacité chez Hansi Kursch de Blind Guardian). Puis, à mesure que s’approche le refrain, la rythmique monte en puissance. Et le refrain éclate, sublime, entrainant et épique à souhait. Un vrai bonheur. Le break est tout aussi réussi, avec quelques orchestrations et un solo magnifique qui reprend un thème classique bien connu. Un hymne en puissance à ranger aux côté des hits que sont Rebellion (Tunes Of War), Baphomet (Knights Of The Cross) et Excalibur (Excalibur).

6) Sword : Après ce chef-d’œuvre et la qualité des titres qui l’ont précédé, impossible de regretter l’achat du CD, déjà. Mais ce n’est pas fini. Sword est un titre assez calme avec une intro symphonique et une rhytmique mid-tempo. Le chant de Chris est bien appuyé sur des lignes vocales épiques. Le début du titre est déjà excellent, mais une fois que le refrain retentit, les superlatifs manquent. Magnifique, très proche de l’opéra, avec une ampleur rarement égalée dans le style, le refrain est monumental ! Le titre s’achève par deux soli très réussis et ce refrain déjà inoubliable.

7)Dragon : Des cuivres en intro qui sonnent très chasse à cour. Puis un riff très 80’s et des chœurs qui scandent « Kill ». Le chant est plus écorché que jamais et le titre est sans concession avec ce refrain martial très entrainant et une ambiance générale assez sombre. Un très bon moment.

8)Liar : Un des titres les plus speed de l’album. Un rythme effrené que l’on retrtouve tout au long du titre sur des lignes vocales épiques, un refrain et un solo véloce. Un titre direct assez court qui prend bien.

9) Murderer : Intro symphonique pour un autre grand moment. Un titre dans la veine de Maidens Of War qui commence comme une ballade et distille une ambiance assez sombre. Superbe montée en puissance avant le refrain hyper fédérateur. Un autre hymne magnifiquement pondu par le groupe. Géant !

10) Twilight of the Gods : Un titre un peu plus long que les autres achève l’album et marque par ses changement d’ambiances. La première partie du morceau est somme toute plutôt classique avec son riff heavy, ses lignes vocales épiques et son excellent refrain ponctué par un riff génial, comme on les aime. C’est déjà du tout bon. Le pont est, quant à lui, plus original. On n’est pas loin de l’opéra avec ces chœurs magnifiques et ces parties symphoniques de toute beauté. Un grand final qui ne donne qu’une envie : se repasser l’album !

Je n’ai pas parlé de la production, mais c’est une constante chez Grave Digger : elle est parfaite, la part belle étant faite à la rythmique et aux chœurs. La pochette est très réussie et met immédiatement dans l’ambiance de l’album.

Pas de doute, Grave Digger frappe très fort. Les déçus de The Grave Digger peuvent acheter l’album les yeux fermés, les fans de heavy épique qui ne connaitraient pas encore Grave Digger se rattraperont vite fait avec cet album, sans conteste l’un des meilleurs du groupe. Saluons le retour du grand Grave Digger, du vrai !

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Par BAST



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   BAST

 
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   (2 chroniques)



- Chris Boltendahl (chant)
- Stefan Arnold (batterie)
- Manni Schmidt (guitare)
- Jens Becker (basse)
- Hans Peter Katzenburg (claviers)


1. The Ring (overture)
2. Rheingold
3. Valhalla
4. Giants
5. Maidens Of War
6. Sword
7. Dragon
8. Liar
9. Murderer
10. Twilight Of The Gods



             



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