"Tunes of war" est l'album de référence de Grave Digger, car c'est depuis que les Allemands ont trouvé stabilité et reconnaissance. C'est aussi leur premier concept album historique, principe qu'ils vont systématiquement reprendre par la suite. Ils inaugurent la série avec des chansons portant sur l'histoire de l'Ecosse et la guerre contre l'envahisseur anglais.
L'intro du premier morceau à la cornemuse, soutenue par une guitare puissante, donne le ton. Et pour être épique, c'est épique: on se croirait sur un champ de bataille dans les Highlands! Les arrangements à cet effet sont admirables, surtout les choeurs guerriers (la marque de fabrique de Grave Digger). Le chant de Chris Boltendahl, une voix assez thrash avec beaucoup de tremolos, est assez particulier, il faut s'y habituer. Mais c'est tout de même un chanteur très technique, qui sait très bien moduler sa voix suivant les ambiences des chansons. Sur un morceau lent comme "The ballad of Mary (queen of Scots)", on voit bien qu'il est aussi très bon dans le chant clair (qu'il utilise aussi dans de nombreux passages sur des morceaux vraiment speed).
Et côté instrumental, c'est du costaud! Avec une section rythmique très, très puissante, l'ensemble est carré et efficace, mais les mélodies ne sont cependant pas oubliées. Uwe Lulis est un excellent guitariste qui, en plus de faire de gros riffs, sait également distiller des solos du meilleur effet. Et comme avec ça, la production est atomique, on peut se dire que nos Teutons ont fait les choses en grand.

En plus, et c'est le plus important, la qualité des morceaux suit. Parce que Grave Digger a le don de savoir faire des chansons avec des refrains pas possibles. En écoutant leurs chansons, un mot revient sans cesse à la bouche: efficacité! Un titre comme "Rebellion (the clans are marching)" est à cet égard exemplaire: le refrain entonné par des choeurs guerriers, un rythme bien martial, le tout agrémenté de solos de guitare et de cornemuse. A part pour la ballade, on retrouve ces caractéristiques sur la plupart des chansons, et ça fait que des morceaux comme "Scotland united", "Killing time" ou "the Bruce (the Lion King)" sont de grands morceaux.
Et pourtant, l'ensemble est assez varié: si la recette est simple, l'album est loin d'être monolithique, et on s'éclate pendant 50 minutes à l'écoute de cette galette.