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HARD FM / A.O.R   |  STUDIO

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HEART - Heart (1985)
Par DARK BEAGLE le 13 Juillet 2017          Consultée 3699 fois

Que restait-il de HEART en 1985, sinon le souvenir de belles années passées, avec des albums monstrueux. Puis il y a eu ce changement de direction musicale entamé sur "Bébé le Strange" avec une certaine aisance, avant d’y aller en bottes d’égoutier sur les deux suivants. Le groupe s’est laissé aller à adoucir sa musique, mais d’une telle façon que le fan de la première heure ne pouvait pas s’y retrouver. La sensibilité, la subtilité même, avaient été sacrifiés sur l’autel de la performance, mais cette dernière n’a pas de quoi briller, elle est terne, elle n’en a que l’enrobage. Les sœurs Wilson continuent à avoir du mal à se fondre dans leur époque et même si la formation tutoyait le disque d’or, la chute de popularité était belle et bien amorcée, la pente forcément descendante…

Le huitième album de HEART est mis en boîte par Ron Nevison (UFO, SURVIVOR…), ce qui lui assure une production en phase avec son époque. Les claviers vont être mis en avant, mais s’effaceront quand la guitare aura besoin de place pour s’exprimer, ce qui va donner un aspect très FM à la musique des sœurs Wilson. Ces dernières continuent à écrire avec Sue Ennis, mais elles ouvrent également pour la première fois les portes du groupe à des compositeurs extérieurs, qui vont leur proposer des morceaux-clés en main.

Et c’est peut-être bien ce qu’il fallait à HEART pour enfin trouver un point d’accroche via un album référence dans ces années 80. Et ce huitième opus, éponyme comme pour marquer ce renouveau, va être le disque qu’il fallait pour ne pas sombrer dans l’oubli. Il souffle un vent de fraîcheur sur ces sillons, qui permet au groupe de se remettre en selle de bien belle façon. En revanche, il ne faut pas s’attendre à un retour aux sources, sinon la déception risque d’être très amère. D’ailleurs l’aspect Folk n’aurait pas beaucoup de sens ici, pas après trois albums où cet élément qui avait la marque de fabrique de HEART dans les ’70 fut tout simplement renié.

Effectivement, ce disque démarre sur les chapeaux de roue avec un très bon "If Looks Could Kill" avec un refrain à se damner. Ann Wilson se contente juste de chanter, elle ne crie plus comme sur les trois albums précédents et quelque part, ça fait du bien d’apprécier à nouveau sa voix pour ce qu’elle est. "If Looks Could Kill" est mid-tempo très Hard FM dans l’esprit, avec ce clavier qui prend une part très importante de l’espace sonore sans que cela ne soit plus dérangeant que cela. La guitare est toujours présente, en embuscade, prête à surgir pour nous prendre à la gorge. Et il s’agit d’un morceau non-crédité par le groupe, étrangement.

Il y en aura quelques-uns comme ça, souvent des singles d’ailleurs, qui connaîtront des carrières tout à fait honorables dans les charts. Il y a par exemple ce "Nothin’ At All", composé par Mark Mueller (qui travaillera avec des groupes aussi variés que Jennifer PAIGE, Amy GRANT ou pour les studios Disney à composer le générique de Tic & Tac). Mais les sœurs Wilson ne semblent pas forcément prêtes à donner carte blanche à quiconque voudrait écrire une chanson pour leur groupe. On les retrouve, avec Sue Ennis, sous le pseudonyme de Connie, à l’écriture de certains titres. Oui, là, ça devient compliqué, mais si tout était simple, on s’emmerderait quand même pas mal.

Cette fameuse Connie intervient à partir de "Never", titre Rock FM avec encore une fois un refrain bien balancé. On sent que le groupe parvient enfin à coller à son époque sans se sentir obligé d’œuvrer dans la platitude comme ce fut le cas sur les deux essais précédents. Mais ça ne veut pas dire pour autant que le groupe est toujours bien inspiré. Il y a ce "These Dreams", par exemple, qui laisse une étrange impression. Chaque fois que je l’écoute j’ai l’impression que c’est Daniel BALAVOINE qui va chanter dessus. Ouais, je sais, c’est étrange et la référence pourrait être pire, mais le résultat est assez étrange et déplacé en définitive. Heureusement, ce titre est vite contrebalancé par le très rugueux "The Wolf", qui montre que les belles (et les bêtes) ont encore les crocs.

On pourra aussi reprocher à HEART de proposer une ou deux ballades de trop. C’est fréquent, on ne peut pas dire qu’on n’a pas l’habitude avec le groupe, qui a souvent su dire de très belles choses dans le genre. Certes, la reprise du "What About Love" de TORONTO est plutôt réussie, même si l’interprétation qu’en fait HEART aurait pu être catastrophique mal équilibrée, mais "Nobody Home" risque de creuser des caries dans les dents de metalheads les plus solides. Et c’est là que l’on se rend compte que la sensibilité Folk manque terriblement au groupe, quand il arrivait à émouvoir dans les années 70 alors que là il se fait plus guimauve qu’autre chose.

Quoiqu’il en soit, HEART, le groupe et l’album, réussissent là où "Private Audition" et "Passionworks" avaient échoué : à coller aux wagons du Hard FM qui avait le vent en poupe et renouer avec le succès. Et pas simplement d’estime. On ne parle pas simplement d’un disque d’or, là, mais d’un album qui a été certifié cinq fois platine, ce qui n’est pas rien pour une formation issu des ’70 et ayant dû s’adapter musicalement pour survivre. Et oui, même si cela reste relativement soft et inoffensif dans la forme comme dans le fond, ce disque est bon. Très bon, même. Il a un goût de reviens-y indéniable et il figure parmi ceux que je ressors fréquemment quand j’ai envie d’écouter un disque de HEART pour le plaisir. Comment ça, ça ne fait pas la qualité d’un disque ?!?

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- Ann Wilson (chant)
- Nancy Wilson (guitare, mandoline, chant)
- Howard Leese (guitare, claviers)
- Mark Andes (basse)
- Denny Carmassi (batterie)


1. If Looks Could Kill
2. What About Love
3. Never
4. These Dreams
5. The Wolf
6. All Eyes
7. Nobody Home
8. Nothin' At All
9. What He Don't Know
10. Shell Shock



             



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