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HARD/HEAVY MÉLODIQUE  |  STUDIO

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- Style : Voodoo Smile, H.e.a.t., Locomotive Breath, Headrush, White Lion
- Membre : Revolution Saints, Rainbow, Roland Grapow, Rough Cutt, Ted Nugent, Ufo, Yngwie Malmsteen, Dirty Shirley, Reb Beach, Night Ranger, House Of Lords, Hear 'n Aid, George Lynch , Winger, Accept, Blue Öyster Cult, Dio, Doro, Foreigner, Great White
- Style + Membre : Lynch Mob, Black Swan, Michael Schenker, Sweet & Lynch, Whitesnake, Ratt, Quiet Riot, John West , John Norum , Europe, Alice Cooper, Xyz
 

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DOKKEN - Breaking The Chains (1981)
Par JEFF KANJI le 30 Juillet 2013          Consultée 5442 fois

DOKKEN, aujourd’hui un peu oublié lorsqu’il s’agit de citer les combos de Hard US influents des années 80, a fait partie des formations qui ont le plus contribué à donner ses lettres de noblesse au style. Pour faire un bon groupe de Hard US, il faut avant tout un bon chanteur. Don Dokken en est un ! Quand on pense que Monsieur a passé une partie de 1981 en studio en compagnie des membres de SCORPIONS, attendant de savoir si Klaus Meine se remettrait d’une opération des cordes vocales, on a une idée assez précise de la qualité du bonhomme qui dispose d’aigus étincelants et d’un grain de voix tout à fait particulier (si on tend l'oreille, on peut l'entendre dans les chœurs de "Dynamite"). Pour faire un bon combo de Hard US il nous faut un guitar-hero ! RATT avec Warren DeMartini (qui replacera d'ailleurs ponctuellement Lynch pendant son audition pour Ozzy en '79), WHITE LION avec Vitto Bratta : DOKKEN a l’un des plus talentueux avec lui en la personne de George Lynch.

C'est parce qu'il a été repéré par Dieter Dierks que Don Dokken réussit à chopper un deal sur la base de la démo de trois titres enregistrée avec George Lynch et Mick Brown, repartis de leur côté conduire des camions et jouer dans XCITER. Après une première démo aujourd’hui reniée par Don Dokken lui-même (mais pourtant honorable), DOKKEN débarque avec son premier opus en septembre 1983 sur le marché US, après une première édition chez Carrere (cocorico) qui abrite en son sein SAXON à l’époque (entre autres) courant 1981 (un split réunissant les deux groupes avec entre autres DEMON sortira en '83). D’ailleurs la première édition de l’album intitulée "Breakin’ The Chains" (*) comprendra la version studio du titre "Paris Is Burning" présent sur l’édition mondiale en version faux-live avec un solo bien démonstratif du virtuose George Lynch. La légende (confirmée depuis par le vocaliste) de la participation de Peter Baltes (ACCEPT) à l’enregistrement de "Breaking The Chains" et le boulot en Allemagne constituent une originalité pour la formation américaine qui hérite donc d’une production à l’européenne avec un son aujourd’hui vintage mais toujours naturel (je pense aux productions de Beau Hill de la même époque qui ont dramatiquement mal vieilli : réécoutez "Out In The Cellar" de RATT).

Il faut dire que Don, au moment de décrocher son deal avec Carrere se retrouve sans groupe... Le frère de son bassiste Juan Croucier a posé les rythmiques avec Bobby Blotzer pour dépanner car ils étaient par chance en Allemagne à cette période, mais il doit trouver de nouveaux musiciens et c'est comme ça qu'il débauche Mick Brown et George Lynch. Au terme d'un voyage épique dans des conditions spartiates pour rejoindre les studios de Dieter Dierks, les deux compères, qui ont toujours du mal à digérer le fait que Don les ai laissés se démerder purement et simplement et opportunément utilisé deux de leurs morceaux sans leur accord, hésitent à rester pour boucler l'album, et il faut des trésors de diplomatie à Dieter Dierks pour convaincre George Lynch, qui est suspicieux à l'extrême et craint même que Rory Gallagher ou Rudolf Schenker, qui enregistrent à l'étage, ne descendent au studio pour lui piquer ses idées. Quant à Juan Croucier, sa femme pète un câble et balance sa basse par la fenêtre quand le musicien lui apprend qu'il doit partir en Europe pour enregistrer... D'où la présence de Peter Baltes, que Don gardera en très haute estime au point de retravailler avec lui en '90.

Ainsi épaulés, nos poulains vont avoir dix titres pour nous montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Pas si facile à catégoriser, la musique de DOKKEN, qui tire ses origines dans le Hard ricain (on peut percevoir des pointes de KISS ou d’AEROSMITH chez eux) sonne pourtant assez Heavy avec un sens mélodique particulièrement développé et mis en avant. La faute à qui ?
À un vocaliste à la voix claire qui ne force jamais son organe et qui préfère nous délivrer de belles lignes de chant ("Breaking The Chains", "In The Middle") plutôt que des vociférations énergiques à la Ian Gillan. La faute aussi à George Lynch, qui délivre des soli virtuoses soutenus par la guitare rythmique du chanteur et des riffs plutôt velus et à Mick Brown qui n’hésite pas à enclencher la double grosse caisse quand cela s’avère nécessaire ("Live To Rock (Rock To Live)" qui pour le coup n’est pas sans rappeler le SAXON le plus mélodique, "Nightrider" entre le IRON MAIDEN de Di’Anno et son contemporain RIOT).

Alors comme sur la plupart des premières livraisons, DOKKEN n’est pas irréprochable et l’on retiendra essentiellement le hit "Breaking The Chains" au refrain addictif (qui aura attiré l'attention de Cliff Burnstein, puis de Tom Zutaut, qui venait de signer MÖTLEY CRÜE), le festif et speed "Live To Rock (Rock To Live)" ainsi que le fédérateur "Paris Is Burning". Pas que le reste soit désagréable, bien au contraire, l’album se tenant même bien sur toute la longueur. Les maladresses de composition de "Nightrider" ou "Felony" sont toujours contrebalancées par un riff ou un solo endiablé de George Lynch ou par les démonstrations vocales de Don Dokken, parfois encore un peu timides (les aigus faciles et puissants de "Seven Thunders", titre pouvant rappeler EUROPE à la même époque avec cette base Heavy mais à l’approche très Pop). Et le groupe n’évite pas quelques facilités, le titre qui parle de cul par excellence, "Young Girls", est dans un esprit très AC/DC facile, mais parfaitement dans le ton de l’époque… Surtout que DOKKEN pond là un titre d’une redoutable efficacité. Tout le monde jouait à ce jeu-là, rappelant que malgré des albums parfois plus moyens, les Australiens furent de véritables dieux vivants lors de cette décennie (il faut dire que "Back In Black" est sorti l'année précédente…). Don Dokken parle d'ailleurs toujours de cet album comme celui d'un groupe qui essaie et échoue à écrire un hit.

Cet opus s’adresse aux fans de cette époque bénie que fut les eighties tant il est en parfaite adéquation avec son temps, là où le Heavy se maidenise, où le comble du Metal extrême est atteint par VENOM, une époque où le Glam, le Thrash et toutes les ramifications à venir n’existent pas encore, du moins médiatiquement. DOKKEN est novateur pour son époque car il dispose de cette formule à mi-chemin entre Hard US et Heavy Metal à l’européenne qui lui ouvrira grand les portes de la gloire avec "Under Lock And Key", quand il aura gommé les défauts de ce premier opus, plaisant mais pas exceptionnel.

(*) La version américaine, sortie en septembre 1983, remixée par Michael Wagener, bénéficiera de quelques paroles remaniées et de soli de guitare en partie rejoués, et le tracklisting corrigera les erreurs de Carrere (notamment Georges Lynch dans le line-up).

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   JEFF KANJI

 
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- Don Dokken (chant, guitare rythmique)
- “wild” Mick Brown (batterie, chœurs)
- George Lynch (guitare lead)
- Peter Baltes (basse)


1. Breaking The Chains
2. In The Middle
3. Felony
4. I Can’t See You
5. Live To Rock (rock To Live)
6. Nightrider
7. Seven Thunders
8. Young Girls
9. Stick To Your Guns
10. Paris Is Burning



             



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