"Never Too Late" sort cinq mois après "Just Supposin’…", les deux albums ayant été enregistrés lors des mêmes sessions à Dublin, aux Windmill Lane Studios. La pochette rappelle également l’opus précédent avec le missile, pour ma part elle m’évoque la fin du Fléau de Stephen King avec cette fameuse Main de Dieu qui… et j’arrête là les spoilers pour ceux qui ne l’ont pas encore lu. Mais celle-ci, SUPERTRAMP n’en aurait certainement pas voulu tant les elles sont cheap dans la conception.

Musicalement, je ne peux affirmer quoi que ce soit concernant la différence de son que l’on trouve sur les morceaux composants cet album par rapport à son grand frère. Les deux sont un peu le jour et la nuit, dans le sens où l’opus de 1980 a un son remarquable et que celui-ci crachote bien plus. On se retrouve avec le même type de prod’ maison des années 70, quand le QUO la jouait volontiers brouillon pour densifier son propos. Là, ça fonctionne nettement moins bien.

"Never Too Late" est un disque un peu bâtard, plus agressif que son prédécesseur, nettement moins varié également. Et surtout, il n’y a que la voix de Francis Rossi ici, Rick Parfitt et Alan Lancaster se contentent de jouer de leurs instruments respectifs même s'ils ont composé plusieurs morceaux sur cet album. C’est une première et elle n’est pas des plus réussies : Rossi est plutôt bon pour tout ce qui touche au Boogie, donc ses propres chansons le plus souvent, mais quand il s’agit d’envoyer la sauce sur les passages les plus Heavy ou enlevés… Là, ça le fait nettement moins.

Par exemple, il n’arrive pas à tuer le game sur "Carol", cover de Chuck Berry qui aurait dû dérouler avec Parfitt ou Lancaster derrière le micro. Là, c’est juste plat alors que musicalement, c’est plus frénétique que l’original. "Take Me Away" ou "Don’t Stop Me Now" auraient également mérité mieux vocalement. En revanche, Rossi se balade tranquillement sur l’autre reprise de l’album (deux pour dix morceaux, sacré ratio…), un "Something ‘Bout You Baby I Like" déjà interprétée par Tom Jones en 1974. Ce sera d’ailleurs le seul single tiré de cet album (le second est une version plus courte du "Rock’N’Roll" de "Just Supposin’…").

Globalement, "Never Too Late" se tient, mais il commence déjà à marquer le pas par rapport à "Whatever You Want" ou "Just Supposin’…". Et si sur le verso de la jaquette les sourires sont présents, ils ne sont que façade, l’entente entre les musiciens s’est grandement détériorée et John Coghlan va claquer la porte peu de temps avant le vingtième anniversaire du groupe. Après cela, rien ne sera plus jamais pareil au sein de STATUS QUO.

Note réelle : 2,5/5 monté à 3.