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- Style + Membre : Black Star Riders, Phil Lynott , Wild Horses, Michael Schenker, Gary Moore

THIN LIZZY - Thunder And Lighting (1983)
Par DARK BEAGLE le 15 Octobre 2018          Consultée 6534 fois

Phil Lynott savait-il au moment de l’enregistrement de "Thunder And Lightning" qu’il s’agirait là du dernier album de THIN LIZZY ? Probablement. L’homme était blessé, il cherchait un endroit où se mettre sur le flanc, vaincu par la vie, pour se laisser mourir. Sa vie privée part en confiture, son épouse s’apprête à partir et avec elle les deux filles qu’elle a eu avec le métis. Lynott est complètement désemparé et il ne sait plus comment s’en sortir et il tente de trouver de l’inspiration dans la bouteille et les stupéfiants. C’est dans un état de délabrement physique et moral qu’il va entrer en studio pour donner un successeur à "Renegade".

Mais là encore, rien n’est simple. Snowy White ne se sent pas à l’aise dans ce registre très Hard. Lui, ce qui le branche, c’est le Blues, ou alors faire du PINK FLOYD. L’entente entre Lynott et lui n’est pas au beau fixe également (vous n’avez jamais trouvé bizarre que Snowy White n’ait pas le droit d’avoir sa photo flanquée de son nom dans le livret de "Life" alors que même Eric Bell et ce traître de Gary Moore l’ont ?) et il était temps pour le guitariste de prendre la tangente à son tour. Lynott va demander à John Sykes, avec lequel il a collaboré sur un single en 1982 ("Please Don’t Leave Me", où le bassiste posait sa voix et qui sera reprise plus tard par PRETTY MAIDS) et qui jouait au sein de TYGERS OF PAN TANG, un groupe de la NWOBHM qui a dû être biberonné à THIN LIZZY durant l’adolescence.

Pour les détracteurs de Sykes, qui l’accusent d’avoir conduit THIN LIZZY à devenir un vulgaire groupe de Heavy Metal, il faut savoir que presque tous les morceaux étaient prêts avant son arrivée, à l’exception de "Cold Sweat", qu’il écrira en compagnie de Lynott. Phil, selon son habitude, sera sur tous les fronts, bien secondé par Brian Downey et Darren Wharton, Scott Gorham sera relativement absent du processus créatif, lui-même cramé par les substances. Tu parles d’une bande de losers… Chris Tsangarides sera rappelé pour seconder le groupe à la production pour lui donner un son en adéquation avec l’esprit qui habite cet album.

En revanche, le budget alloué au design ne devait pas excéder les mille livres et la jaquette a dû être exécutée par un stagiaire pas très doué. C’est tellement cliché, tellement loin de ce qu’est et représente THIN LIZZY que ça en devient insultant pour le fan ! Même MANOWAR ne voudrait pas d’un truc aussi kitsch (quoique… En baratinant bien De Maio, nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise de taille ! Et je ne parle pas de sa b***). La pochette du premier album sentait le manque de moyens, mais elle avait quelque chose qui collait avec l’univers du groupe (bon, ce n’était pas une Ford T, mais il y avait l’idée et là ça change tout). Ici… Une photo d’un bel orage aurait été pourtant si simple à utiliser…

En revanche, elle représente très bien la tension électrique qui suinte de "Thunder And Lightning". Le groupe livre là son album le plus puissant, franchissant la frontière entre le Hard Rock et le Heavy Metal de façon franche pour la première fois de sa carrière. Phil Lynott montre clairement qu’il n’était pas dupe quant à l’évolution de la musique et de la façon de sonner pour rester dans le coup. THIN LIZZY est un groupe qui n’a pas eu peur de voir plus loin que sa zone de confort et à ce petit jeu, ils répondent parfaitement au "Abominog" de URIAH HEEP sorti l’année précédente, quand QUEEN se risquait à la Disco Funk fadasse avec "Hot Space".

Le morceau-titre, idéalement placé en ouverture, met directement les points sur les « i ». C’est puissant, bien mené et ça reste mélodique. La basse galope, les guitares se greffent dessus tandis que le clavier se fond parfaitement dans l’ensemble. Ce sera une constante tout du long sur ce disque : Darren Wharton prend de plus en plus de place, il apporte des couleurs intéressantes sur cet ensemble qui varie du gris au noir. Parce que oui, "Thunder And Lightning" n’est pas un album joyeux, il transpire littéralement tout le mal-être de Lynott. C’était déjà le cas de "Chinatown" et de "Renegade", mais ici, il y a ce parfum de désespoir qui s’accroche aux morceaux, qui leur donne cette agressivité, qui en fait des exutoires pour Phil Lynott qui crache son désespoir et ses peurs.

"The Holy War" est très parlante à ce sujet. Le riff, encore une fois est monstrueux, tout comme celui de "Cold Sweat" d’ailleurs, fiévreux à souhait. Mais c’est au travers un morceau comme "The Sun Goes Down" où l’on ressent toute la douleur de Lynott. Le morceau est lent, le clavier y joue un rôle prépondérant et la voix du bassiste est là pour nous donner le frisson. Si ses cordes vocales ont été abîmées par le temps et les excès, il n’a pas perdu de sa superbe et il véhicule toujours ses émotions d’une façon qui lui appartient : avec beaucoup de simplicité et d’humilité. Le crépuscule tombait bel et bien sur le groupe. Et il y a également "Baby Please Don’t Go", parlante quant à la douleur de la rupture, ici traitée dans un style Hard Rock sans concession, aux guitares qui s’harmonisent parfaitement.

Cependant, ce disque est loin d’être parfait. Désolé pour ceux qui aiment ce titre, mais j’ai toujours trouvé que "This Is The One" est la chanson la plus bas-du-front de tout le répertoire de THIN LIZZY. Brian Downey martèle ses fûts à en devenir sourd, le riff est très rentre-dedans mais sans subtilité et sans quelques interventions au clavier, on serait vraiment sur du ras-la-pâquerette. "Someday She Is Coming To Hit Back" et "Bad Habits" ne dévoilent pas la même intensité que les autres morceaux et paraissent tout de suite plus faibles en comparaison du reste.

Et au final, "Thunder And Lightning" est le testament d’un groupe qui aura été exceptionnel, dans le fond comme dans la forme, possédant un feeling unique que l’on ne retrouve pas beaucoup ailleurs. Mais la chose sera devenu trop destructrice pour le docteur Lynott et ce dernier se sentira obligé de prendre la fuite, loin de toutes ses considérations Hard Rock et Heavy Metal même si ces racines resteront et feront parmi des derniers soubresauts de notre métis, avant sa mort aussi tragique que désespérante. Mais avant cela, il fera des adieux de THIN LIZZY face à son public une fête grandiose.

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   (3 chroniques)



- Brian Downey (batterie, percussions)
- Scott Gorham (guitare)
- Phil Lynott (basse, chant)
- John Sykes (guitare)
- Darren Wharton (claviers, chœurs)


1. Thunder And Lightning
2. This Is The One
3. The Sun Goes Down
4. The Holy War
5. Cold Sweat
6. Someday She's Going...
7. Baby Please Don't Go
8. Bad Habits
9. Heart Attack



             



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