La cadence infernale que s’impose le QUO ne faiblit pas. A peine un an après un album anniversaire un brin médiocre, le groupe remet le couvert avec un "Back To Back" de prime abord déroutant. En effet, le groupe – ou plutôt, les musiciens qui continuent à bosser dans leur coin avec des personnes extérieures à la formation – va explorer différentes voies et proposer un album pour le moins étrange, coincé entre un conservatisme de bon aloi et des incursions dans des contrées plus modernes, qui collaient à l’air du temps.

"Back To Back" est donc assez hétérogène, construit de façon assez étrange (les hostilités débutent avec une reprise d’Elvis Presley, "A Mess Of Blues", dans une ambiance assez typique du groupe, à base de bon Boogie qui tache. Rossi s'échine à chercher le hit Pop avec un "Marguerita Time" qui va provoquer l’ire de Lancaster, qui n’avait pas vraiment besoin de ça pour avoir son ami de vingt ans dans le nez. Et pendant ce temps, Parfitt va continuer à proposer des morceaux différents (c’était souvent lui l’électron libre du groupe) avec par exemple un "No Contract" étrange mais très efficace et réussi. En revanche, faites écouter ce titre à l’aveugle à quelqu’un, il aura du mal à trouver qu’il s’agit d’un morceau de STATUS QUO.

Bien que déséquilibré, ce disque se laisse écouter, bien mieux que "1+9+8+2". La production maison est cette fois-ci plus à l’avenant de ce que l’on attend du groupe. Elle est plus sèche, elle fait ressortir le tranchant des guitares ainsi que, revers de la médaille, les nappes de clavier très vintage et qui ne vieillissent pas forcément bien. Cela reste accrocheur et l’album fait le job : celui de nous faire passer un plutôt bon moment, où l’ennui ne pointe pas souvent le bout de son nez. Nous sommes loin du QUO des années 70, mais il faut se rendre à l’évidence : pour le moment, les musiciens souhaitent (pour certains), coller aux wagons des années 80 et ils ne regardent pas forcément derrière eux, ils cherchent avant tout à dépoussiérer leur style.

Bon, l’histoire ne va pas très bien se terminer pour ce disque. La tournée qui s’ensuivit est faite pour saluer les fans une dernière fois avant un split de plus en plus inévitable, split qui sera effectif jusqu’au Live Aid où le groupe, dans cette mouture, se réunira pour ouvrir le show. Et cela donnera à Rossi et Parfitt des idées pour redonner vie à STATUS QUO. Sans Alan Lancaster, faut quand même pas déconner, hein !