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1988 2 Kingdom Come
1989 In Your Face
1991 Hands Of Time
1993 Bad Image
1995 Twilight Cruiser
 

1988 Kingdom Come
1989 In Your Face
1991 Hands Of Time
1993 Bad Image
1995 Twilight Cruiser
1996 Live & Unplugged
1997 Master Seven
2000 Too
2003 Independent
2004 Perpetual
2006 Ain't Crying For The ...
2009 Magnified
2011 Rendered Waters
2013 Outlier
 

- Style : Led Zeppelin, Heart
- Membre : Michael Schenker, Scorpions, A New Revenge, Blues Saraceno

KINGDOM COME - Kingdom Come (1988)
Par DARK BEAGLE le 25 Juin 2018          Consultée 6643 fois

Parfois, les effets d’annonce des maisons de disque n’aident en rien les groupes. KINGDOM COME en est un très bel exemple en ce domaine. En effet, Polydor l’avait décrit comme étant le digne successeur de LED ZEPPELIN et les réactions furent passionnés, entre ceux qui criaient au scandale, le Dirigeable étant unique, et ceux qui tombèrent sous le charme de cette formation américano-germanique (oui, des années avant METALIUM qui fonctionnait selon le même principe). D’autant plus que le chanteur Lenny Wolf avait déclaré à un magazine n’avoir jamais écouté un seul disque de LED ZEPPELIN. Si ça, ce n’est pas avoir des cojones grosses comme des sacs tyroliens…

Inutile de le nier, ce disque se trimbale une espèce de réputation. Pas forcément une très bonne réputation pour certains, vu que KINGDOM COME est fréquemment taxé de clone de LED ZEPPELIN. Gary MOORE s'en moquera l'année suivante sur le morceau "Led Clones" ("After The War"). On dépasse le statut de successeur pour flirter avec celui du plagiaire et là, ce n’est plus la même chose du tout. Il est vrai que la voix de Lenny Wolf peut faire songer à celle de Robert Plant de façon troublante, en fonction des morceaux. Fermez les yeux, laissez-vous porter par les lignes de chant, le mimétisme est franchement bluffant.

Mais revenons-en aux fondamentaux. KINGDOM COME se forme après le split de STONE FURY, mené déjà par un Lenny Wolf éblouissant à la guitare et au chant. Vivant aux USA depuis quelques années déjà, Wolf s’entoure de musiciens du cru, dont un certain James Kottak à la batterie, qui rejoindra par la suite SCORPIONS. Le groupe va enregistrer son premier album éponyme au Little Mountain Studios à Vancouver, sous la houlette d’un certain Bob Rock (MÖTLEY CRÜE, METALLICA, SKID ROW…), qui va permettre à la formation d’avoir un excellent son pour son premier effort, un luxe qu’elle va mettre à profit.

L’album, à défaut d’être un chef d’œuvre intemporel, est une véritable bouffée d’air frais en cette année 1988 bercée par le Thrash et quelques-uns des premiers émois du Death Metal. La musique pratiquée est un Hard Rock classieux qui emprunte au Blues, renforçant également la confusion quant à LED ZEPPELIN. Pourtant, difficile de dire que les riffs ressemblent plus que cela à ceux de Jimmy Page (qui, ne l’oublions pas, a beaucoup pris aux guitaristes qui l’on inspiré), la musique pratiquée par KINGDOM COME dégage un fumet ’70, mais enrobé de sonorités plus modernes (pour l’année 1988) qui s’éloigne du Dirigeable dans sa forme la plus basique.

Les morceaux s’enchaînent, parfois de façon irrésistible et on se laisse porter par les mélodies légères qui émaillent ce disque. Dès "Living Out Of Touch", nous sommes pris au jeu de ce groupe et alors, difficile de faire marche arrière. Nous rentrons dans ce disque et nous ne le quittons plus, il est amené à retrouver souvent le chemin de la platine. Il se trouve qu’il vieillit très bien, qu’il se laisse toujours écouter aujourd’hui, avec une certaine nonchalance. Difficile de ne pas succomber au charme de la splendide ballade "What Love Can Be", où l’on a l’impression d’entendre Robert Plant, où "Loving You" où Lenny Wolf nous subjugue littéralement sur fond de guitares acoustiques.

Mais il ne faut pas résumer KINGDOM COME aux ballades et à l’ombre du ZEP’. Les parties les plus endiablées sont des petites réussites, à l’image du "Living Out Of Touch", déjà cité. Mais difficile de passer à côté de l’essentiel "Get It On", le single-miracle qui allait connaître une carrière inattendue dans les charts, ou encore du remuant "Now Forever After", aux inspirations plus Rock’N’Roll. Les musiciens ne l’oublient jamais et lui rendent hommage de façon assez continuelle, au détour de riffs et de soli vertigineux. Ce n'est pas forcément ce qui est le plus original, mais cela fait très bien le travail et il y a une espèce de magie en plus.

Si on laisse toute comparaison polémique de côté, KINGDOM COME livre une prestation solide, qui tranche un peu avec les standards de l’époque. Pas vraiment AOR même si cela s’en rapproche par moments, foncièrement Hard Rock et porté par le travail des mélodies, ce disque n’est pas un classique indéboulonnable des années 80, mais il y prétend sans vergogne. Et surtout, il met en avant un chanteur talentueux, que le succès avait boudé à l’époque de STONE FURY, en la personne de Lenny Wolf, qui possède également une écriture raffinée et solide comme en témoignent les dix morceaux dont il est le principal compositeur.

Mais voilà, il y a l’ombre du Dirigeable qui plane, menaçante. Pour certains, c’est trop, voire rédhibitoire. Tout ne tourne pas autour de ces similitudes ou de ces plagiats et en général, ceux qui ont laissé une chance à ce disque ont connu un beau moment de musique et ont apprécié la prestation fournie par des musiciens quasiment inconnus. KINGDOM COME avait à cette époque l’étoffe des grands et saura donner l’illusion sur une série d’albums avant de sombrer dans une espèce de Rock mou sans intérêt, à mille lieu de ce premier essai mystifiant. Mais cela, c’est une autre histoire…

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   (3 chroniques)



- Lenny Wolf (chant)
- Danny Stag (guitare)
- Rick Steier (guitare)
- Johnny B. Frank (basse)
- James Kottak (batterie)


1. Livin Out Of Touch
2. Pushin' Hard
3. What Love Can Be
4. 17
5. The Shuffle
6. Get It On
7. Now
8. Hideaway
9. Loving You
10. Shout It Out



             



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