STATUS QUO ne perd vraiment pas de temps. Un an après "Whatever You Want" sort ce "Just Supposin’…" et sa pochette qui aurait pu servir pour un groupe comme SUPERTRAMP. Cette fois-ci, Pip Williams est écarté de la production et c’est la bande à Francis Rossi qui va produire l’album en compagnie de John Eden (qui travaillera plus tard avec Graham Bonnet ou encore NAZARETH). De nombreuses compositions auront été écrites lors de ces sessions, mais seuls neuf titres seront conservés, les autres serviront en grande partie pour "Never Too Late" qui sortira cinq mois plus tard, ce qui laisse entendre que le groupe aurait pu songer à publier un double LP (notez le conditionnel).

Dès "What You’re Proposing", on reconnait le Boogie si cher au groupe, mais rarement le son des guitares n’aura été aussi clair. Mais le style est toujours là, entraînant, limite dansant. La production, vous l’aurez compris, est excellente, jamais le groupe n’en a eu de pareille, même à l’époque de "If You Can’t Stand The Heat". Et les QUO vont en tirer avantage, les morceaux vont prendre une certaine ampleur, à l’image de "Over The Edge", morceau dans la plus pure ligne d’Alan Lancaster, où sa puissance ressort bien.

Niveau curiosités, il y a bien entendu "Don’t Drive My Car", un titre signé Rick Parfitt, qui œuvre dans le Disco. Ce n’est pas la première fois que STATUS QUO se frotte à ce style et encore une fois, le résultat est plutôt concluant, il s’agit certainement de l’une des meilleures compositions proposées ici. En revanche, "Rock’N’Roll" qui clôt le disque ressemble grandement à de la publicité mensongère. C’est une ballade qui semble venir d’une autre dimension : elle propose des claviers modernes (pour l’époque, donc qui ont sacrément mal vieillis) mêlé à des chœurs très ‘70 et d’un mielleux pas possible.

"Just Supposin’…" jouit d’un bel équilibre, il est varié tout en restant très homogène dans sa construction, on reconnait tout de suite le style du QUO, le côté abrasif en moins. A ce moment-là, il était difficile de se douter que l’ambiance au sein du groupe commençait sérieusement à se déliter et que ce disque est le dernier à être réellement remarquable pour un très long moment. La suite ne sera qu’une longue dégringolade qui commence déjà sur "Never Too Late", pourtant issu des mêmes sessions.