Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par Dark Beagle

Qui a dit que STATUS QUO faisait toujours la même chose ? Le groupe, lassé de cette sempiternelle critique, choisit de se laisser aller et d'expérimenter, sous la houlette du producteur Pip Williams. C'est bien lui le grand responsable de cet album désespérément propret, conçu pour séduire le marché américain. Dès l'intro de "Hard Time", la désillusion est de taille, avec des guitares qui sonnent plus Pop que Rock. La mollesse générale de "Rockin' All Over The World" en fait un album haï par tout le groupe.

Rempli à ras-bord de claviers et de bidouillages en tout genre (cuivres, percussions, synthés), "Rockin' All Over The World" est de ce fait assez pénible à écouter. Pourtant, les compos sont loin d'être mauvaises, et ce même si certaines expérimentations ne sont pas toujours très heureuses, cela reste un album Rock. Seule la production est Pop et porte un préjudice énorme à l'album. Dès que les guitares deviennent plus saturées comme sur "Rockers Rollin", c'est là où on voit à quel point la production manque de punch. Dommage car ce titre est une vraie tuerie, ce n'est pas un hasard si c'est celui qui se rapproche le plus du QUO traditionnel.

"Rockin' All Over The World" est le seul classique de ce disque et difficile à son écoute d'imaginer qu'il s'agisse d'une reprise tellement ce titre sonne STATUS QUO ! Incontournable en live, avec son refrain légèrement beauf sur les bords et son ambiance "piano-bar", il vient s'ajouter à la liste déjà longue de classiques.

Pip Williams a aussi composé un titre, "Who Am I?", qui ne restera pas dans les annales avec son tempo bluesy et sa surenchère de claviers. Parmi les titres soft, "Baby Boy" et "Dirty Water" ne sont pas mauvais mais trop "cul-cul la praline" ; ils ne font que rendre l'album plus ennuyeux qu'il ne l'est déjà. La ballade "For You" est réussie par contre, elle aurait très bien pu figurer sur "On The Level" ou "Blue For You". Finalement, STATUS QUO n'a vraiment pas de bol puisqu'on les accuse d'être redondants. Et dès qu'ils font un album différent, on leur reproche de ne pas être aussi bon que leurs classiques. Et ce n'est pas la dernière fois qu'un tel paradoxe se produira tout au long de leur carrière, preuve s'il en est qu'eux aussi ont su prendre des risques.