STRATOVARIUS est devenu grand. Très grand. Il se permet dorénavant tout, il a fait ses classes, récolté assez de thunes et de fans pour oser n'importe quoi. Le prochain projet sur sa liste en cette bonne vieille année 2003 ? Un premier volet d'un concept, qui durera deux albums, sur les éléments qui forgent notre planète, notre petit cocon tout beau à quatre saisons. Beau tableau, n'est-ce pas ? Et ce n'est pas la splendide pochette qui nous empêchera de saliver davantage...

Alors, de quoi est composé ce premier cycle de saisons ? De tout ce qui a rendu STRATOVARIUS populaire et respecté au fil des années. Du « lourd » ("Soul A Vagabond"), du fun en barre ("Eagleheart"), des hymnes appelés à devenir légendaires ("Learning To Fly" avec Timo qui nous casse souvent les burnes avec sa voix haut perchée), des morceaux dispensables ("Find Your Own Voice"), des pièces plus recherchées et progressives ("Fantasia", "Elements"), des trips épileptiques ("Stratofortress") et des balades mielleuses touchantes comme c'est pas croyable ("Papillon" et "A Drop In The Ocean"). Divisé ainsi, l'album est complet, tire dans tous les sens. Toujours faut-il aimer les skeuds fourre-tout qui varient et mélangent allègrement les émotions et les rythmes, car "Elements Part 1" est ainsi constitué.

S'ils n'atteignent pas leurs sommets créatifs sur ce disque (ce moment s'est passé au milieu des années 90), les Finlandais s'en tirent agréablement bien. Production léchée, tubes, certaine recherche musicale, "Elements Part 1" régale le plus sensible comme le plus froid des fans. Mais il se disperse tellement qu'il est malaisé de trouver un fil conducteur.

Et à la fin, on se demande : où sont les « éléments », à part dans la pièce-titre ? Dans l'océan "(A Drop…?"), l'air ("Learning…"?). Bof, je ne me suis jamais vraiment posé la question… Cet album me distrait trop pour que je me casse la tête. Et ça, c'est un léger problème…