En ce début d'année 2003, Stratovarius est attendu au tournant avec son nouvel album studio "Elements Pt.I". Après quelques écoutes, un constat saute aux yeux(ou plutôt aux oreilles): Stratovarius a décidé de couper la poire en 2 avec, d'une part des titres prévisibles,bien dans la lignée de ce que fait le combo finlandais et; d'autre part, des morceaux plus ambitieux, plus surprenants. En gros, changement et continuité résument cette nouvelle galette.

"Eagleheart", qui ouvre l'album, est un mid-tempo catchy, immediat qui ressemble énormément à "Hunting high and low"(le hit du précédent album "Infinite") et qui aurait cartonné sans problème dans les charts US si nous étions en 1989-90. "Find your own voice", avec ses riffs très speed et ses vocaux haut perchés; "Learning to fly" et l'instrumental "Stratofortress"(qui met en relief le duel guitares/claviers) s'inscrivent parfaitement dans la lignée de ce qu'a fait Stratovarius dans le passé, sauf que la magie d'antan opère nettement moins que par le passé. Au niveau de l'évolution musicale, on signalera: "Soul of a vagabond", un mid-tempo qui lorgne vers le progressif avec des consonances orientales que ne renierait pas Led Zeppelin, une basse plus présente qu'à l'accoutumée et un riff de guitare ENORME, presque rock. Autant être franc: c'est ma chanson préférée de l'album. "Fantasia" possède également une structure progressive avec, comme curiosité, la présence d'un accordeon et beaucoup d'orchestrations. "Papillon" est une power-ballade assez longue dont l'intro a la particularité d'être au pipeau; "Elements" est une composition epique ambitieuse de 12 minutes avec diverses trouvailles intéressantes(grattes sèches, riffs énormes, choeurs gothiques, sons de claviers variés) et s'apparente à une B.O de film. L'album s'achève avec "A drop in the ocean", une ballade aux envolées lyriques avec guitare acoustique et violons comme instruments prépondérants, et qui laisse le mot de la fin au son de l'ocean et des vagues. J'ai volontairement omis de parler de la version française de "Papillon" car je la trouve dispensable, sans intêret.

Au final, Stratovarius a délivré un album correct, mais pas transcendant(pour être franc, je le trouve inferieur à "Visions" et "Destiny"). Nos amis finlandais n'ont pas mis la grosse baffe espérée et on est un peu désorienté: paradoxalement, c'est lorsque Timo Tolkki and Co. s'écartent des entiers battus qu'ils se montrent plus intéressants et transcendent le niveau de l'ensemble général. Désormais, Stratovarius est à la croisée des chemin et la suite de ce "Elements Pt.I" donnera peut-être plus d'indication quand à leur avenir.