Cela peut paraître étrange de sortir un album éponyme à ce stade d’une carrière. Cela l’est d’autant plus quand on se frotte au contenu, qui ressemble à une sorte de rétrospective que ce que le groupe a pu proposer le long de la sienne. "Def Leppard" propose un bon assemblage de Hard Rock soigné et de choses plus Pop dans l’âme, mais qui font partie de l’ADN du groupe, ainsi que quelques clins d’œil plus ou moins appuyés à QUEEN, qui reste une des grandes influences de la formation de Sheffield.

Chacun devrait trouver midi à sa porte sur ce disque. Pas forcément les mêmes titres, ni pour les mêmes raisons, mais il y a de belles choses dessus. Certes, "Let’s Go" (après le "Go" introductif de l’album précédent, ça sent la panne d’idée sur les noms des compos) lorgne grave du côté de "Pour Some Sugar On Me", mais ses parties QUEENesques sur la fin sont de toute beauté et respectueuses de ce que fut la bande à Freddie Mercury dans les années 70 tandis que "Man Enough" lorgne quant à lui vers ce que l’édifice briton proposait dans les ’80, notamment avec "Another One Bites The Dust".

Ici, la basse de Rick Savage se taille la part du lion, elle est archi présente, c’est elle qui domine les débats, pour finalement laisser un peu de place aux guitares lors des refrains. Elliott se veut plus menaçant qu’à l’accoutumée et cela fait plaisir à entendre malgré tout. "All Time High" est également un morceau séduisant, avec ses guitares bien présentes et ses soli dignes de groupes de Heavy Metal, qui confirment un peu que DEF LEPPARD s’est quelque peu laissé guider par le succès. Bah, qui sommes-nous pour finalement le leur reprocher ?

Après, j’avouerai une fois de plus mon rejet des ballades Leppardiennes que je trouve toujours infiniment nunuches après qu'ils aient balancé "Love Bites" (et encore, je suis très clément avec elle !), mais elles ne prennent finalement pas trop de place ici et l’aspect Rock ne s’en savoure que plus. Si "Def Leppard" devait être le dernier album du groupe, celui-ci ne partirait pas vraiment la tête haute, mais avec un disque à l’image de sa carrière : en dents de scie, capable du meilleur comme du pire. Finalement, le testament le plus sincère que pouvait faire le groupe ?