Ca faisait un petit moment que SODOM “baisouillait” avec le Punk sur ses albums. C’était parfois par le biais d’un titre « à la MOTORHEAD » (« Iron Fist » sur Persecution Mania) ou via un interlude quasi Hardcore (citons « Ausgebombt » ou encore « Stalinorgel »).

Sur cet album, les Allemands passent carrément un cap en nous proposant un opus entier dédié au Punk / Hardcore le plus crade possible. Cet acoquinement avec le Punk est « généalogiquement » naturel : le Thrash est né en partie du Punk. La démarche de SODOM rentre donc dans une certaine logique défendable. Autant de « ponts » lancés d’une rive à l’autre avec l’espoir chimérique de trouver un jour le bon équilibre entre l’agressivité inhérente au Punk et la surenchère propre au Metal.

Si la démarche qui consiste à faire un Thrash ouvertement Hardcore est intéressante, le résultat quant à lui est sans appel. En un mot comme en cent : pénible.

« Get What You Deserve » propose 16 titres courts, efficaces, répétitifs, crades et sans imagination. L’album fait l’effet d’une salve de missiles bruyants, de telle sorte qu’il est difficile d’isoler les morceaux les uns des autres. Avec 12 titres de moins de 3 minutes, on a une piste d’explication. SODOM n’a malheureusement pas le talent et l’inspiration nécessaire pour produire un résultat satisfaisant : c’est un tour d’honneur effectué avec l’enthousiasme de l’élève limité.

On tient de ce fait l’un des plus mauvais (moyens pour les plus positifs d’entre nous) albums de SODOM. Leur principale erreur aura en définitive été de sortir cet opus assez médiocre derrière un « Tapping the Vain » sans relief. Il fallait rebondir et assurer, SODOM a voulu faire quelque chose de « différent » au pire moment (discographiquement parlant). On pourrait faire des comparaisons à ce niveau là avec un certain « Undisputed Attitude », mais rien que d’en parler, j’ai le coeur qui saigne. Donc on va arrêter là, si vous le voulez bien.

Le peu de réjouissances qui sont au programme me permettent à peine de faire un paragraphe décent sur le « contenu intrinsèque » de la galette. Il y a bien « Tribute to Moby DICK » un titre étrange dans lequel des cris de baleines trouvent écho sur des guitares saturées. Je pense que l’Histoire retiendra davantage le « Moby Dick » de LED ZEP (et le jeu foudroyant de BONHAM), plutôt que celui de nos teutons thrasheurs. Deux titres sortent un peu du lot : « Die Stumme Ursel » et « Erwachet ». Leur point commun : l’Allemand intégral. C’était peut être la solution avec le recul pour cet album. Cet accent si « caractéristique » avait des chances de donner une autre ampleur à cette espèce de Hardcore Thrash un peu banal.


SODOM aurait dû en rester à ses oeillades discrètes et ne pas se lancer tète bêche dans un LP Punk / Thrash aussi faiblard. Il ne leur reste plus qu’à redresser la barre et se sortir un doigt du fion. Mais je suis confiant. Avec tout ce qui s’enfonce dans le cul, SODOM sait y faire.

Note : 2/5

Morceaux préférés : « Die Stumme Ursel » et « Erwachet ».