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SODOM - M-16 (2001)
Par CANARD WC le 3 Septembre 2006          Consultée 10336 fois

« M-16 » c’est un peu le concept album de SODOM. Je dis bien « un peu » car la musique de SODOM est à peu près aussi conceptuelle que les déclarations d’après match des joueurs de Foot. Cependant, toute proportion gardée, il faut reconnaître le mérite à cet album de chercher une cohérence dans la linéarité propre au groupe.

Les plus cyniques parleront du début de la maturité. Et « M-16 » c’est un peu ça : aller dans une autre direction (enfin !) après 15 ans de Thrash dramatiquement intègre. L’amorce d’un changement de cap. C’est pas non plus la grosse remise en question, mais on essaie de mater un peu plus loin que le bout de son blaire. On distille par petites touches quelques améliorations discrètes. C’est à ce titre surtout qu’ « M-16 » en devient foutrement intéressant.

Attention : évolution, mais pas révolution. Pour peu qu’on jette une oreille distraite sur l’oeuvre, ce serait presque passé inaperçu. En effet, ça fait depuis « Persecution Mania » (1987) que SODOM articule sa musique autour de la guerre. Leur cheval de bataille en quelque sorte. C’est quasiment de l’obsession : quand ils tiennent un truc très fort, le moins qu’on puisse dire c’est que les mecs de SODOM le lâchent pas.

« M-16 » ne déroge pas aux habitudes du combo en prenant pour thématique... la guerre du Vietnam ! L’album se veut martial, terrifiant et étouffant. Ca pue le cambouis, le sang versé, la jungle humide, les marécages, le FAMAS et les grenades à fragmentation. Ce que dépeint SODOM n’est pas joli joli à voir. Et pour mieux vous pénétrer (les oreilles), le groupe n’y est pas allé par quatre chemins : pochette (hideuse au passage), paroles, ambiances sonores, rafales de guitares, refrains totalitaires, effets sonores, références au film « Apocalypse Now »... Le ton est donné : tout est bien militaire et vert kaki sur ce skeud.

Par delà les points communs, il y a cette volonté de lier les morceaux entre eux, de créer une continuité hissant la linéarité de certains morceaux au rang des atouts majeurs de l’album. En cela, « M-16 » est une réussite qui laisse augurer une heureuse évolution pour le groupe.

Alors bien évidemment « M-16 » est grevé des défauts « traditionnels » à SODOM. Cette répétitivité est même problématique car elle donne parfois l’impression de tourner en rond, d’une absence d’idées. Pourtant, « M-16 » est loin d’être un album convenu : les riffs sont bien trouvés, il y a une bonne alternance, des innovations, une prestation carrée. Surtout, « M-16 » est conforme à l’idée qu’on peut se faire du Thrash teuton.

Après on peut retourner ça dans tous les sens : il est indéniable que sur « Among the Weirdcong » il y a un couplet en trop (et près d’une minute sur « I am the War ») ou bien que « Marines » donne l’impression de ne jamais en finir. Jusqu’à dire que « Little Boy » n’est fait que de répétitions, il n’y a qu’un pas. On dirait que SODOM l’a fait exprès : gaver l’auditeur, assommer le fan avec cette succession de mêmes plans. « M-16 » élève le trop-plein au rang d’artisanat.

La version digipack ne fait que renforcer cette impression avec deux morceaux d’une crasse inutilité : « Witching Metal » et « Devils Attack ». Dans leurs versions originales s’il vous plaît. On dirait du VENOM en pire, la production est effroyable. C’est même pas collector tellement c’est nul : même le die hard fan bavarois doit s’en torcher. C’est vraiment histoire de dire qu’on fait une version digipack avec deux morceaux en rab. Bref, on va faire comme si on n’avait rien entendu. Et puis dans le fond, on ne crie pas « Remboursez » quand le spectacle est gratuit.

Pour la moitié des personnes, ce sera le syndrome « plâtrées de pâtes ». Cette grosse assiette de Thrash opaque remplie à ras bord est écoeurante. On aurait peut être aimé se resservir nous-mêmes (je traduis mon hyperbole pourrie) : avec des morceaux plus courts et élagués, SODOM aurait davantage fait mouche.


Conclusion : Au final, « M-16 » est un album plutôt bon. Les petites évolutions, les quelques bonnes idées et les deux trois petites « touches » originales mises bout à bout nous permettent de suivre agréablement le groupe dans ses marécages nauséabonds. C’est même mieux : « M-16 » nous permet de lever les yeux vers un avenir plus dégagé – empli d’espoirs et de dommages colatéraux.


Chanson préférée : “Napalm in the Morning”
Chanson imbuvable : « Little Boy », « Surfin’ Bird » (reprise merdique)
Titre dévastateur : « M-16 » et « I am the War » (véritable hymne)
Titre révélateur (standard) : « Marines »

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   (2 chroniques)



- Tom Angelripper (chant, basse)
- Bernemann (guitare)
- Konrad "bobby" Schottkowski (batterie)


1. Among The Weirdcong
2. I Am The War
3. Napalm In The Morning
4. Minejumper
5. Genocide
6. Little Boy
7. M 16
8. Lead Injection
9. Cannon Fodder
10. Marines
11. Surfin' Bird



             



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