Comme chaque mois de novembre, SODOM ne déroge pas à la règle et débarque côté nouveauté…
À la surprise presque générale, c’est une nouvelle fois par le biais d’un E.P que les Allemands viennent satisfaire nos envies de Thrash Metal.
Toujours pas en capacité de nous proposer un premier opus avec le dernier line-up en date et en mode quartette, le groupe assume le fait d’enregistrer ce "Out Of The Frontline Trench". Une nouvelle fois illustré par un artwork bien loin des références magistrales du passé, ce nouvel effort se veut plus consistant en matériel. Ainsi, c’est donc un titre promis au prochain L.P et deux inédits qui trônent ici fièrement. Bien évidemment, la méfiance, tout au moins la retenue, inhérente à cet exercice nécessitera de ne pas poser trop vite de conclusion sur la suite de l’aventure mais il est clair que certains enseignements sont criants :

- Tom et sa bande ont véritablement voulu un changement de ton : exit le Thrash Mélodique qui tendait vers un KREATOR et bonjour le retour vers des sonorités des premières époques. STOP ! Je ne parle pas du proto-Thrash mais bien de ce Thrash sec et tranchant période "Agent Orange"/"Better Off Dead" par exemple.

- La voix de Tom est impressionnante : que ce soit sur le titre éponyme, "Down On Your Knees" et "Genesis XIX", tous ces titres frappent vraiment par la qualité de sa prestation et de la production mettant en valeur chacun de ses râles.

- La fougue et l’énergie sont à l’ordre du jour : "Down On Your Knees", par exemple, est du SODOM pur jus. Ouverture à la batterie et riffing nerveux avant un refrain simpliste mais encore et toujours implacablement entêtant !

- Le titre éponyme de cet E.P s’ouvre avec un traditionnel sample militaire, un riff à de déboîter la nuque, une basse qui claque en second plan avant une nouvelle descente de toms à la batterie. Simple, direct et efficace. Objectivement, rien à se rouler par terre comme par le passé tout de même mais cette qualité de réalisation et d’exécution ne peut que satisfaire les métalleux amateurs du genre en général et du groupe en particulier.

- Le titre "Genesis XIX" est long, très long : il propose une partie centrale, mid tempo et instrumentale qui offre une construction intéressante mais avec une certaine forme du "Syndrome METALLICA moderne", à savoir le sentiment que tout cela s’étire artificiellement en longueur, sans véritablement servir le titre. Il est découle une track sympathique, sans pour autant être révolutionnaire voire passionnante. Elle fonctionne, c’est toutefois une évidence.

Une fois ce plat dégusté, quel bonheur de se prendre littéralement en pleine gueule le tube mythique "Agent Orange", réenregistré pour l’occasion ! Que c’est bon ! Que c’est puissant, que c’est dense ! C’est bien simple, j’ai le sentiment que ce monument a enfin le droit à ses guitares et ces riffs magnifiés comme jamais. Inutile de vous rappeler que je suis un pro "deux guitares dans un groupe 4 ever" ! Le solo (dont sa conclusion) est ici totalement ce que j’en attendais à l’origine !
Quel talent !
Et comme un miracle n’arrive jamais seul, SODOM délivre une dernière banderille avec la bombe de "Persecution Mania" : "Bombenhagel" (sans aucun jeu de mots, j’assume !). La voix Black/Death déchirant la nuit de Tom réveillera(it) les morts et la férocité du titre avec son final enjoué nous permet de passer par toutes les émotions. On se croirait au concert final de l’Oktoberfest (la captation a été réalisée à la Shalke's Veltins Arena en juin 2018 !) car le groupe termine ce titre avec une cover imprévue/improbable de "Steigerlied" (chant folklorique allemand de mineurs).

Mais que SODOM est malin ! Ils nous font le coup de l’E.P, on pense que l’on va encore gueuler, on débarque énervé et hop, en deux écoutes, on est une putain de tortue : on s’est fait retourner et on ne sait plus comment se remettre sur ses pattes… Il est désormais de bon ton d’indiquer que tout cela est bien gentil mais que le peuple attend avec impatience la prochaine offrande pour définitivement statuer sur le cas SODOM : doit-on regretter le line-up historique ou être dans l’espoir de poursuivre une aventure Thrash Metal toujours aussi enthousiasmante avec nos Allemands ? Attention au "Syndrome MEGADETH" !
J’ai envie d’y croire ! Mais je déteste être déçu !

Note réelle : 3,5/5.