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BOOGIE  |  STUDIO

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STATUS QUO - Blue For You (1976)
Par DARK BEAGLE le 30 Avril 2022          Consultée 2612 fois

En 1976, DEEP PURPLE déposait les armes tandis que RAINBOW déployait ses ailes. QUEEN nous parlait du Ritz tandis que UFO se trimballait des tenues de scène pas possibles. BLACK SABBATH commençait à partir vers d’autres horizons et des combos comme NAZARETH ou URIAH HEEP voyaient leur âge d’or s’éloigner quelque peu. En comics, on appelle ça l’âge d’argent. Dans l’ombre, le Punk commençait à enfler tandis qu’en Australie, AC/DC attendait son heure pour conquérir l’Europe. Et STATUS QUO ? La bande à Rossi continuait à squatter le haut des charts avec une certaine nonchalance. Personne n’aurait parié aux débuts du groupe qu’il aurait pris une telle trajectoire, son Rock Psyché hérité des BEATLES n’étant pas des plus motivants, mais en embrassant un style bien plus basique, ils s’étaient embellis. Vous vous souvenez du Vilain Petit Canard ? Ben STATUS QUO, dans la première moitié des années 70, c’était ça.

En 1976, la formation n’avait plus rien à prouver. Leurs classiques ? Ils en avaient déjà pondu à ne plus savoir qu’en faire. Oh, on pouvait remarquer que les musiciens évoluaient. La charte graphique bougeait également. L’aspect très Rock des "Piledriver" et "Hello!", le côté frontal de QUO s’était effrité pour plus de sagesse. STATUS QUO devenait un groupe plus posé, la jaquette de "On The Level" nous les présentaient calmes, celle de "Blue For You" fait songer à une campagne de pub pour une marque de jeans. Et bien daté. Des pattes d’eph’ comme ça, ça pique un peu les yeux. Mais ils n’ont pas la classe nos quatre gaillards malgré tout ? On pourrait croire qu’ils cherchent à figurer dans les pages centrales de Vogue. Et si "On The Level" montrait effectivement un groupe qui commençait à mettre du soda dans son whisky, qu’en est-il réellement de "Blue For You" ?

Pas grand-chose de neuf sous le smog londonien. QUO fait du QUO, dans la lignée de l’opus précédent, en misant sur une certaine forme de diversité. Cela reste du Boogie, c’est bien teigneux par moments, c’est bien plus abordable à d’autres, mais tout ne se résume pas qu’à cela. Deux morceaux vont se détacher du lot. Il s’agit de "Mystery Song" et surtout de "Rain", deux compositions de Rick Parfitt qui auront connu une belle carrière en singles. La première est la pièce longue par laquelle le groupe aime bien achever ses albums, une composition très dynamique, qui dégage un bel esprit Rock’N’Roll tandis que la seconde se veut assez atypique. On reconnaît tout de suite l’aspect Boogie, mais l’approche vocale se veut plus suave, le refrain étant simple et mélodique à l’outrance. Il n’est pas étonnant de voir un tel morceau repris par HELLOWEEN par la suite, vu qu’il offre bien des manières de rebondir dessus. En tout cas, ici il achève la face A à merveille et donne envie de découvrir la suite.

Si l’on peut penser que Parfitt est l’homme en forme à ce moment-là, il convient de modérer un peu le propos, il s’est juste « contenté » de ça ici, ce n’est pas la mainmise que Lancaster avait sur "Quo" et qui portait littéralement sa marque en se montrant plus typiquement Hard Rock qu’à l’accoutumée. D’ailleurs, ce dernier va faire preuve d’un certain éclectisme ici, ouvrant les hostilités avec un "Is There A Better Way" jouissif à souhait, ronflant toujours sur cette base Boogie qui laisse beaucoup d’espaces pour un Rock plus dur, plus franc du collier. Il sera également responsable du morceau-titre, un Blues déjà plus dispensable ainsi que de "Ease Your Mind" qui est une réponse à "Mad About The Boy". Nous retrouvons en effet Andy Bown au piano sur ces deux morceaux qui ont des ambiances très similaires et qui s’apprécient de la même manière : comme deux gros bonbons sucrés juste ce qu’il faut pour ne pas être écœurants.

Rossi est égal à lui-même. C’est-à-dire que souvent il sera prompt à dégainer la petite mélodie qui va faire mouche, s’approchant parfois de contrées plus Pop, sa voix s’accommodant particulièrement bien à ce genre de composition dont il a le secret. "Mad About The Boy", "Ring Of A Change" (titre assez atypique, qui joue sur les chœurs de bien belle façon). Et à ce moment, le QUO vivait sur cet équilibre, assuré par la frappe de John Coghlan qui, s’il ne participait alors peu ou pas à l’écriture, trouvait en Lancaster le compagnon de jeu idéal. Même sur les albums les plus faibles de cette période, la section rythmique est rarement prise en défaut, elle a toujours été solide, se répondant à merveille. Et c’est aussi pour cela que pour de nombreux fans, passé les départs du batteur puis du bassiste originels, le groupe a perdu ce qui faisait sa stabilité.

Et justement, cela résume assez bien "Blue For You". Alors qu’il part un peu dans tous les sens en proposant au final assez peu de titres-phares (globalement, excepté "Rain" et "Mystery Song", le reste est souvent de bon niveau, mais n’a pas toutes les armes pour rivaliser avec les deux singles évidents de ce disque), l’ensemble reste toujours stable. Il y a le savoir-faire du groupe qui tire le tout vers le haut. Si certains se montrent bien taquins en disant qu’il s’agit toujours de la même chose, STATUS QUO sait toujours varier le propos, de façon subtile, avec un sens de l’à-propos que tous les groupes ne possèdent pas. Les musiciens savent faire de la répétition un art, à l’instar de Charles Schulz dans un domaine différent, qui aimait beaucoup reproduire les mêmes gags pour les "Peanuts", mais racontés de façon différente. Et pour Parfitt et sa bande, le constat est un peu le même. On reconnaît tout de suite ce qu’ils font, mais on remarque des disparités dans le son, dans l’écriture, qui permettent d’apprécier l’évolution.

Et au final, "Blue For You" est une fois de plus un très bel album, toujours très qualitatif. À présent, le terrain est plus que favorable pour un double album Live et ce sera chose faite en 1977. Je vous invite à aller consulter la chronique qu’en a fait John Duff, il en parle vraiment très bien. En revanche, le retour en studio aura l’effet d’une mauvaise gueule de bois, STATUS QUO perdra beaucoup de sa contenance en se rendant bien plus accessible afin de conquérir les USA qui se refusaient toujours à eux. Mais ça, c’est une autre histoire que je vous conterai certainement un jour. Mais l’âge d’or de STATUS QUO s’achève ici, un rêve bleu qui aura été mené à bien, une véritable page de l’anthologie du Rock Britannique se tournera après le Live de 1977. Alors il ne faut pas hésiter à ressortir ses vieux vinyles ou ceux de nos parents et les repasser et se prendre ce Boogie teigneux mais ô combien efficace dans la gueule.

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   DARK BEAGLE

 
   DAVID

 
   (2 chroniques)



- Francis Rossi (chant, guitare)
- Rick Parfitt (guitare, chant)
- Alan Lancaster (basse, chant)
- John Coghlan (batterie)


1. Is There A Better Way
2. Mad About The Boy
3. Ring Of A Change
4. Blue For You
5. Rain
6. Rolling Home
7. That's A Fact
8. Ease Your Mind
9. Mystery Song



             



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