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HARD ROCK  |  STUDIO

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2021 One Shot
2022 Make It Count
 

- Style : Eclipse, H.e.a.t., Pink Cream 69
- Style + Membre : Nordic Union, Pretty Maids, At The Movies

Ronnie ATKINS - One Shot (2021)
Par DARK BEAGLE le 17 Avril 2021          Consultée 2360 fois

J’ai découvert Ronnie Atkins au détour d’une compilation qui présentait "Future World" – le morceau – au milieu d’autres standards du genre. Et pour le coup, j’ai été séduit par PRETTY MAIDS en général et pour ce que je prenais alors pour deux chanteurs. Atkins avait à cette époque une capacité vocale déconcertante, où il alternait un chant cool à la Joey Tempest et un autre, plus rauque, façon James Hetfield. La chanson fut mon réveil le matin pendant environ deux ans et je m’étais empressé d’acheter avec mes maigres économies les albums que je parvenais à dénicher, à savoir "Red, Hot And Heavy" et "Sin/Decade". PRETTY MAIDS reste un groupe de cœur et encore aujourd’hui, Atkins figure parmi les chanteurs du genre que je préfère.

Près de trente ans après que lui et moi ayons fait connaissance (sans qu’il s’en doute), je me retrouve à parler de son premier album solo dans un contexte des plus particuliers. Outre cette saloperie de Corona virus, il y a l’état de santé du chanteur danois qui n’est pas forcément dans une bonne spirale. Atteint d’un cancer en 2019, on l’avait annoncé un premier temps guéri alors qu’un examen avait démontré qu’il n’en était rien, que le crabe s’était déplacé sur les os et qu’il en était au stade 4. Un ascenseur émotionnel terrible pour Atkins – ainsi que pour sa famille et, égoïstement, pour ses fans. C’est là qu’il a décidé de profiter du temps que la situation sanitaire lui offrait pour enregistrer un premier album solo.

Celui-ci a été mis en boîte de façon assez étrange puisque le chant est la première chose à avoir été enregistrée. Bien entendu, si l’on se met à la place de Ronnie Atkins, on peut parfaitement comprendre la démarche. Il ne sait pas combien de temps il lui reste, le bras de fer est engagé entre la Faucheuse et lui et il résiste plutôt bien. Mais avec la panique, il a agi ainsi, pour qu’au moins cela soit prêt si jamais il se retrouvait dans l’impossibilité de chanter, ou pire. Ensuite Chris Laney (producteur et clavier de PRETTY MAIDS) s’est chargé de mettre en ordre les enregistrements de guitare et de piano que lui faisait parvenir Atkins, des musiciens les réinterprétaient et tout s’est mis en place. À l’envers puisque la section rythmique a achevé le bal des prises de son, mais l’important est que ce "One Shot" soit là et qu’il tienne très bien la route.

On aurait pu penser que Atkins ferait quelque chose de noir. Qu’il allait nous raconter son cancer et le combat qu’il en résulte et qu’il évoque la fin. En réalité, bien qu’il soit mélancolique, ce disque se veut assez lumineux. Ronnie – grâce lui en soit rendue – n’abdique pas. Il ne baisse pas les bras, il continue à vivre et tant pis si aujourd’hui doit être le dernier jour, du moment qu’il ait l’impression d’avoir accompli ce pour quoi il est là (et continuer de parler de ce chanteur au présent le plus longtemps possible encore). "One Shot" est une goutte de lumière et il faut savoir l’entretenir.

Musicalement, le disque tire vers du PRETTY MAIDS, mais sur le format le plus cool de ce que peuvent proposer les Danois. Il ne faut pas s’attendre à de grosses déchargent bien Heavy dont le groupe a le secret, nous sommes plutôt sur un registre Hard Rock relativement soft, pour ne pas insérer les deux lettres FM qui ne veulent au final pas dire grand-chose, ponctué par quelques ballades plutôt bien troussées. Et par-dessus tout, il y a la voix de Atkins, toujours aussi facilement identifiable, avec ses intonations qui sont une marque de fabrique. Il ne pousse pas trop, il ne hurle pas, il pose son chant et la magie opère.

Le meilleur exemple réside peut-être bien dans le titre d’ouverture, "Real", où Ronnie fait un petit bilan de sa vie. Le refrain est très bien amené et tout du long, on ressent une espèce de quiétude tandis que le morceau – qui n’a objectivement rien d’exceptionnel vu que c’est tout ce que l’on attend de la part de notre Danois – s’écoule lentement, avec une ambiance, sans être spécialement joyeuse, qui se veut sereine. Et d’ailleurs Atkins nous parle avec élégance, il contourne la maladie pour parler de sujets qu’il trouve plus graves, comme le réchauffement climatique ("Picture Yourself"). Il progresse sur ce disque avec pudeur, sans s’apitoyer sur son sort même s'il y a une dose d'introspection derrière tout cela.

Les musiciens qui se sont greffés sur ce projet, il les connaît, il a joué avec eux. Soit au sein de PRETTY MAIDS, soit avec AVANTASIA ou encore avec ce supergroupe qu’est AT THE MOVIES qui reprend des chansons des années 80. Regardez la liste des musiciens qui prennent part à ce disque, ça a de quoi donner le vertige. Certains se plaindront qu’il manque Ken Hammer, mais la voix de Ronnie plus un riff ou un solo immédiatement identifiable, cela serait comme se retrouver face à un vrai morceau de PRETTY MAIDS, non ? Qu’importe. Le boulot est fait et bien fait, surtout quand on sait comment a été monté cet album.

L’ADN de Ronnie Atkins est partout ici. On retrouve des notes proches de ce qu’il produisait avec PRETTY MAIDS depuis les années 90, d’autres qui ne sont pas sans rappeler NORDIC UNION, c’est mélodique à souhait, il ne cherche pas à en mettre plein la vue. "One Shot" (au sublime title track, une power ballad qui ne tait pas l’efficacité du début de l’album) est un disque sincère, qui est à l’image du chanteur. Rien n’est en trop, tout s’écoute avec énormément de plaisir et surtout, l’ensemble donne envie d’y revenir.

Je ne vais même pas prendre le temps de lister les quelques points faibles de ce disque. Cela reste subjectif et je n’en ai pas envie à dire vrai. Si cela doit rester l’ultime témoignage sonore sur lequel Atkins pose sa voix – ce que je ne désire absolument pas – je ne souhaite pas pointer des petits détails. Car, comme beaucoup je l’espère, j’essaye de penser à une issue positive à sa maladie, qu’il finira par s’en sortir, même si y croire n’est pas facile. Mais s’il devait exister un Dieu dans tout cet univers, qu’Il jette une oreille sur ce disque et qu’Il donne le petit coup de pouce qu’il faut. En attendant, tous les amateurs de Hard Rock Mélodique devraient jeter une oreille sur cet album. Ils ne devraient pas le regretter.

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   DARK BEAGLE

 
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- Ronnie Atkins (chant)
- Anders Ringman (guitare)
- Chris Laney (guitare, chant, claviers)
- Pontus Egberg (basse)
- Allan Sørensen (batterie)
- Bjørn Strid (chant, invité)
- Linnea Vikström Egg (chant, invitée)
- Olliver Hartmann (guitare, chant, invité)
- John Berg (guitare, invité)
- Kee Marcello (guitare, invité)
- Pontus Norgren (guitare, invité)


1. Real
2. Scorpio
3. One Shot
4. Subjugated
5. Frequency Of Love
6. Before The Rise Of An Empire
7. Miles Away
8. Picture Yourself
9. I Prophesize
10. One By One
11. When Dreams Are Not Enough



             



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