Après une tournée qui aura permis à LACRIMOSA d’investir de nouveaux territoires (je vous en parle dans les chroniques de "Lichtjahre". Je vous les conseille ; ce n’est pas du travail de boucher), dont la Chine et la Russie. La sortie du single "I Lost My Star" va, dans un premier temps, être réservée au marché russe, l’Europe ayant droit à "Feuer" pour présenter "Sehnsucht", l’album alors à venir. Alors, est-ce que la patrie de Tolstoï était mieux lottie avec ce choix ? La réponse n’est pas si évidente que cela.

"I Lost My Star" voit son action se dérouler à Krasnodar, petite ville de Russie occidentale et raconte une histoire d’amour qui se finit mal, bien évidemment. Le chant est en Anglais, la guitare est bien présente, au détriment des orchestrations, qui ne seront d’ailleurs pas à la fête sur "Sehnsucht". Un bon petit titre ma foi, mais qui a de la peine à tenir la comparaison avec les "Morgen Danach", "Allein Zu Zweit" ou encore "Lichtgestalt" et indique très clairement un essoufflement du côté de l'inspiration de Tilo Wolff.

Il manque en effet une certaine emphase, ce petit plus qui rendait jusqu’alors la musique de LACRIMOSA assez irrésistible pour ceux qui parvenaient à s’ouvrir à la musique du compositeur compulsif. Sans être médiocre, "I Lost My Star" contient certains traceurs propres au groupe, mais son orientation se veut bien plus agressive, moins lissée qu’à l’accoutumée. Et, fait étrange, le morceau se tient à la seconde place de ce single.

Il convient toutefois de préciser que la pôle est tenue par le même titre, mais avec certaines paroles en russe. Et là, on en revient automatiquement à la version de "Durch Nacht Und Flut" avec son final en espagnol : pour les fans des pays hispanophones, c’est super, cela provoque de l’engouement (pour rappel, Mustaine a fait le coup avec "A Tout Le Monde" et si dans sa bouche le Français donne l’impression d’être une langue guerrière, cela avait provoqué son petit effet à l’époque). En revanche, pour ceux qui n’y bitent rien, ça devient rapidement plus chiant qu’autre chose, surtout quand la langue n’est pas forcément bien maîtrisée par le chanteur. Et comme le Russe n’est pas le dialecte le plus parlé dans nos vertes contrées (quoiqu’avec Poutine, hein…).

Et puisque l’on parle de langue, l’Allemand est la grande absente de ce single, alors qu’il s’agit d’une des marques de fabrique de LACRIMOSA. Il faut attendre une version live de "Siehst Du Mich Im Licht" pour en avoir un peu et pourtant, l’intérêt de la présence de ce morceau ici est plutôt faible malgré tout, vu que l’EP "Lichtgestalten" proposait déjà un remix fait par ATROCITY qui n’apportait d’ailleurs pas grand-chose à l’ensemble. Cela ressemble à de la redite quelque part. Le titre "The Last Millenium" n’est pas la face B la plus originale, ni la plus viable qu’ait proposé la formation également.

On passera sous silence la section multimédia inutile qui accompagne ce single, qui ne vaut vraiment que pour son titre phare, l’un des seuls à vraiment surnager sur le peu inspiré "Sehnsucht". En 2009, le format n’intéressait déjà plus grand monde, à part ceux qui voulaient se faire une idée de ce qu’allait proposer l’album à venir, ou les fans qui sont alors ravis de rajouter une pièce à leur collection (ces formats pouvant prendre de la valeur du fait de leur rareté et de la « magie » d’internet). "I Lost My Star" est le vestige d’une époque. De la fin d’une époque plutôt et la carte de visite ratée d’un album bancal.

Note réelle : 1,5/5 pour l’ensemble.