Si Oceanborn avait marqué le metal symphonique d'une pierre blanche, Once le marquera d'une pierre noire. En 2004, le style a complètement explosé, les copies de RHAPSODY, ANGRA et NIGHTWISH se comptent par milliers, et certains commencent à faire de l'ombre aux plus gros (la bombe FAIRYLAND en France, par exemple). La solution pour les leaders de se démarquer du commun des mortels, c'est de surenchérir dans la démesure. La suite s'impose d'elle-même : faire du metal symphonique avec un vrai orchestre symphonique. Le London Studio Orchestra, pour être précis. Alors certes, au niveau sonore, le résultat est époustouflant. Mais au niveau musical, les compositions heavy sont noyées sous un déluge d'orchestrations qui n'apportent absolument rien à la musique. La production est tellement grandiose et à la fois tellement plate qu'il m'est impossible de retrouver les ambiances si particulières à NIGHTWISH. Ce disque me fait la même impression que lorsqu'on rentre dans une immense cathédrale avec des peintures murales partout. C'est si grand, si beau et si propre que l'on n'ose pas y toucher. "Once" ne m'invite pas au voyage, il me repousse. Je préférais mille fois le décor sobre et chaleureux d'un Angels Fall First, où les émotions étaient vraies. "Once" est un exercice de style, parfois intéressant ("Wish I Had an Angel", "Planet Hell"), parfois inutile ("Nemo", faire jouer un orchestre symphonique pour pomper du EVANESCENCE, c'est triste), et souvent insipide ("Creeks Mary Blood", "Ghost Love Score", "Romanticide").

Cela faisait cinq ans que j'écoutais et aimais le speed metal (au sens large), ce "Once" est la première grosse déception de ma vie musicale. Quelques mois plus tard sortira Symphony Of Enchanted Lands Part II, de RHAPSODY, lui aussi bourré à craquer d'orchestrations symphoniques gerbantes. Ce sont ces deux disques, que j'attendais avec grand espoir, qui ont signé ma rupture définitive avec le metal symphonique.