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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2020 Human. :ii: Nature.
2024 Yesterwynde
 

- Style : Snow White Blood, Nocturna, Benighted Soul, Angel Nation, Xandria, Visions Of Atlantis, Edenbridge, Amberian Dawn, Tacere, Delain, Dark Sarah, Therion, Oratory, Midwinter, Indica
- Membre : Northward, Trees Of Eternity, Northern Kings, The Dark Element, Wintersun, Anette Olzon, Altaria, Tarot, Brother Firetribe, Sethian, Tarja, Almah, For My Pain, Sinergy, Revamp
- Style + Membre : Infinity, Barilari, After Forever, Beto Vázquez Infinity
 

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NIGHTWISH - Yesterwynde (2024)
Par JEFF KANJI le 15 Mars 2025          Consultée 1617 fois

Tout est parti d’une vidéo YouTube. Tuomas Holopainen visualise des images de 1890 filmées en France et recolorisées. Cela rapproche immanquablement ce lointain passé de nous et le rend plus palpable. Cette sensation tout à fait étrange, c’est ce qu’incarne le mot-valise "Yesterwynde". Et le dernier rejeton du compositeur finlandais de s’arrêter sur la notion du temps, toujours liée aux questions métaphysiques largement au cœur des thématiques depuis "Endless Forms Most Beautiful". Savoir que les quelques décennies que nous passons sur Terre sont la continuité d’un processus réitéré des centaines de fois. S’y pose la question de la filiation ou plutôt de la continuité d’un point de vue anthropologique. Savoir que nos ancêtres sont redevenus des atomes qui participent toujours de l’énergie de ce monde a quelque chose de réconfortant et de fascinant.

Et alors que je disais à mes comparses m’activer pour terminer cette chronique du dernier rejeton des Finlandais, je me retrouvais dans une situation pour le moins dichotomique car c’était sans aucun doute un album, une œuvre, à laquelle il était indispensable d’accorder du temps. Cet album est une suite de douze titres mais il est conçu comme un tout, qui prend le temps de dire ce qu’il a à dire, ne se posant pas la question de la place prédominante qui du chant, qui des claviers… Il développe ses thèmes lentement, les itère sous plusieurs formes (on retrouve d’ailleurs au moins deux fois cette façon de donner un thème sous un jour pétaradant, NIGHTWISH en mode musique de film puis final plus introspectif).

Et à cet égard "An Ocean Of Strange Islands" est le parangon du NIGHTWISH 2024. Des chœurs et un orchestre spécifiquement conçus pour donner vie à son œuvre (à la manière des compositeurs classiques), supervisés par Tuomas lui-même qui a les deux mains dans le travail d’arrangement et d’orchestration désormais (on remarque d’ailleurs l’absence du fidèle Pip Williams) une instrumentation variée mais qui rappelle bien la plus grande partie des atours de NIGHTWISH, "An Ocean Of Strange Islands" après vous avoir doucereusement chauffé avec la pièce-titre, comme une ouverture de presque trois minutes, vous cueillera tambour battant, la double grosse caisse de Kai Hahto aux avant-postes. Les Finlandais n’ont pas effectué d’entrée en matière aussi tonitruante depuis un bail. Ce qui pourrait s’apparenter au refrain prend largement son temps. Pavé césar : ce sera neuf minutes pour commencer, bouclées par la reprise de thème à la cornemuse irlandaise sur lit de claviers ; le résultat est saisissant à défaut d’être catchy.

Alors au cas où vous aviez un doute que "Noise" ou "Music" avaient pu distiller sur l’album précédent, NIGHTWISH n’a cure de vous fournir des refrains à la "Storytime" ou "Nemo". Et si le deuxième single "The Day Of…" est la définition selon les membres de NIGHTWISH d’un titre catchy, ça vous donne une petite idée. Et cela sans rappeler le premier single : "Perfume Of The Timeless" qui outre son clip Nature & Découvertes qui a dû coûter une fortune, prenait huit minutes pour se dévoiler. Ce titre possède de jolies mélodies mais a le même problème que celui que j’ai avec "Yesterwynde" dans sa globalité. Il m’est très difficile d’arriver au bout sans m’endormir.

Attention j’ai dit m’endormir, et non pas m’ennuyer (quoique des fois...). Parce qu’il y a des petites trouvailles un peu partout sur ce dixième album de NIGHTWISH. Il faut juste avoir la patience de les débusquer et de les apprécier pour ce qu’elles sont, comme ces voix de chœurs piquées qui agissent quasi comme des effets sonores (façon "Southampton" de James HORNER si ça vous parle), l’utilisation des timbres de l’orchestre et des claviers, la touche anglo-saxonne immanquable que ne manque pas d’apposer Troy Donockley, devenu officiellement le chanteur de la formation après la défection de Marco Hietala. Lui pour le coup, il est agréable à écouter la tête sur l’oreiller, comme une histoire avant de dormir, mais sa présence iconoclaste n’en demeure pas moins un rouage caractéristique de la musique du NIGHTWISH de l’ère Floor. Parlons-en de la valkyrie. Devenue une véritable célébrité dans son pays suite à sa participation à "Beste Zangers" et forte d’une carrière solo pour le moins prometteuse, la diva régale sur cet album, mais elle est tellement intégrée, tant au niveau de l’écriture que du mixage, au milieu des autres instruments qu’elle ne tire pas plus son épingle du jeu que cela. Et à titre personnel, la Floor conquérante de 2013 est je pense bien loin désormais. Si la vidéo de son concert à Amsterdam la voyait toujours aussi convaincante sur un "Energize Me" par exemple, le chant plus en retenue et nuancé semble être davantage son truc aujourd’hui. Et sans doute que l’âge avançant ça ne repartira plus dans l’autre sens.

NIGHTWISH a choisi de ne pas tourner pour défendre "Yesterwynde" et je peux comprendre pourquoi. Ce disque dégage une ambiance tellement particulière et tournée vers son intérieur, que devoir en faire côtoyer des extraits morcelés par un "I Want My Tears Back" ou un "Storytime" voire même un "Greatest Show On Earth" pourrait peut-être même constituer une violence pour les musiciens. "Yesterwynde" n’est pas un album facile, il a ses bons moments ("An Ocean Of Strange Islands", "The Day Of…" avec ses sonorités plus novatrices pour NIGHTWISH, "Spider Silk" le meilleur titre pour moi, qui côtoie le pire - "Hiraeth" - ou encore les couleurs tribales de "Children Of A’ta" qui rappelle avec nuance que nous sommes en face du compositeur de "Creek Mary’s Blood", mais je ne dirais pas que le temps que vous lui accorderez vous sera rendu au centuple, car il y a quand même un sentiment qui certes nous est devenu trop étranger, l’ennui, mais qui s’invite dans ce moment d’immersion musicale et temporelle qui personnellement me met sur le reculoir et ne me donne pas envie de me taper les 1h10 de voyage. Car quand NIGHTWISH charge la mule il peut être épuisant (mais passionnant), mais quand il fait dans la simplicité il est la plupart du temps pénible et gnan-gnan ici ("Sway" mon Dieu). Donc en définitive, je préfère encore me tourner vers "Human :II : Nature" si j’ai le choix. Ou plus poliment : je n’adhère pas à la proposition.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Floor Jansen (chant)
- Emppu Vuorinen (guitare)
- Jukka Koskinen (basse)
- Tuomas Holopainen (claviers, orchestration)
- Kai Hahto (batterie, percussions)
- Troy Donockley (uilleann pipes, whistles, guitare, bouzouki, bodhran, aéroph)


1. Yesterwynde
2. An Ocean Of Strange Islands
3. The Antikythera Mechanism
4. The Day Of…
5. Perfume Of The Timeless
6. Sway
7. The Children Of A’ta
8. Something Whispered Follow Me
9. Spider Silk
10. Hiraeth
11. The Weave
12. Lanternlight



             



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