Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par DARK SCHNEIDER

En 1984, SAXON se trouve au top. Les albums précédents se sont super bien vendus, les concerts sont dantesques et "Power And The Glory" sorti l'an dernier a tenu toutes ses promesses. Cette année marquera un cap dans la carrière du groupe. À l'instar de DEF LEPPARD avec son "Pyromania", SAXON souhaite relifter sa musique afin de s'implanter encore plus dans le marché américain.

"Crusader" est l'album qui entame cette mutation. Mutation, c'est bien le terme. Le disque commence de façon flamboyante avec une introduction évoquant une bataille rangée à l'image de la très belle pochette ("The Crusader Prelude") et embraye tout doucement sur le morceau-titre, "Crusader", qui est vraiment très bon ! Mais alors qu'on pensait pouvoir trouver du bon, voire de l'excellent, on remarque que l'album est assez inégal dans l'ensemble : "A Bit Of What You Fancy" fait penser à du VAN HALEN de seconde zone, "Set Me Free" et ses choeurs US sont un peu énervants (ce titre est une reprise, et il sera d'ailleurs interprété également par Vince NEIL (MÖTLEY CRÜE) sur son premier album solo de 1993), le final sur "Rock City" est un peu léger...) mais on peut quand même se raccrocher à de bons morceaux dans la deuxième partie de l'album (le puissant "Just Let Me Rock", "Bad Boys (Like To Rock'n Roll)", la jolie ballade "Do It All For You").

Le sympathique "Sailing To America" en dit long sur les intentions du groupe; d'ailleurs, l'album a été enregistré outre-Atlantique. Ces inovations ne remettent pas en question l'excellence des musiciens, quels qu'ils soient.

Bref, une bonne production et une américanisation évidente qui fera grincer quelques dents et qui ne fera pas succomber outre mesure de nouveaux fans américains. Pour beaucoup, le début du creux de la vague pour Biff et ses sbires.