Après le retour réussi de UFO avec sa formation « classique » en 1995 et l’excellent Walk On Water, le groupe a pas mal tourné au cours des années suivantes. Sauf que... le souvent bougon Michael Schenker a encore fait des frasques, quittant/réintégrant plusieurs fois UFO. On notera particulièrement sa « performance » de 1998 : quitter la scène en plein concert sur un coup de tête lors d’un show au Japon !
Pourtant, en 2000, le blond germain est revenu au bercail. Par contre, deux membres ne font plus partie du groupe : Paul Raymond (d’ailleurs semble-t-il critiqué par Mogg dans les paroles de « Miss the Lights ») et Andy Parker. Ce dernier est remplacé par Aynsley Dunbar, un batteur réputé mais qui manque selon moi d'un peu de finesse.

Ces chambardements mis à part, que vaut la cuvée 2000 de UFO ? Et bien... on ne retrouve pas vraiment sur Covenant la magie de Walk On Water. L’album manque d’ambition, il y a pas mal de titres juste moyens, quelques excellents moments aussi. Phil Mogg chante toujours aussi bien, mais Michael Schenker semble parfois en manque d’inspiration, en pilotage automatique comme sur certains albums de MSG, avec tout de même quelques éclairs de génie mais aussi une poignée de solos qui ne resteront pas dans l’histoire. Si l’on fait les comptes, sur 11 titres, il y a tout de même 2 quasi chefs-d’oeuvre et 5 bons titres mais aussi 4 morceaux vraiment moyens pour du UFO. Quant à la production, signée Mike Varney et UFO, elle n’a rien d’exceptionnel.

L’album commence par quelques arpèges suivis par des riffs d’intro bien rythmés : « Love Is Forever » est malgré tout un morceau qui, s'il comprend d’excellents passages, n’arrive pourtant pas véritablement à décoller et à devenir un classique du groupe. Par contre, la deuxième plage, « Unraveled », au ton plutôt amer, est magnifique. C’est un véritable hit, superbement écrit, dont je ne suis toujours pas arrivé à me lasser. Le solo de Schenker est parfait d’émotion et de sobriété, les choeurs sur le refrain vous touchent en plein coeur. La grande classe !
Autre moment fort de Covenant, « Fool’s Gold » débute par une superbe introduction pleine de mélancolie, un peu dans le style de « Love to Love », puis au bout d’1 minute 30 le morceau s’accèlère et prend son rythme de croisière, régulièrement traversé par un déluge de solos et de riffs puissants. Très bon.
Les autres titres sont un ton en dessous. On remarque néanmoins les mélodiques « Rise Again » et « Serenade » où la basse de Pete Way mène la barque. Malheureusement, on trouve aussi le faux-classique (et pourtant quasiment le seul morceau faisant toujours partie de la set-list live) « Midnight Train », et les très moyens « In the Middle of Madness » ou encore « Cowboy Joe »... Le disque s’achève par le surprenant « The World and his Dog », un morceau assez Hard intégrant un break inattendu plus soft, avant la réaccélération finale.

Covenant est un disque globalement un peu décevant, moins réussi, moins homogène dans la qualité que son prédécesseur Walk On Water. Il recèle néanmoins quelques pépites ("Unraveled"...). Disons que si ce CD était l’oeuvre d’un autre groupe que UFO, j'aurais sans doute été moins sévère, mais là, c'est UFO, quoi !

P. S. : Un CD bonus comprend 7 titres live enregistrés aux USA : 5 classiques du « vieux répertoire » et 2 titres de Walk on Water. Ca se laisse écouter mais ça ne vaut pas « Strangers in the Night »...