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2003 Für Immer (dvd)
 

- Style : Nightmare, Lee Aaron
- Membre : Warlock, Kamelot, Dokken, Rainbow, Axel Rudi Pell, Ez Livin', Quiet Riot
 

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DORO - Love Me In Black (1998)
Par GEGERS le 21 Mai 2023          Consultée 1186 fois

La deuxième moitié des années 90 n’aura pas été tendre pour DORO. La chanteuse, qui a livré son dernier album pour Polygram/Vertigo en 1995 (l’indolent "Machine II Machine"), voit la collaboration avec le label soldée par la publication de l’ignoble album de remixes "Machine II Machine: Electric Club Mixes" en septembre de cette même année (le traumatisme est encore vivace), mettant ainsi fin à un contrat initié dix ans plus tôt. Les temps sont durs, et même si l’artiste tente d’élargir sa palette (faisant ses premiers pas comme actrice dans la série "Verbotene Liebe"), elle se résigne surtout à revoir à la baisse ses ambitions, n’hésitant pas à cachetonner dans des soirées privées, des bals et des mariages, pour maintenir sa carrière à flot. Vraiment, la guerrière du Heavy n’aura jamais autant dû lutter pour sa survie que durant cette période confuse et délicate.

Ballotée par les tourments, DORO garde néanmoins le cœur à l’ouvrage. Dès la fin de l’année 1995, elle démarre une collaboration avec le label WEA, qui lui laisse les coudées franches et toute latitude pour élaborer et enregistrer un nouvel album. Comme l’Hydre de Lerne, DORO décide de se dédoubler et de confier la création et la production de ce qui allait constituer son sixième album solo à deux équipes : d’un côté, le duo Jürgen Engler/Chris Lietz, du groupe industriel DIE KRUPPS, dont l’orientation musicale proposée sur les enregistrements post- "Machine II Machine" semblent plaire à la chanteuse. De l’autre, l’équipe Jimmy Harry/Fred Maher, producteurs américains dont le tableau de chasse de l’époque témoigne de collaborations avec Kylie MINOGUE, Ophélie WINTER ou encore Lou REED. Ces deux visions de la musique, loin de s’opposer, se complètent ici grâce à ce dénominateur commun que constitue la chanteuse qui mettra trois ans pour concevoir et enregistrer cet album baptisé "Love Me In Black", somme toute homogène et cohérent. Ce qui ne retire malheureusement rien à sa médiocrité.

Précédé par un maxi permettant de découvrir le morceau-titre, "Love Me In Black" témoigne tout d’abord d’une évolution visuelle, puisqu’il est le premier album présentant le logo actuel de DORO, plus moderne et moins géométrique que celui utilisé précédemment. D’une durée de soixante minutes pile, cet album reste plutôt synonyme de calvaire que de renouveau. À l’image de la plupart des groupes de Hard Rock/Heavy Metal, déstabilisés par les changements du paysage musical de l’époque, DORO poursuit ici ses explorations, ses expérimentations, proposant un album agressif et sombre comme sa pochette, mais aussi complètement déshumanisé. Le rapprocher du "Kill.Fuck.Die." de W.A.S.P. ou du "Voodoo Vibes" d’AXXIS, deux albums publiés l’année précédente, ne semble ainsi pas incongru. Les guitares lourdes et industrielles qui lancent l’épileptique "Do You Like It" sont paradoxalement très fines, sans profondeur. Ce piano déstructuré et ces interventions lascives en arrière-plan d’un mec en rut rendent l’ensemble un peu ridicule, et nous font d’entrée questionner les choix opérés sur les arrangements. Le refrain du morceau, qui se veut sombre, tombe vite à plat, proposant une sorte d’hédonisme brut, sans substance. Ces mêmes maux se retrouvent sur "Brutal and Effective", dont le son de guitare, fin comme du papier à cigarette, renforce ce côté "boîte de conserve". Si le refrain est plus réussi, l’ensemble du morceau repose néanmoins sur un riff inlassablement répété. C’est un peu juste.

Les morceaux les plus mordants tombent tous dans ce même travers. Les guitares de "Pain" sont inoffensives autant qu’elles sont pesantes, et ce côté agressif forcé fait résolument carton-pâte. "Terrorvision", avec ses sonorités Techno, nous propulse dans des arrière-salles de clubs sales, dans des bouges infâmes où se complaît la lie de l’humanité. Quelle horreur. "Poison Arrow", qui lorgne vers des sonorités plus Punk que foncièrement Indus (une tendance que nous retrouverons sur les deux albums suivants de DORO) est insupportable, tout comme la reprise risible du "Barracuda" de HEART, ici massacré. Dans ce marasme, DORO se noie, tente de donner le change avec "I Don’t Care", un titre aux ambiances plus Rock, plus vivant, agrément d’une intéressante talk-box. Mais le résultat reste désespérément plat, à des années-lumière des réalisations passées de la chanteuse. Il n’y a finalement que "Prisoner Of Love" et son refrain mélodique ainsi que le vindicatif "Dedication" qui, placés en toute fin d’album, parviennent à relever quelque peu le niveau.

Les six ballades qui parsèment l’album tentent de se faire plus réussies. Il est ainsi totalement naturel de tomber, instantanément, sous le charme du morceau qui donne son nom à l’album. "Love Me In Black" est sans aucun doute un des morceaux les plus inspirés de DORO. À cette voix fragile, presque timide, qui porte toute la tendresse du monde, succède un superbe refrain dont les mélodies ne peuvent laisser de marbre. La chanteuse gagne en assurance à mesure que le morceau gagne en intensité. Et lorsque les guitares arrivent enfin sur le deuxième refrain, accompagnées d’un changement de ton et d’une montée en puissance, la délicatesse et la tristesse s’entremêlent pour un résultat explosif. Un morceau intemporel, à classer dans les plus belles créations de l’artiste. Un exploit que celle-ci parvient presque à renouveler avec "Tausend Mal Gelebt", autre ballade devenue standard, portée par un léger côté Blues qui amplifie sa puissance. Nous ne sommes pas si loin de la force brute de "Für Immer" sur ce très grand morceau.

Les quatre autres ballades paraissent à côté bien ternes. "Kiss Me Goodbye", qui démarre de manière sensuelle avant de prendre un virage plus Rock, est dénuée d’intérêt, tout comme les sonorités Pop sans vie de "I Want You Back", la section rythmique en carton de l’incongrue "Long Way Home" et l’anecdotique "Like An Angel".
Qu’il est difficile de s’amouracher de ce long album en conserve, qui ne surnage que grâce à quelques fulgurances malheureusement bien trop rares. Les arrangements électroniques, les boîtes à rythme et ces frénésies Indus et Techno sont, vingt-cinq ans plus tard, d’une laideur indicible, et blessent profondément l’aura de la chanteuse, alors aux abois. WEA, jugeant l’album inadapté pour le marché américain, décide de le distribuer uniquement en Allemagne, au grand désarroi de DORO qui mettra fin rapidement à son contrat avec ce label. La tournée suivante débute réellement en novembre, après quelques shows en festival durant l’été 1998, parmi lesquels le Wacken. Loin de l’engouement suscité par la nouvelle vague du Heavy/Power européen, DORO écume à l’automne une vingtaine de salles allemandes, parvenant malgré tout à extraire sept morceaux de son nouvel album. Pour la résurrection, il faudra attendre la signature avec SPV et la sortie de l’album "Calling The Wild" à l’aube du siècle nouveau.

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   GEGERS

 
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- Doro Pesch (chant)
- Jimmy Harry (guitare, basse, claviers)
- Damon Weber (batterie)
- Nick Douglas (basse)
- Andrew Goodsight (basse)
- Jürgen Engler (guitare, claviers, basse)
- Chris Lietz (claviers)


1. Do You Like It ?
2. Brutal And Effective
3. Love Me In Black
4. Pain
5. Tausend Mal Gelebt
6. Terrorvision
7. I Don't Care
8. Kiss Me Good-bye
9. I Want You Back
10. Long Way Home
11. Barracuda
12. Poison Arrow
13. Prisoner Of Love
14. Like An Angel
15. Dedication



             



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