Ahhh... Réécouter cet album de PURPLE trente-six ans après sa parution, ben c'est toujours autant du velours ! Les gars auront quand même réussi à rameuter l'irascible Ritchie Blackmore dans leurs rangs, et grand bien leur en a pris ! On pourra dire ce qu'on veut du guitariste, bon c'est vrai qu'il est un peu "perché", mais dès qu'il martèle sa Stratocaster, la magie opère forcément, et presque à chaque instant...

Produit de main de maître par Roger Glover (pour une fois qu'une production faîte maison est la hauteur, autant le souligner), on distingue d'entrée de jeu la frappe lourde et à propos de Ian Paice, classique mais terriblement efficace ! "Knocking At Your Back Door", sans doute le titre le plus réussi de l'album, est magnifique. Le groupe a retrouvé ses codes, ses instincts, le travail de composition est exceptionnel ! Ritchie nous pond ainsi un solo d'anthologie, tandis que Ian Gillan nous touche de sa voix si caractéristique et familière !

La suite n'est que réussite à tous les niveaux, même si certains morceaux sont plus attendus, tels "Under The Gun", "Mean Streak", ou encore "Nobody's Home", mais Ritchie réussit le pari de les magnifier avec ses nombreuses interventions en "Lead". Le ménestrel recyclé a toujours eu plus d'un tour dans son sac, malgré son sale caractère !

La seconde pépite de l'album n'est autre que le titre éponyme, à tiroirs mais d'une fluidité parfaite de maîtrise, tout simplement gigantesque ! Ici tous les musiciens brillent de façon égale et sont heureux de se retrouver, profitons alors de ce bonheur éphémère... Le regretté Jon Lord se régale sur "A Gypsy's Kiss" tout en renvoyant la balle à Ritchie : "Allez, viens chercher viens..." Que du bonheur ! Vraiment, pour les fans de DEEP PURPLE, cette reformation mythique du Mark II est un joyau de pure beauté dont il faut souligner la quintessence, et ce n'est pas "Wasted Sunsets" qui nous fera mentir. Un album extraordinaire.