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- Style : Sir Lord Baltimore, Astrakhan, Day Six, Hällas, Dewolff, Motorowl, Inglorious, Voodoo Circle, Sunstorm
- Membre : Yngwie Malmsteen, Blackmore's Night, Rock Aid Armenia, Gillan, The Dead Daisies, Glenn Hughes, Whitesnake, Trapeze, Gary Moore, Kansas, Ian Gillan Band, Black Sabbath, Brazen Abbot, David Coverdale, Black Country Communion, Joe Lynn Turner, Rainbow
- Style + Membre : Michael Schenker, Coverdale - Page
 

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DEEP PURPLE - Shades Of Deep Purple (1968)
Par DARK SCHNEIDER le 9 Novembre 2013          Consultée 16175 fois

"Shades Of Deep Purple" est le premier album de DEEP PURPLE. Si si. Combien de fois ai-je pu lire que les vrais débuts de DEEP PURPLE c’était avec l’album "In Rock", ou que le Mark 1* ne serait pas le même groupe ? Foutaises. "Shades Of Deep Purple" est bel et bien l’acte de naissance d’un des plus grands groupes de Hard Rock qui soit et reste à ce titre un album essentiel, et tout simplement indispensable pour qui veut comprendre réellement la musique de ce groupe.

La genèse de DEEP PURPLE permet en partie d’appréhender le pourquoi du comment de l’histoire mouvementée de ce groupe, ou comment faire de la musique ensemble quand on ne peut pas se saquer. Tout commence par l’initiative d’un batteur un peu barré (Chris Curtis) qui convainquit un groupe d’investisseurs de financer un projet musical du nom de ROUNDABOUNT, sorte de collectif censé accueillir à tour de rôle des musiciens réputés (d’où le nom du groupe : manège), en ayant pour noyau, outre Curtis, le guitariste de studio réputé Ritchie Blackmore et l’organiste Jon Lord, tout deux recrutés pour l’occasion. Ce projet farfelu tomba rapidement à l’eau, mais Blackmore et Lord, toujours en contact avec les investisseurs, décidèrent de continuer l’aventure sous la forme d’un groupe de Rock classique constitué de musiciens confirmés. Le groupe fut rapidement renommé DEEP PURPLE, du nom de la chanson préférée de la grand-mère de Ritchie.
DEEP PURPLE n’a donc rien d’un groupe de potes qui répètent depuis des années dans leur garage, il s’agit d’un pur projet professionnel, du business quoi.

Nous voici donc avec le premier line-up du groupe qui comprend déjà les expérimentés Ritchie Blackmore, Jon Lord, et Ian Paice aux baguettes, ainsi que le chanteur Rod Evans et le très bon Nick Simper à la basse. Tout se passera à vitesse grand V : après quelques concerts le groupe enregistra en deux jours ce premier album.
"Shades Of Deep Purple" porte très bien son nom. Le groupe propose ici un album très nuancé, de par certains aspects il constitue une synthèse de la musique des années 60 tout en allant de l’avant également, le groupe flirtant à bien des égards avec le Prog, sous couvert de psychédélisme. On retrouvera ici un nombre non négligeable de reprises, constituant la moitié du disque, chose habituelle pour cette époque, rien de surprenant. Mais DEEP PURPLE propose une véritable relecture de ces morceaux.

Ainsi, leur interprétation de "Hush" sera le premier hit du groupe et cartonnera aux USA (et fut aussi reprise par notre Jojo national). Les anglais reprennent ce morceau du compositeur Joe South de façon plus travaillée que la version interprétée par Billy Joe ROYAL, tout en conservant toute sa fougue Rock’N’Roll et en accentuant l’aspect mélodique et Pop. Blackmore s’amuse avec sa wah-wah et s’inspire évidemment d’HENDRIX, tandis que Rod Evans montre d’emblée une certaine classe. Un excellent morceau donc, qui avait forcément tout d’un hit.

Les autres reprises sont beaucoup plus aventureuses. Que ce soit "Help" des BEATLES, métamorphosée en ballade étirée en longueur et chantée tout en retenue (très belle prestation à fleur de peau de Rod Evans) ; "Hey Joe' très différente de la version d’HENDRIX et dans laquelle vient s’imbriquer un morceau classique espagnol retravaillé par Jon Lord (pour un très bon résultat) ; et "I’m So Glad" qui à part les paroles n’a quasiment rien à voir avec le blues basique qu’il est à l’origine et qui lui aussi se voit introduit par un instrumental… épique! (en vérité, un emprunt à un compositeur russe). DEEP PURPLE triture les morceaux, les réinterprète totalement, les transforme, les malaxe… Une réussite à vrai dire mais une démarche pas si originale qu’on pourrait le croire. Car en fait DEEP PURPLE ne fait que reprendre la formule expérimentée par VANILLA FUDGE un an plus tôt, avec un son très similaire, ce qui lui vaudra du coup pas mal de critiques. Le groupe revendiquant cependant tout à fait cette inspiration.

Concernant ses propres compositions, le Pourpre se montre parfois encore un peu trop tâtonnant : l’entraînant "Love Help Me" et le très mièvre (et mauvais) "One More Rainy Day" font plus office de simple pastiche des BEATLES qu’autre chose.

En revanche, l’instrumental d’ouverture "And The Address" est d’excellente facture avec ses relents jazzy et annonce déjà largement le son et le style que le groupe adoptera définitivement dans les 70’s. Quant à "Mandrake Root", on tient là un vrai classique de DEEP PURPLE, ni plus ni moins. Pas vraiment pour sa première partie, qui lorgne clairement du côté du "Foxy Lady" d’HENDRIX, mais surtout pour sa seconde partie instrumentale, un jam contrôlé qui tourne au duel clavier/guitare avec un Ian Paice très présent qui martèle ses fûts dans tout les sens. Un morceau vraiment marquant, souvent repris sur scène, et qui justifie à lui seul le fait que mettre au ban cet album relève de l’absurdité inqualifiable. Toute l’essence de DEEP PURPLE est déjà là !

"Shades Of Deep Purple" est donc un bon disque, certes pas révolutionnaire, certes pas une bombe atomique, mais une œuvre tout à fait honorable qui comprend déjà deux classiques du groupe. Et oui le son est perfectible et Ritchie n’a pas encore adopté la stratocaster qui fera sa renommée, oui Rod Evans, bien que très bon dans son registre, ne hurle pas comme Ian Gillan et reste trop enfermé dans un moule Pop 60’s. Mais la section rythmique est déjà largement au taquet et Jon Lord est certainement celui qui sur cet album tire le plus le groupe vers le haut, le portant sur des terrains inconnus. Les graines sont ensemencées : un géant du Hard Rock s’apprête à éclore.


* : Chaque line-up différent se voit affublé du sobriquet "Mark 1", "Mark 2" etc… Une façon de montrer que chaque changement de musicien a eu des conséquences notables sur la musique pratiquée par DEEP PURPLE.

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   (3 chroniques)



- Rod Evans (chant)
- Ritchie Blackmore (guitare)
- Jon Lord (orgue)
- Nick Simper (basse)
- Ian Paice (batterie)


1. And The Address
2. Hush
3. One More Rainy Day
4. Medley: Prelude (happiness) / I'm So Glad
5. Mandrake Root
6. Help
7. Love Help Me
8. Hey Joe



             



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