Comment vous expliquer ? Dès que les premières notes de "South of heaven", le morceau éponyme introductif, retentissent c'est l'ensemble de mon système pileux des membres antérieures qui se dressent. Inexplicable, conditionné tel un des chiens de Pavlov, c'est systématique. Seuls les grands albums, les vrais, engendrent ce type de réaction. Quand les guitares viennent mourir pour enchaîner de suite par un "Silent Scream" exquis, on a la preuve que SLAYER n'a pas cherché à nous pondre un "Reign in blood II"... Le rythme est moins effréné et ce n'est pas une critique (!), la notion de titre mélodique semble pointer le bout de son nez ("Behind the crooked cross"). La patte Slayerienne prend ici toute sa forme : des morceaux aux riffs imparables, tellement novateurs pour l'époque, des mid tempos "en veux-tu, en voila" (jetez-vous sur le rampant "Dissident Aggressor"), de la rage au service de la technicité (l'énorme "Ghosts of war" au final mémorable où l'on se surprend à hurler "Rise Ghosts of war"). Et le titre ultime "Mandatory Suicide", monument à la gloire du thrash de cette grande époque est LE chef d'œuvre de cette production.
Album trop souvent mis en retrait par rapport à son ainé, il n'a pourtant rien à lui envier : un quasi sans faute.