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THRASH METAL  |  STUDIO

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1983 Show No Mercy
1984 Hell Awaits
1986 Reign In Blood
1988 South Of Heaven
1990 Seasons In The Abyss
1994 Divine Intervention
1996 Undisputed Attitude
1998 Diabolus In Musica
2001 God Hates Us All
2006 Christ Illusion
2009 World Painted Blood
2015 Repentless
 

- Style : Machine Head, Harlott, Enforced, Holy Moses, Sadus, Alkoholizer, Razgate, Exhorder, Kristendom, Evile, Demiricous, No Return, Metallica
- Membre : Grip Inc., Suicidal Tendencies
- Style + Membre : Kerry King, Exodus, Forbidden, The Unholy Alliance , The Big 4

SLAYER - Christ Illusion (2006)
Par CANARD WC le 19 Août 2006          Consultée 23603 fois

Dire que j’attendais cet album est un doux euphémisme. Depuis leur "God Hates Us All", il ne s’est pas passé une semaine sans que j’aie une pensée pour le nouvel album de SLAYER. Ça va faire cinq ans en définitive que je l’attends. Cinq ans d’incertitudes. Cinq ans à patienter avec des produits bouche-trous (2 DVD et un coffret : "War At The Warfield", "Soundtrack To Apocalypse" et "Still Reigning"). Cinq ans d’attentes et d’espérances. Cinq putains d’années.

Puis au printemps 2006, on a commencé à entrevoir un petit bout. Ça se présentait pas mal. Un peu comme le vin qu’on fait virevolter amoureusement du bout des doigts pour en apprécier le nez. Les relents fleuraient bons : c’était très prometteur !

Il y avait comme un faisceau d’indices :

• La thématique annoncée d’abord : la religion, le fanatisme, l’athéisme haineux … Des sujets porteurs pour SLAYER. On sait que ça leur parle. Et c’était dans la continuité des textes de "God Hates Us All": il y avait comme une cohérence.

• Ensuite la pochette est tombée. Simplement hideuse. Mais c’était un autre signe : fini les symboles et photos bidons des albums post-Decade, SLAYER semblait renouer avec l’imagerie « anti-chrétienne » de sa vieille garde d’albums.

• Puis on a eu les interviews encourageantes. De l’aveu même de Kerry et Tom, le petit nouveau se trimballerait les acquis de "God Hates Us All" tout en étant très marqué par l’héritage de "Seasons". Je sors les cierges et je commence à me tourner vers la Mecque.

Mais le plus beau était encore à venir : le retour de LOMBARDO ! Pour n’importe quel fan, ce come-back était un signe inespéré. Le line up originel du groupe ! On touchait de près les stigmates d’un album répondant au doux nom de "Christ Illusion", espoir d'un Thrash meilleur.

L’ensemble de ces signes décuplait l’envie d’écouter ce disque. Tous les ingrédients semblaient réunis. D’autant plus que "God Hates Us All" mettait un point final positif à des années de errements slayeriens à faire sonner leur Thrash de façon plus moderne. Le terrain était plus que favorable. On pouvait alors se laisser aller, à croire et à rêvasser en ce qui me concerne. A quoi allait-il ressembler ce Christ Illusion : la suite de "Seasons" ? Un "Reign in Blood" moderne ? Pourquoi pas un "God Hates Us All" sublimé ? Je ne cracherais pas dessus non plus. Ça allait être au minimum la référence en terme de Thrash moderne.

Puis "Christ Illusion" est sorti. Il est né le 8 août 2006 précisément. En astrologie, c’est le signe du lion ça. Ah le lion, l’animal intronisé « Roi des animaux » qui passe le plus clair de son temps à ronfler, bouffer, chier et attendre que les lionnes ramènent quelque chose à grailler (d’un certain point de vue c’est le pied). Et bien Christ Illusion est dans cette dynamique là : l’album des « Rois du Thrash » devenus feignants. Oui je l’ai mauvaise.

"Christ Illusion" est un petit pétard inoffensif. A peine moyen. Péniblement bof. Il n’y a rien de pire que la médiocrité des peines à jouir. J’aurais presque préféré qu’il soit foncièrement mauvais mais avec un parti pris, qu’ils se fassent plaisir, qu’au moins ils se lâchent. Non, l’album est « petit » : SLAYER aménage gentiment sa préretraite. C’est la prise de risque zéro, évolution walou, inspiration proche du néant. L’album est quasiment en pilotage automatique tout le long. Parce qu’avec le temps, SLAYER a acquis un « tour de main ». Quand même. Ils savent donc pondre un titre Thrash avec pas grand chose. Un peu de maquillage et de bricolage ... et hop, un titre ! C’est un des enseignements de cet album (on ne peut pas leur retirer ça) : SLAYER déroule sa petite recette admirablement, et ce rapidement. Car oui, "Christ Illusion" est véloce : tempo élevé, batterie grondante (LOMBARDO assure sans briller non plus), riffs supersoniques et accélérations sont de la partie. Mais c’est peut être l’autre trompe-l’œil de cet album. Car si ça va vite, très vite même … en route SLAYER a perdu la moitié des ingrédients.

Où est la rage ? L’inspiration ? Que sont devenus les breaks légendaires du groupe ? L’alliance divine entre mélodies et brutalité réelle ? Et les titres accrocheurs, ils sont où bordel ?

SLAYER SLAYER POURQUOI M’AS TU ABANDONNE ?

...

« Attend Canard t’es dur là. Il est pas si mal que ça le nouveau cru de SLAYER ! C’est juste que t’avais placé peut être trop d’espoirs en lui »

A la question « Pourquoi le nouveau SLAYER n’est qu’à peine moyen », je répondrais simplement qu’une flopée de titres allant du « pas terrible » au « pas mal » n’a JAMAIS fait un excellent album. Si on décortique chaque morceau, chaque passage n’est qu’un copier / coller de précédents qu’on a réarticulé autour d’un petit riff ou deux trois notes. Le résultat alterne le plat avec "Consfearancy" ou "Catatonic" qui ne décollent pas et dont on ne retient pas grand chose ; touche par moment au compromis ("Jihad", "Eye of the Insane") et pue par moment le faux tube ("Cult"). Mais comme ils savent y faire les mecs de SLAYER, il y a toujours THE passage (en général en plein milieu) qui sauve les meubles.

Et il y a les chansons « originales ». Aux influences marquées. Je pense que certains ont pas mal écouté SYSTEM OF A DOWN ces derniers temps. C’est parfois flagrant (comme sur "Jihad") et le résultat sans être absolument mauvais est à des années lumières de ce qu’on attendait du groupe. J’imagine cette petite boule de nerfs de Kerry s’escrimant à faire sonner son riff « à la manière de SYSTEM » et j’ai un pincement au cœur. Heureusement que c’est toujours des bêtes en rythmiques, sinon je vous raconte pas le carnage.

Alors évidemment, tout n’est pas noir. Disons anthracite. Il y a quelques bons morceaux comme ce "Flesh Storm" qui ressemble à quelque chose (une bonne B Side de "Seasons" qu’on aurait dépoussiéré), ou ce "Skeleton Christ" avec lequel SLAYER reprend des couleurs. Mais même dans le meilleur des cas, il manque cette rage. Cette violence qui vient du fond des tripes. Et Araya est à peine en colère, il est juste pas content. Pourtant, les textes sont évocateurs (le fanatisme, le puritanisme, le rejet du christianisme) mais on a l’impression que finalement ça ne leur parle pas plus que ça. SLAYER était plus « convaincant » à ce niveau là sur son précédent opus, je vous renvoie aux déchaînements de "Disciple" ou encore "New Faith".

Le point positif de ce "Christ Illusion" tient à son homogénéité. En apparence, l’ensemble tient la route. L’album est même assez agréable à écouter d’une oreille distraite. On n’avait pas encore d’albums de SLAYER pour tracer la route sans trop réfléchir. "Christ Illusion" est parfait en conduisant. Aucun risque de détournement d’attention.

Dire qu’il va falloir maintenant attendre au bas mot 4 ans pour laisser à SLAYER une nouvelle chance. Je suis fatigué rien qu’à l’idée d’y repenser. Je vois déjà la nouvelle cohorte de para produits défiler : ils vont bien réussir entre-temps à nous pondre un Best Of, 2 live, 3 DVD et un coffret de raretés. Je m’en réjouis d’avance. Ouaaaiss.


"Christ Illusion" n’est donc qu’un album moyen, ce qui est en soi terriblement décevant. SLAYER désillusion. On sent qu’ils ne sont pas trop cassés le baigneur pour nous pondre les 3/4 des morceaux qui composent ce nouvel opus. Au final, c’est une soupe thrash un peu fadasse qui s’ingurgite sans faim et sans envie. Or, on s’attendait à un plat de résistance de chef. C’est là le drame.


Note : 2/5.


Morceau préféré du Canard : "Black Serenade".
Morceaux glop : "Flesh Storm", "Skeleton Christ".
Morceaux pas glop : "Catatonic", "Consfearancy".
La curiosité : "Jihad".
Le faux tube : "Cult".
Le tube pas terrible : "Eyes Of The Insane".

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- Tom Araya (chant, basse)
- Kerry King (guitare)
- Jeff Hanneman (guitare)
- Dave Lombardo (batterie)


1. Flesh Storm
2. Catalyst
3. Skeleton Christ
4. Eyes Of The Insane
5. Jihad
6. Consfearacy
7. Catatonic
8. Black Serenade
9. Cult
10. Supremist



             



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