Dans la genèse du Black Metal, SODOM peut se targuer d’y avoir apporté une monumentale pierre, élevant cet édifice impie et obscène dans des circonvolutions que même la difforme dalle fondatrice coulée par VENOM n’aurait pu laisser présager. Certes, SODOM s’est depuis largement éloigné de ce monde lugubre, mais son premier EP en reste un témoignage essentiel. Ce signe du mal en est véritablement un. Là où un autre pionnier tel que BATHORY faisait dans la bestialité atavique, SODOM s’immisce dans notre âme afin de s’y agripper et de l’entraîner dans des bas-fonds obscurs, noirs de crasse. Une fois qu’elle nous a prise dans ses griffes (l’intro d’"Outbreak Of Evil") la bête se mue en une lourde masse écrasante et gélatineuse. Toute la démarche carnassière de SODOM est déjà là, dans des riffs étouffants, qui nous emprisonnent dans une étreinte obscène. Il n’y a pas d’issue possible.

5 morceaux, comme autant de rituels démoniaques. On pourrait croire que seuls des esprits malades et dérangés aient pu produire de telles insanités. La suite de la carrière de SODOM nous fera entrevoir une toute autre dimension, un Thrash impétueux et militariste. Le propos se fera beaucoup plus sérieux et profond, mais également plus terre à terre. La vérité est que c’est bel et bien sur ce premier EP que SODOM justifie le mieux son patronyme. Le voyage est court, mais aussi intense que les dépravations de la décadente cité biblique. Dans votre quête de noirceur, "In The Sign Of Evil" est une étape indispensable.